« C’est le moment d’investir »

Invité du Champagne-Ardenne Business Club au Capitole de Châlons-en-Champagne, Jean Rottner est revenu sur la crise du Covid, ses conséquences et les opportunités liées au Plan de relance. Le Président du Grand Est rappelle que la crise du Covid représente une baisse de recettes de 75 millions d’euros cette année et de 250 millions d’euros en 2021 « avec une capacité d’investissement qui diminue de 900 M€ à 450 M€ ». Une situation qui va déboucher sur la signature d’un accord avec l’Etat permettant aux Régions de faire prendre en charge leur déficit par l’Etat tout en leur donnant la possibilité de dégrader leurs ratios et d’investir davantage. « Nous serons en capacité de passer à une capacité d’investissement de 1,1 milliards d’euros pour relancer le territoire », souligne-t-il. « Je veux bien creuser la dette de la Région s’il y a une efficacité immédiate et sur le long terme. Il va falloir investir, il va falloir former, il va falloir innover ».

Conscient des difficultés qu’ont les jeunes à entrer sur le marché du travail, Jean Rottner exhorte les chefs d’entreprise à faire confiance aux jeunes et à saisir les dispositifs mis en place par l’Etat. « Faites des efforts, parce qu’aujourd’hui, tous les dispositifs existent. Prendre un jeune en stage ne coûte rien. On vous rembourse le tutorat et la prise en charge par un organisme de formation. Tout est pris en charge, pour l’apprentissage également, donc allons-y, donnons des signes à nos jeunes, c’est absolument indispensable ». Et de poursuivre : « Quand je vois certains chefs d’entreprise qui profitent des mesures Covid pour écraser la dette, récupérer les actifs et transférer en Roumanie, ça me rend fou ! ».

Médecin urgentiste ayant repris du service pendant la crise sanitaire et ayant largement contribué à alerter l’opinion publique sur l’ampleur des dégâts en réanimation, Jean Rottner demande encore la plus grande prudence à celles et ceux qui estiment que la crise sanitaire est derrière nous. Le président de la Région Grand Est, alerte d’ailleurs sur la crise économique et sociale qui se dessine, contre laquelle sa collectivité a co-construit avec le préfet de région Grand Est, le Business Act, un document prévoyant les actions structurantes de demain à l’échelle du territoire. « L’objectif de notre Business Act était d’être prêt quand le Plan de relance national sortirait », souligne le président. Un Plan de relance qu’il encourage à saisir, sans hésitation aucune, par la grâce des fonds publics d’accompagnement.

« Soyez prêts. Le premier arrivé sera le premier servi », insiste-t-il. « Si vous avez des projets d’investissement, dans la formation et dans l’innovation, c’est maintenant qu’il faut les sortir. Les 100 milliards de l’Etat, les 750 milliards de l’Europe c’est de l’argent qui nous revient sur les territoires et qu’il faut aller chercher ».