Le préfet de l’Aube a posé un ultimatum après les débordements constatés lors des soldes chez MacArthurGlen.
Les interminables files d’attente devant les magasins aux rayons vides dans les anciens Pays de l’Est prêtaient à sourire. Aujourd’hui, ce sont les files toutes aussi impressionnantes constatées lors des soldes dans les centres de marques troyens qui font grincer des dents. Les vidéos, circulant sur les réseaux sociaux, montrant des files avec deux heures d’attente avant de franchir les portes du magasin Nike ont fait réagir le préfet de l’Aube qui a tapé du poing sur la table. Stéphane Rouvé est venu rencontrer le directeur du centre MacArthurGlen de Pont-Sainte-Marie et plusieurs responsables de magasins pour leur poser un ultimatum. « Les règles sont respectées à l’intérieur des magasins mais ce qui se passe à l’extérieur n’est pas acceptable compte-tenu de l’évolution de l’épidémie : si tout ne rentre pas pas dans l’ordre, ce sera la fermeture », promet-il. « Nous avons renforcé nos équipes pour gérer les dispositifs d’attente devant les magasins, avec des signalisations sur les temps d’attente, celui-ci étant limité à une heure au maximum », promet Fabio Schiavetti, directeur du centre de marques. Difficile de faire respecter la distanciation physique dans les queues où les clients s’impatientent d’autant que la plupart viennent de loin profiter des soldes troyens. Les magasins des marques les plus courues, comme Nike, Ralph Lauren, Converse, Levi’s ou encore Lacoste sont victimes de leur succès. Avec une jauge fixée à 88 personnes, personnel compris, Nike compose avec la situation. « Nous avons mis en place un système de réservation en ligne qui permet un accès direct au magasin à l’heure fixée », précise la responsable du magasin de chaussures de sport.
UNE AFFLUENCE TOUJOURS PLUS FORTE
C’est pour le moment le seul magasin à proposer une réservation en ligne, le centre de marques réfléchit lui aussi à un tel système. Chez Ralph Lauren aussi tout est en place : file d’attente, marquage au sol, comptage des clients pour respecter la jauge, masque et gel hydroalcoolique obligatoires. Si en termes de fréquentation, le premier samedi des soldes avait été satisfaisant, il n’en était pas de même concernant le respect des conditions sanitaires. « Il y a un brassage de population, donc des risques accrus de contamination, donc il faut être particulièrement vigilant », ajoute le préfet de l’Aube. Le deuxième samedi de soldes avait donc valeur de test, avec cette fois une épée de Damoclès sur la tête. Pour la gestion de la seule file d’attente de Nike, le centre avait prévu trois vigiles pour prêter main forte au personnel de la boutique. Il est également prévu que les forces de police soient bien présentes sur le site, à la fois pour contrôler le respect des règles, mais aussi pour calmer les esprits, le cas échéant. Les rumeurs récurrentes d’un troisième confinement risquent d’inciter davantage de visiteurs à se précipiter au centre de marques pour profiter des soldes avant une éventuelle fermeture. Une situation qui s’annonce difficile à gérer alors même que les parkings du centre de marques font quasiment déjà le plein en semaine. Les risques sanitaires ne dissuadent pas les 3,5 millions de visiteurs annuels d’y venir faire leurs achats.
LES CENTRES DE MARQUES CONTINUENT D’ÊTRE OUVERTS DANS L’AUBE
Les centres de marques et magasins d’usine troyens échappent aux nouvelles mesures annoncées par le Premier ministre concernant la fermeture des centres commerciaux non-alimentaires de plus de 20 000 m2. À Pont-Sainte-Marie, McArthurGlen avoisine pourtant les 30 000 m2 mais est sauvé par le fait que le circulation du public entre les commerces se fait en extérieur. L’autre pôle troyen, celui de Saint-Julien-les-Villas ainsi que sa locomotive Marques Avenue, continuent également d’être ouverts pour les mêmes raisons. D’ailleurs, dans l’Aube, aucun centre commercial ne sera fermé suite aux nouvelles mesures, y compris sur la première zone commerciale du département à Pont-Sainte-Marie. Toutefois, les centres de marques continueront d’être l’objet de contrôles réguliers de la part des forces de l’ordre, en particulier pendant la période de forte affluence des soldes.
