Bientôt une fondation de l’université de Bourgogne ?

Vincent Thivent, entrepreneur et gérant d'Odalid, et Philippe Amiotte Suchet, enseignant chercheur de l'UFR SVTE.

Alors que l’université de Bourgogne s’intéresse à l’entrepreneuriat depuis une dizaine d’années, l’institution propose tout un programme pour favoriser le développement d’entreprises. Une trentaine de start-up ont déjà vu le jour et neuf sont encore hébergées par l’uB.

Développer son ouverture sur le monde économique et proposer un guichet unique que ce soit pour un projet entrepreneurial, pour un projet d’accompagnement de montée en compétences des salariés ou encore pour trouver des apprentis, c’est l’objectif affiché par l’université de Bourgogne derrière son projet de création d’une fondation. « Tout cela sera articulé autour de la fondation qui pourra aussi mener des actions spécifiques et recueillir des dons de la part du tissu économique souhaitant participer à la dynamique et au développement de l’université de Bourgogne, argue son président nouvellement élu en mars 2020, Vincent Thomas. Les idées, les connaissances, les compétences… tout cela doit créer une synergie entre l’université de Bourgogne et le tissu économique. Ce rapprochement que nous mettons actuellement en œuvre fonctionne remarquablement bien grâce au travail de l’espace entreprises de l’université, mais également du Sefca (Service commun de formations continue et par alternance, Ndlr) et de l’ensemble des responsables pédagogiques ».

TRENTE START-UP ISSUES DE L’UB

Engagée sur la question de l’entrepreneuriat, l’université de Bourgogne compte parmi ses missions la valorisation de la recherche. « Lorsque nos enseignants-chercheurs développent des résultats de recherche qui aboutissent à un brevet reconnu comme étant exploitable d’un point de vue industriel, ils ont la possibilité de céder les droits d’exploitation du brevet à une entreprise, mais ils peuvent aussi créer une start-up, à la fin d’un processus de maturation. Dans ce cas, on va chercher un porteur de projet et l’enseignant-chercheur deviendra conseiller scientifique de la structure créée », explique Laurent Gautier, vice- président délégué à la valorisation de la recherche. Ces dix dernières années, l’université de Bourgogne a ainsi vu sortir de ses laboratoires de recherche une trentaine de start-up dont certaines se sont singulièrement développées grâce à d’importantes levées de fonds jusqu’à finir cotées en bourse, comme Sintermat. À ce jour, neuf start-up sont même hébergées par l’université de Bourgogne. « Il faut que l’entreprise et son objet soient très proches d’un de nos laboratoires ou d’une action de recherche. L’idée est de pouvoir les propulser », souligne Vincent Thomas. Pour accompagner ces jeunes pousses, l’université de Bourgogne a créé un espace entreprises. En parallèle, l’institution propose un certain nombre de dispositifs comme Pépite – qui vise à développer les compétences entrepreneuriales des étudiants – et participe à d’autres initiatives comme Les Entrep’ – programme d’entrainement à l’entrepreneuriat. « L’université doit être un acteur de son territoire. En tant qu’acteur de la formation et de la recherche et par mission de service public, elle ne peut ignorer le monde de l’entreprise », complète-t-il.