Casol prévoit une introduction en bourse d’ici l’été

Paul Escafit et Hugues Castro, fondateurs du groupe Casol.

La PME toulousaine spécialisée dans la rénovation énergétique veut lever 3 M€.

Fondée en 2016 par Hugues Castro et Paul Escafit, la PME toulousaine Casol, spécialisée dans la rénovation énergétique des bâtiments (travaux d’isolation, de ventilation ou d’optimisation du système de chauffage), a de grandes ambitions : réaliser 48 M€ de chiffre d’affaires d’ici 2023. Un pari un peu fou pour cette PME de 21 salariés qui a réalisé 2 M€ de chiffre d’affaires l’an dernier. Pour y parvenir, le groupe, qui prévoit dès cette année de tripler ses effectifs et son activité, a planifié une entrée en bourse au mois de mai ou juin 2021 et une levée de fonds à l’automne. L’objectif est de collecter près de 3 M€ (2 M€ via l’introduction sur Euronext Access et 1 M€ par le biais d’une levée de fonds auprès d’investisseurs). De quoi lui permettre de financer son développement et notamment le recrutement de nouveaux collaborateurs. Cette introduction en bourse devrait aussi permettre « d’apporter de la visibilité, de la lisibilité et de la notoriété à l’entreprise », estime Hugues Castro. 

LANCEMENT DE DINGO TRAVO 

Ce n’est pas seulement en réalisant des chantiers de rénovation énergétique dans le secteur toulousain que Casol, déjà qualifiée RGE (Reconnu garant de l’environnement), compte atteindre de telles performances. L’entreprise, qui réalise aujourd’hui entre six et huit chantiers chaque jour, table sur le développement de Dingo Travo, sa plateforme web de mise en relation entre particuliers et entreprises du bâtiment qualifiées RGE, un signe de qualité qui permet au maître d’ouvrage de bénéficier d’aides financières pour la réalisation de certains travaux. « Nous souhaitons devenir un facilitateur de projets, résume Hugues Castro. Nous sommes effectivement partis du constat que de nombreux ménages ont peur de réaliser des travaux par crainte de déconvenues ou parce qu’elles ne connaissent pas bien les dispositifs qui permettent d’accompagner financièrement la réalisation de ce type de travaux, tels que MaPrimeRévnov ou les Certificats d’économie d’énergie (CEE). » Les entreprises admises sur la plateforme seront sélectionnées en fonction d’un cahier des charges précis. « Elles devront au minimum avoir deux ans d’existence, disposer de la qualification RGE depuis au moins six mois, être à jour de leurs assurances obligatoires, détaille Hugues Castro. Elles devront aussi communiquer leur grille tarifaire, de manière à ne pas proposer des tarifs réellement en dehors des prix moyens du marché ». 

Cette nouvelle offre se veut globale. « Dans un premier temps, il sera réalisé systématiquement un audit énergétique, de façon à permettre au particulier d’avoir plusieurs scénarios de travaux, détaille le PDG de Casol, suivi d’une analyse de ces scénarios par un thermicien indépendant, le particulier conservant le choix des entreprises locales labellisées RGE. » D’autres prestations sont également prévues, telle « une assistance pour obtenir les différentes aides MaPrimeRénov et prime CEE, ainsi que les aides locales, puisque de nombreuses régions en proposent pour financer ces travaux » et « avant tout règlement le contrôle systématique des chantiers par un organisme accrédité par le Cofrac ». Une manière pour les entreprises du secteur de « redorer leur image » alors que de nombreuses dérives ont été relevées notamment autour du dispositif « Isolation à 1 € ». 

Cette offre d’accompagnement « sera payante et à la charge du client », une partie – l’audit énergétique – pouvant cependant être prise en charge par MaPrimeRénov. En tout état de cause, précise toutefois Hugues Castro, le service de mise en relation et l’assistance au bénéfice des aides resteront des prestations gratuites. 

INCITATATION 

Casol est également en passe de signer un partenariat avec une grande enseigne de bricolage qui compte aujourd’hui 514 magasins sur tout le territoire national. « Cela va nous permettre d’avoir une présence physique dans l’ensemble des magasins de l’enseigne au travers de corners qui seront animés par des conseillers salariés du groupe », complète son dirigeant qui prévoit pour ce faire de recruter une soixantaine de personnes dans les prochaines semaines. Une cinquantaine de corners devrait en effet être créée à l’été, dans le Sud-Ouest avant un développement dans tout l’Hexagone. Cette nouvelle offre de conseil et d’accompagnement devrait ainsi générer une part importante de la croissance attendue. 

Casol entrevoit cependant d’autres sources de revenus liées cette fois à la collecte des primes CEE. Ce dispositif, mis en place en 2005, impose aux fournisseurs d’énergie (gaz, électricité, carburants, fioul domestique, chaleur et froid) appelés les obligés, de soutenir des actions d’économies d’énergie, en proportion des volumes d’énergie qu’ils fournissent. Selon les estimations du ministère de l’Économie, 20 Mds € devraient être mobilisés sur la période 2022-2025 en faveur d’actions d’économie d’énergie. 

« Les obligés ont fait le choix dès le début, relate Hugues Castro, de s’entourer de professionnels pour pouvoir capter ces CEE. Nous nous inscrivons désormais dans un schéma de mandataire pour le compte de deux obligés qui vont nous permettre également de développer notre marge, puisque, dans le cadre de ce dispositif, nous avons un rôle d’incitateur, ce qui va générer une rémunération complémentaire. À terme, notre chiffre d’affaires devrait donc être ventilé entre, au premier chef, la plateforme et le service au travers des corners, l’animation et l’incitation à l’égard des primes CEE et la réalisation des travaux sur notre zone d’activité. » 

Casol, qui réalise aujourd’hui seulement 20 % de son activité dans le tertiaire, souhaite demeurer sur le marché du particulier, « plus porteur ».