Ça roule pour le traceur de vélo

L’entreprise Morio poursuit son développement et affine sa solution connectée.

Les vols de vélos sont devenus monnaie courante dans l’Hexagone, atteignant la barre des 500 000 vols par an. Ainsi, pour juguler ce fléau, le duo Jean Vanet (à gauche) et Adrien Rambaud (à droite) a créé en 2017, un capteur autonome qui permet de localiser les deux-roues. Il équipe ainsi plusieurs flottes de vélos électriques dont notamment la ville de Besançon, la ville de Roubaix, l’opérateur Keolis et la chaîne Domino’s Pizza. « Nous équipons principalement des entreprises de livraison de repas, de colis, de location de vélos, des collectivités, mais en aucun cas des particuliers. Ainsi, nous cachons un traceur de géolocalisation dans le vélo qui envoie des données par la technologie Sigfox, ce qui permet de recevoir la dernière positon du deux-roues lors d’une alerte de vol. Conjugué avec une plateforme qui géolocalise le vélo, l’outil livre le nombre de kilomètres parcourus, l’historique des positions, etc.», précise le cofondateur Adrien Rambaud, à l’initiative du projet. De fait, depuis l’apparition de cette technologie sur ce segment de marché, l’entreprise Morio se positionne comme leader en France, avec pour l’heure, 1500 traceurs implantés sur l’ensemble du territoire national, et un chiffre d’affaires qui triple chaque année. La pandémie n’a pas stoppé son expansion, bien au contraire, comme le souligne le gérant : « Depuis huit mois, nous constatons une augmentation de notre activité notamment auprès des flottes de vélos électriques lesquelles connaissent elles aussi une progression corrélée à la crise. Aujourd’hui, beaucoup de salariés ont opté pour le vélo au profit des transports en commun.» L’entreprise augmente ainsi la cadence avec 3 000 traceurs en prévision du premier semestre 2021, dont une part est destinée au vélo Peugeot. L’entreprise, qui fait partie du palmarès des «100 start-up où investir en 2020 » édité par Challenges, a également remporté en février dernier l’appel d’offres V-Logistique, porté par l’Union Sport et Cycle, première organisation professionnelle de la filière sports, en vue d’équiper les vélos mis gratuitement à disposition des entreprises françaises – à savoir 1000 bénéficiaires qui ont opté pour ce mode de transport pour leur trajet domicile travail. « Chaque utilisateur peut géolocaliser son vélo sur son smartphone. En cas de vol, il peut prévenir rapidement les forces de l’ordre », explique-t-il. Afin de renforcer son offre, la pépite s’est également rapprochée de l’assureur Allianz. « C’est le seul acteur européen à coupler l’assurance avec le tracking pour proposer un service aux flottes de vélos, ce qui augmente sensiblement notre panier moyen.»

Si l’aventure a démarré dans la cité des Gones, l’entreprise, a depuis posé ses valises à Toulouse pour être dans un premier temps hébergée à l’IoT Valley. Elle a désormais intégré la Cité des start-up et poursuit ses efforts de R&D. Son objectif : porter la part de vélos retrouvés à 90%, contre 75% aujourd’hui. « Nous travaillons sur une meilleure communication entre l’utilisateur d’un vélo et le propriétaire de la flotte, par exemple par SMS automatique, ainsi qu’un envoi rapide de la position du vélo volé à toutes les personnes concernées pour augmenter la réactivité lors d’un vol et donc le retrouver plus rapidement

En attendant cette évolution qui devrait voir le jour au printemps, Morio, qui réunit six collaborateurs, envisage également de répondre à d’autres besoins : créer une carte pour mieux comprendre les déplacements dans les villes, bloquer le vélo à distance, ou encore remonter son niveau de batterie. En marge, la solution connectée est testée en Irlande, en Allemagne et à la Réunion.