Carpe diem au Wine & Business Club

De gauche à droite : Hervé Fort, directeur des Crayères, Yann Queffélec, Rodolphe Lefèvre et Olivier Assire.

Yann Queffélec était le premier invité d’honneur de la nouvelle saison du Wine & Business Club de Reims, tandis que la Maison de Champagne Roederer accompagnait le repas concocté, comme de coutume, par Philippe Mille.

Bien des invités du Wine & Business Club de Reims ont certainement appris que l’écrivain Yann Queffélec, premier invité d’honneur de cette nouvelle saison, avait servi la messe à la cathédrale de Reims en qualité d’enfant de chœur – il avait alors 10 ans. Et qu’à cette occasion, il avait déjà apprécié le vin de la cérémonie ! Quelques décennies plus tard, Yann Queffélec goûte toujours que foi (il revendique la sienne) et dégustation de vin fassent bon ménage.

À cet égard – on veut dire en ce qui concerne la dégustation, au moins -, il a été particulièrement comblé en ce mois d’octobre où la Maison de Champagne Roederer accompagnait de ses vins toute la soirée du Wine. D’autant plus comblé que l’écrivain est un adepte du moment présent, et du célèbre « carpe diem » d’Horace. D’ailleurs, à Rodolphe Lefèvre, le président du Wine & Business Club rémois, qui lui demandait de citer trois événements ayant marqué son existence, il répondait : « maintenant, maintenant et maintenant », simplement parce que tout instant est une date importante à ses yeux. À quelle époque aurait-il aimé vivre ? « La meilleure époque, c’est la mienne : elle a tous les défauts et elle est extraordinaire. Nous sommes à l’apogée de notre civilisation – cette soirée en témoigne – et je suis surpris du dénigrement dont elle fait l’objet, alors que les choses étaient pires avant ! »

« J’AI HORREUR DE LA NÉGLIGENCE »

De ses 42 ouvrages, lequel faut-il retenir ? « Celui qui vous a tenu éveillé ! J’ai toujours eu le souci, dans tous mes livres, de tisser un lien avec le lecteur, comme une sorte de rapport amical. Quand on commence un livre, on a devant soi une montagne de néant. Et quand on a terminé, on est époustouflé d’avoir fini. Ça comble un individu ! » Quelle est sa vision des entrepreneurs ? « Dans toute entreprise, nous devons donner le meilleur de nous- même, pour aboutir à une œuvre qui nous ressemble et nous fasse honneur. En tout cas, j’ai horreur de la négligence. »

« Quelle est la question que j’aurais dû vous poser ? » demandait Rodolphe Lefèvre. Yann Queffélec : « Peut-être de savoir comment je me sentais aujourd’hui… Pour moi, la notion de temps et d’âge n’existe pas si on est en bonne santé et qu’on aime la vie (on apprendra d’ailleurs que Yann Queffélec adore le Chambolle-Musigny parce qu’il s’agit du vin qu’il buvait un jour où il aurait pu mourir…). De moins en moins de gens semblent aimer la vie et l’instant présent. Mais ici, au Wine, j’ai l’impression que les gens aiment l’instant qu’ils vivent… »

Bien vu, non ?

Champagne Roederer… et plus encore

Champagne, bien sûr, mais encore côtes de Provence (Domaine Ott), Pauillac (Pichon Longueville Comtesse de Lalande), Porto (Ramos Pinto)… voilà à quoi ont eu droit les invités du Wine & Business Club, dont certains découvraient d’ailleurs à cette occasion que la célèbre Maison de Champagne, fondée en 1776, et dirigée par Frédéric Rouzeaud (6e génération à la tête d’une des rares maisons restées familiales) avait bien des cordes à son arc et possédait plusieurs vignobles en France, au Portugal, ou encore en Californie.
Directeur commercial France de la Maison, Olivier Assire avait pour mission de présenter les vins servis, comme une invitation au voyage dans le groupe Roederer, ce qu’il fit avec talent et humour, en soulignant, dans les différents vins goûtés, la permanente recherche de finesse et d’élégance dont Jean-Baptiste Lecaillon, directeur général adjoint et chef de caves, est le garant.
Pour ce qui est du champagne, Olivier Assire considère volontiers qu’il s’agit avant tout d’un vin derrière lequel, après l’avoir présenté, la bulle doit s’effacer. Évidemment, les bulles cristallines de la cuvée Cristal, le joyau de Roederer, sont l’archétype de cette conception. Comme souvent, les membres du Wine ont eu le privilège de déguster en avant-première – ou presque – une cuvée, en l’occurrence la cuvée « Stark » but nature 2012, très « à part » dans la gamme Roederer, et qui était présentée en même temps aux Crayères et… au Japon !
Du grand « Clos Mireille » (Domaine Ott), Olivier Assire relevait la légère note fumée, et surtout la fraîcheur iodée que lui confère la Méditerranée.
Quant au Porto « Quinta Do Bom Retiro », 20 ans d’âge, de Ramos Pinto, vin de dessert par excellence et philosophie, par moins de 20 années entrent dans son assemblage. Ceci expliquant cela.

Frédéric Hérault (directeur juridique et ressources humaines Roederer) et Olivier Assire (directeur commercial France Roederer).