Cap sur l’hydrogène vert

Christophe Turpin et Cyril Gagnepain. Ils ont créé H2pulse, qui collabore avec le laboratoire Laplace, en vue d’accompagner les industriels dans leurs projets hydrogène.

La jeune entreprise H2pulse, qui a vocation à accompagner et à accélérer les solutions d’hydrogène, a vu le jour juste avant la pandémie. À l’origine de sa création, c’est une rencontre, il y a deux ans, entre Christophe Turpin, chercheur émérite à l’international en matière d’hydrogène et Cyril Gagnepain, ancien fondateur et directeur général du groupe Puissance Plus. « Après avoir vendu mes affaires à une filiale d’Airbus et investi dans différentes start-up, j’ai rencontré Christophe Turpin qui m’a donné le virus de l’hydrogène et qui souffrait de ne pas valoriser la recherche dans l’industrie. C’est un sujet d’avenir qui m’intéresse d’autant plus qu’il résonne avec mon ancienne activité autour de la simulation de réseau électrique. C’est devenu mon cheval de bataille. Le vecteur d’hydrogène est une des cartes maîtresses du monde décarboné de demain, mais je cite bien l’hydrogène vert, car pour l’heure 96 % de l’hydrogène est issu des énergies fossiles », détaille Cyril Gagnepain.

Afin d’accompagner les industriels et de booster les applications dans le secteur de la mobilité et de l’aéronautique, la jeune entreprise s’appuie sur 15 ans de travaux de recherche de la plateforme Hydrogène gérée par le laboratoire Laplace – le laboratoire plasma et conversion d’énergie étant une unité mixte de recherche du CNRS, de l’Institut National Polytechnique de Toulouse et de l’Université Toulouse 3-Paul Sabatier. Elle vient de signer un partenariat avec la Société d’accélération du transfert de technologies de Toulouse (SATT), nouvellement actionnaire. « Ces dernières années, la demande industrielle a dépassé le cadre de la recherche pure. Cette collaboration a peu d’équivalents en France. Notre objectif est d’aider les industriels dans leur démarche de transformation avec un accompagnement complet. Nous apportons des conseils, du service. À terme, nous souhaitons devenir un acteur par exemple dans le domaine de la pile à combustible, en fabriquant des outils de simulation, des cartes électroniques spécifiques, des outils de test, à travers des modèles mathématiques, des algorithmes, ou encore l’ IA pour améliorer la performance des produits de nos clients », souligne le quinqua. En neuf mois, la start-up a séduit une vingtaine de clients dont des grands comptes et espère en atteindre une centaine d’ici trois ans. « Nous ne faisons que des missions de longue durée. Les petites entreprises peuvent aussi faire appel à nos services. Ce qui nous intéresse, c’est de résoudre les problèmes que rencontrent les structures pour passer à l’hydrogène vert et qui n’y connaissent rien ». Pour l’heure, H2pulse réunit quatre docteurs ingénieurs. « Mon objectif est de créer 100 à 200 emplois, d’ici cinq ans et ainsi de capitaliser sur la formation. Ce serait ma fierté. En termes d’hydrogène, l’Allemagne est bien en avance sur la France. Il faut se remuer même si, malgré le plan de relance, ça prend du temps. Et je suis convaincu qu’on peut fabriquer en France », conclut le cofondateur.