Budget 2019 et an 1 de Grand Besançon Métropole

Gabriel Baulieu, premier vice-président du Grand Besançon en charge des Finances, des Ressources Humaines et de la Communication et Jean-Louis Fousseret, président du Grand Besançon et maire de Besançon.

L’année 2019 s’annonce riche en évènements et projets phares pour le Grand Besançon. Entre la création du premier festival de l’outdoor Grandes Heures Nature et le passage en Communauté urbaine, deux marqueurs d’une volonté affirmée de gagner en visibilité dans un environnement territorial fortement concurrentiel, la collectivité se dote d’un budget ambitieux qui pour la première fois dépasse la barre de 300 millions d’euros, dont près de 72 millions de dépenses d’équipement.

Jeudi 28 février, le Conseil communautaire du Grand Besançon a été appelé à se prononcer sur le passage de l’agglomération en Communauté urbaine. Un changement de statut validé à l’unanimité. Le 1er juillet, la Communauté d’agglomération du Grand Besançon (CAGB) devrait ainsi officiellement devenir« Grand Besançon Métropole ». « Une étape capitale pour notre collectivité qui m’incite à regarder dans le rétroviseur… Que de chemin parcouru depuis la naissance du District en 1993 et celle du Grand Besançon en 2001 !, lance Jean-Louis Fousseret, président du Grand Besançon et maire de la ville. Sur la période de 2001 à 2018, ce ne sont pas moins de 633 millions d’euros qui ont été investis par la CAGB sur l’ensemble de ses budgets. Une construction communautaire qui s’est faite progressivement par transferts successifs de compétences (en commençant par les transports et les déchets) en s’appuyant sur des principes forts de solidarité, de cohésion et de respect de la diversité ». En 2017 et 2018, la CAGB a vu s’agrandir à la fois son territoire et ses champs de compétences parmi lesquels la création et la gestion des zones d’activités économiques, l’eau et l’assainissement et depuis le 1er janvier de cette année, la voirie, les parcs et aires de stationnement, la distribution publique de gaz et d’électricité, les infrastructures de véhicules électriques, les réseaux urbains de chaleur et de froid, l’extension et la création de cimetières et crématoriums. Des prises de compétences récentes nécessaires au projet de passage en Communauté urbaine. « Bien évidemment, cette volonté de changement de statut, n’a pas manqué de faire débat au sein de la collectivité, appuie le président, et c’est logique, car elle interroge l’organisation territoriale telle que nous la connaissons et également la façon de rendre le service public en proximité. Dans ce contexte, la clé de la réussite et de l’adhésion à ce projet fut le travail collectif basé sur une parole toujours libre des différentes communes de la CAGB, la création d’une nouvelle charte de gouvernance, quasi unique en France, qui affirme la proximité et la subsidiarité comme principes fondamentaux et directeurs de l’action du Grand Besançon, renforçant ainsi le rôle des comités et des techniciens de secteurs qui deviennent de véritables interfaces entre les communes et la Communauté ».

