Bilan 2020 « exceptionnel » pour les business angels

Le Conseil d’administration de BAMA, Eric Wallaert, Vincent Chaudré, Jean-François Dorkel et le Président Maxime Valette (à droite). Manquent sur la photo Gérard Hautavoine (administrateur) et Stéphane Vauché (Vice-président).

Les membres de Business Angels Marne Ardennes dressent un bilan très positif de leur exercice 2020, au cours duquel ils ont assuré leur plus importante opération d’investissement auprès de la start-up rémoise Apmonia Therapeutics.

Acteurs profondément impliqués dans la dynamique économique de leur territoire, que ce soit par leur investissement financier ou technique, les business angels ne sont pas, par définition, perméables à la notion de risque. En 2020, les membres de BAMA (Business Angels Marne Ardennes) ont plus que prouvé leur capacité de résistance.

L’association de business angels a ainsi bouclé sa plus importante opération avec un investissement de 160 000 euros dans la start-up Apmonia Therapeutics (voir PAMB 7878). Cet investissement opéré par 15 adhérents du club soit la grande majorité d’entre eux (ils sont 19 au total), signe la grande confiance des business angels marnais et ardennais envers cette jeune pousse rémoise spécialisée dans le développement de stratégies d’immunothérapie anti-cancéreuse innovantes et personnalisées. « Au-delà du financement, les business angels sont intéressés par l’aventure entrepreneuriale. Ils aiment épauler le chef d’entreprise sur lequel ils ont misé, même s’il s’agit d’une thématique qu’ils ne maîtrisent pas toujours », rappelle Cécile Oudiette, directrice générale de l’association. C’est encore plus vrai dans l’aspect commercial. Les start-up sont souvent créées par des entrepreneurs qui ne maîtrisent pas la stratégie commerciale. Ils ont donc de ce fait besoin d’une expertise dans ce domaine d’activité.

« Parmi nos objectifs de 2021, nous voulons davantage nous faire connaître dans la Marne, en dehors de Reims, et dans les Ardennes », ajoute Cécile Oudiette, recrutée en 2020 pour poursuivre le développement de BAMA, avec plusieurs missions, dont celle de convaincre de nouveaux investisseurs locaux de rejoindre les 19 adhérents de BAMA. « Nous cherchons aussi des partenaires, tels que des grands groupes ou des experts dans leurs domaines d’activité, qui s’intéressent à l’innovation et sont sensibles au développement de notre territoire ». Pour la directrice générale, il s’agit aussi de convaincre les personnes motivées par l’investissement dans des start-up à rejoindre un club, synonyme d’accompagnement et là aussi de réduction de risque pour des investisseurs qui peuvent bénéficier de réduction de l’IR-PME (ou Loi Madelin, voir encadré)

TERRITOIRES ÉLARGIS

Récent membre du réseau France Angels, BAMA effectue de plus en plus de co-instruction de dossiers et de co-financements également, en lien avec d’autres clubs, qu’ils soient régionaux ou plus éloignés (Grand Est, Ile de France…). « L’idée du co-investissement est de mutualiser des fonds, des compétences et des expertises pour assurer au maximum les chances de réussite et minimiser les risques des investisseurs ». Une évolution territoriale qui fait suite à celle déjà enregistrée en août 2020, date à laquelle le club Reims Business Angels s’est tourné vers le département des Ardennes pour devenir BAMA. « Les territoires complémentaires, au sein desquels les incubateurs travaillent ensemble, nous permettent de sourcer de plus en plus de projets, de surcroît, de plus en plus matures. Notre objectif est de pouvoir disposer d’un pool plus important de business angels dans le Grand Est. Nous avons des projets de plus en plus conséquents à instruire avec des besoins en levée de fonds parfois trop importants pour rester à l’échelle locale ». Une évolution en terme d’activité qui a incité BAMA à élargir son conseil d’administration à un sixième administrateur, en la personne de Gérard Hautavoine.

Côté fonctionnement, une fois sélectionnés, les dossiers de start-up en recherche de financement sont présentés en comité de sélection. Là, ils sont soit écartés, soit mis en attente, soit passés en instruction. Celle-ci est alors effectuée par deux business angels, elle précède le pitch des porteurs de projets devant les investisseurs et leur choix, de suivre ou non la start-up dans son financement et son développement. Business Angels Marne Ardennes débute 2021 sur le même rythme qu’il a bouclé 2020, avec l’instruction en cours de trois dossiers de start-up (conjointement avec Yeast et Club Invest IDF). Depuis sa création, BAMA a réalisé 11 investissements en capital pour un montant de 715 000 € avec un effet de levier de quatre.

À SAVOIR

Avec la publication d’un décret en date du 6 mai 2021, les particuliers peuvent bénéficier d’une réduction de leur impôt sur le revenu à hauteur de 25 % (au lieu de 18 % auparavant) de leur investissement dans les start-up. La mesure s’applique aux investissements réalisés à partir du 7 mai 2021. Ceux réalisés sur la période 1er janvier 2021 au 8 mai 2021 donnant droit à une déduction de 18%.

Les investisseurs aubois renouvellent leur partenariat avec le CIC Est

Créée en 2009, le club privé d’investisseurs aubois Champagne-Ardenne Angels rayonne sur un rayon d’une centaine de kilomètres autour de Troyes : Aube, Haute-Marne et Bourgogne, notamment. Il compte aujourd’hui 31 membres et trois sponsors parmi lesquels le Crédit Agricole et le CIC Est. Les business angels aubois viennent d’ailleurs de renouveler leur convention de partenariat avec ce dernier. Un soutien sans faille de la part de l’établissement bancaire qui dure depuis 2011. « Quand un business angel investit de l’argent au capital d’une entreprise, c’est une forme d’abondement financier avec lequel on peut faire un effet levier avec des institutionnels ou des établissements bancaires », explique Jean-Michel Halm, secrétaire général de Champagne-Ardenne Angels. D’où l’intérêt pour l’association de contracter un partenariat avec des établissements bancaires tels que le CIC Est.

Structurée sous forme associative, Champagne Ardenne Angels a pour objectif de favoriser le financement des entreprises en création, en développement ou en reprise à fort potentiel de croissance par la mise en relation qualifiée entre des entrepreneurs (en recherche de financement) et des Business Angels (investisseurs). Son fonctionnement s’appuie exclusivement sur les adhésions de ses membres et sur ses partenariats privés. « Aucun financement public n’est sollicité », assure Jean-Michel Halm qui rappelle la logique de développement du territoire de son association par le biais de l’accompagnement des jeunes pousses locales.

Sophie Martinot, présidente du Club Champagne Ardenne Angels, a signé un renouvellement de partenariat avec Mikael During, directeur adjoint du marché des entreprises du groupe CIC Est.