Ce n’est pas de la petite bière !

Arnaud Lorcestales et Romain Coomans. Les French Brasseurs projettent l’ouverture d’une guinguette à Pechbonnieu au printemps prochain.

C’est souvent autour d’une bonne bouteille que naissent les idées les plus folles. Ce fut le cas pour Arnaud Lorcestales et Romain Coomans, amis dans la vie, lorsque, en 2017, le premier, informaticien, ancien restaurateur – il a créé en 2011 avec sa femme un restaurant dans le quartier Saint-Cyprien à Toulouse revendu en 2015 – qui fabrique de la bière dans son garage, propose au second, sommelier de formation, de passer du cubi à un volume plus important. Aussitôt dit, aussitôt fait ! Le duo loue un hangar à Gragnague pour y installer huit fermenteurs de 150 litres, et se met à produire sa propre bière – une blanche, une blonde et une ambrée IPA – sous la marque Les French Brasseurs. « Grâce à nos réseaux, l’émulsion a pris plus vite que prévu, s’amuse Arnaud Lorcestales. Nous ne nous attendions pas à ce que le marché réponde aussi positivement et aussi rapidement ! » Au point que très vite, les néo-brasseurs décident de « passer à l’étape supérieure ». Le temps de monter le projet, les deux amis, qui ont été rejoints en octobre dernier par deux nouveaux associés, Yohann Bauzil, responsable de la sécurité des systèmes d’information d’Airbus One Web Satellites, et Michel Lacroix, PDG de Sodirex, quittent Gragnagne en novembre 2019. À l’époque, ils projettent d’ouvrir leur nouvelle brasserie en février 2020 pour y installer des fermenteurs de plus grande capacité… Depuis, le coronavirus a un peu chamboulé leur plan. « On a pris un an de décalage », reconnaît Arnaud Lorcestales. Les nouvelles cuves, qui vont permettre aux French Brasseurs de produire 24 000 bouteilles par mois, seront installées en janvier prochain, pour réaliser « un premier brassin durant la première quinzaine de février ».

Cette nouvelle cuvée, on pourra notamment la déguster en avril 2021 à Pechbonnieu où le quatuor projette également l’ouverture d’une guinguette. « Un lieu très convivial avec fléchettes et terrain de boule » où l’on pourra également apprécier de la limonade faite maison. Les brasseurs, qui espèrent obtenir le label « Nature et progrès », ont fait le choix de recycler les eaux de refroidissement et de s’approvisionner très localement en matières premières : « le malt d’orge vient de la malterie duVieux Silo, dans le Tarn à 40 km d’ici et le houblon est produit par un copain à Saint-Gaudens », détaille Arnaud Lorcestales.
Pour financer leur projet, les brasseurs ont eu recours à l’emprunt à hauteur de 110 K€, « une première » et ont entrepris une campagne de financement participatif sur Ulule (elle est en cours jusqu’au 10 décembre) pour compléter ses ressources.

Si les French Brasseurs réalisent 55 % de leurs ventes dans la grande distribution – leurs produits ont été référencés par le centre Leclerc de Roques et des négociations sont en cours avec la centrale d’achat de Système U –, Arnaud Lorcestales ne cache pas qu’il attend avec impatience la reprise d’activité des CHR et des distributeurs, ses autres circuits de distribution, aujourd’hui complètement à l’arrêt.