DE VASTES PROJETS POUR 2019

Précisons que le passage en Communauté urbaine n’est pas une fin en soi, mais un outil pour conserver une visibilité dans l’environnement territorial fortement concurrentiel, « pour continuer à défendre nos valeurs, nos atouts économiques, touristiques, d’enseignement supérieur, culturels, environnementaux… et attirer habitants et entreprises. C’est une étape essentielle pour l’avenir du Grand Besançon, en tant que communauté de destins composée de ses 68 communes, de ses 200.000 habitants et ses quelques 10.200 entreprises et 90.000 emplois. Il s’agit également de garantir un poids suffisant pour renforcer nos capacités de négociation avec nos partenaires: État, région, département, Union européenne, métropole régionale, mais aussi dans le cadre du pôle métropolitain Centre Franche-Comté et des coopérations avec le nord Franche-Comté et la Suisse… À titre de comparaison au niveau national, il n’y a plus, aujourd’hui, que six Communautés d’agglomérations de plus de 100.000 habitants en dehors du Grand Besançon (contre 13 en 2016) ». Cette transformation annoncée du Grand Besançon s’appuie sur une situation financière saine de la collectivité maintenue dans la durée, grâce en particulier aux efforts de gestion entrepris depuis plusieurs années (voir encadré). « Cela permet à la fois d’afficher pour 2019 un budget consolidé de 304 millions d’euros, dépassant pour la première fois de notre histoire la barre des 300 millions (trois fois plus qu’en 2001), dont près de 72 millions de dépenses d’équipement et une stabilité des taux de fiscalité locale, pour les ménages comme pour les entreprises, le tout en maintenant un niveau d’endettement modéré », précise Gabriel Baulieu, premier vice-président du Grand Besançon en charge des Finances, des Ressources Humaines et de la Communication. Cet investissement renforcé doit notamment permettre de concrétiser de grands projets pour l’année, au premier rang desquels figure le festival Grandes Heures Nature. Cet évènement dédié à l’outdoor, qui se déroulera du 13 au 16 juin, se veut un levier fort d’identité, d’attractivité et de lisibilité. Toujours côté sport, 2019 marquera également l’ouverture de la salle d’escalade à vocation internationale, le lancement de la première phase de restructuration du plan d’eau d’Osselle-Routelle ainsi que les études pour la base nautique aux Prés de Vaux et autour du projet équestre. Autres opérations inédites et d’envergure inscrites au calendrier : les études pré-opérationnelles de la Grande bibliothèque, qui conjuguera, sur le site de l’ancien Hôpital Saint-Jacques, une bibliothèque universitaire et une médiathèque d’agglomération, et celles de la nouvelle Cité en devenir du Savoir et de l’Innovation qui pourrait accueillir notamment un palais des congrès et un hôtel 4 étoiles. Ouverture prévue courant 2025. « Cette année, c’est aussi un investissement de près de 50 millions d’euros cofinancés par plusieurs partenaires (région, État, université, département et Union européenne) consacré au volet universitaire, avec notamment le programme Synergie Campus, qui va permettre la rénovation, la restructuration, l’accessibilité et l’amélioration de la qualité de vie sur le campus de La Bouloie », ajoute l’édile. Autre moment phare, l’ouverture du site Bio innovation sur Temis Santé. Ce bâtiment de 3.500 mètres sur cinq niveaux sera disponible pour les équipes de recherche, les start-up et tout promoteur de recherches cliniques… Cet espace, voué à la structuration de la filière santé et de médecine du futur, proposera différentes fonctionnalités : séminaire, show-room, centre d’affaires, impression 3D, proto-typage et plateformes technologiques pour la R&D dans les domaines des dispositifs médicaux et des médicaments de thérapies innovantes. Il sera un lieu où les praticiens et les étudiants en ingénierie ou en médecine pourront rencontrer les professionnels en microtechnologie afin d’échanger autour de leur besoin et envisager des projets de coopération. Citons enfin, sans chercher à être exhaustif, la poursuite du déploiement du haut très débit dans le Grand Besançon, le développement de la smart city.

Légaliste mais pas jusqu’au-boutiste

En 2019, le Grand Besançon c’est : plus de 200.000 habitants, 1.203 cadres et agents, un budget de 304,5millions d’euros, dont 72 millions d’euros d’investissements nouveaux. C’est aussi dix budgets annexes, reflets de la montée en compétence de l’agglomération. C’est enfin, côté stratégie financière, un savant dosage de dynamique d’investissements ambitieux et de préservation des équilibres financiers de long terme. « Compte tenu des contraintes fortes qui ont pesé sur les collectivités et qui continuent à peser sur elles aujourd’hui et au-delà des efforts de gestion accomplis ces dernières années et qui seront poursuivis avec la même intensité en 2019, un recours en complément à la fiscalité, gradué et modéré, s’est avéré nécessaire. Ce plan de marche fiscal, mis en œuvre depuis quatre ans ne sera pas activé cette année. C’est donc une stabilité des taux de fiscalité, pour les particuliers comme pour les entreprises qui est actée, affirme Gabriel Baulieu, premier vice-président du Grand Besançon en charge des Finances, des Ressources Humaines et de la Communication. Cela est possible car nous avons su conserver le cap d’une stratégie budgétaire responsable. Le Grand Besançon a ainsi retrouvé en 2018 une situation financière équivalente à celle de la fin du mandat précédent, et ce malgré des contraintes inédites et des prises de compétences toujours plus nombreuses ». Cette année, le passage acté en Communauté urbaine interroge l’exécutif sur la compatibilité de la contractualisation avec l’État – fixant un taux maximal d’évolution des dépenses de fonctionnement à 1,2% sous peine de l’application de pénalités l’année suivante – et la réalité de la construction communautaire, source de dépenses supplémentaires. « Nous sommes légalistes, mais pas au prix de remettre en cause la stratégie ambitieuse de notre territoire. Chaque fois que le besoin se fera jour de mettre des moyens pour accompagner notre développement, notre attractivité, nous le ferons ! Cela est vital pour exister dans le paysage régional », défend Gabriel Baulieu, ajoutant qu’une demande d’ajustement formelle de la contractualisation signée en juin 2018 a été faite auprès de l’État et que par prudence, une provision de pénalité de 750.000 euros a été inscrite au budget 2019.