Bien au-delà du seul projet immobilier

CAFC

Le Crédit Agricole de Franche-Comté a fait le choix de réaménager totalement les locaux de son siège social plutôt que de déménager hors du centre-ville de Besançon. Les travaux ont été confiés majoritairement à des entreprises régionales. C’est notamment le cas avec la présence d’une horloge monumentale du bisontin Philippe Lebru dans le hall d’entrée du bâtiment ou encore avec le mur végétalisé réalisé par une entreprise dijonnaise. CRÉDIT PHOTOS : PE SAILLARD

En ce mois de février, les équipes du Crédit Agricole de Franche-Comté (CAFC) prennent leur marque dans les locaux entièrement rénovés du siège social historique de Besançon. Plus qu’un projet de réhabilitation d’un bâtiment construit en 1970 et devenu vétuste, ce nouveau siège social se veut également un projet politique et sociétal. À l’heure où certaines banques se délocalisent, le CAFC a ainsi souhaité rester au cœur du centre-ville bisontin et participer à la préservation de son activité.

«Quand en 2015, les premières réflexions se font jour quant à l’avenir de notre siège social vieillissant, deux choix s’offrent à nous : construire ex nihilo un nouveau site en périphérie, voire hors de Franche-Comté ou faire le pari de la rénovation de l’existant. C’est sur la seconde orientation que s’est porté notre choix, lance Philippe Maire, directeur des Crédits et de l’Immobilier au Crédit Agricole de Franche-Comté (CAFC). Cette décision forte et audacieuse, s’inscrit dans notre ADN de banque mutualiste. C’est pour nous une manière de prendre conscience de l’enjeu majeur de la revitalisation des centres-villes. C’est aussi agir en faveur de notre territoire et de nos clients. Nous contribuons également au dynamisme de tout un quartier grâce à la présence sur place de 240 collaborateurs ».

ENTREPRISES FRANC-COMTOISES ET ENVIRONNEMENT À L’HONNEUR

Moderne, l’architecture du nouveau siège offre une image dynamique, rajeunie et attractive d’un des principaux points d’accès au centre-ville. Le Crédit Agricole Franche-Comté a confié la quasi-totalité du chantier, soit 95 % des lots, à des entreprises de la région. Pour elles, ce chantier d’envergure (7.000 mètres carrés de surface de plancher et 23,5 millions d’euros d’investissement) a été l’occasion de bénéficier d’une magnifique vitrine de leur savoir-faire. « Côté matériaux, le choix, s’est porté sur du qualitatif mais sobre. Un refus de l’ostentatoire assumé, pour rappeler que nous sommes avant tout une banque coopérative », précise Philippe Maire. « À l’extérieur, l’un des enjeux de ce projet était de réussir l’intégration d’un bâtiment tertiaire dans un tissu urbain historique. Une des caractéristiques de ce nouveau bâtiment est son enveloppe protectrice proposant des façades de pierre et de verre filtrant la lumière. La façade “rue Cusenier” est habillée d’un voilage de verre plissé, alternant transparence et reflets suivant les heures du jour et les saisons. En opposition, la façade “rue Courbet” se développe suivant un jeu de matières pierre et verre, soulignée par un ensemble de moulures dont les reliefs créent des ombres et des lumières rappelant les formes anguleuses si caractéristiques de l’architecture militaire de Vauban », explique l’architecte Serge Ferrini du cabinet bisontin Archi.Tech, en charge du projet. Une démarche éco-responsable a également guidé les concepteurs de ce chantier tout au long de sa réalisation (25 mois), par les 32 entreprises présentes. Ce bâtiment à Haute qualité environnementale (HQE, niveau excellent) compte ainsi : une gestion centralisée pilotant l’ensemble des équipements de chauffage, de ventilation et d’électricité ; une production de chaleur par un système géothermie sur nappe phréatique haute performance ; un système de traitement d’air de type double-flux avec récupération de chaleur ; un système d’émission de chaleur et de pulsion d’air neuf combiné avec la mise en œuvre de panneaux rayonnants sous dalle et une couverture de toit équipée de 100 mètres carrés de panneaux photovoltaïques en autoconsommation. Autant d’avancées qui permettent de réaliser 40 % d’économie d’énergie sur les dépenses énergétiques.

MIEUX TRAVAILLER ENSEMBLE

« Au-delà de l’aspect immobilier, le projet a ouvert l’opportunité, pour nous, de conduire une véritable transformation de notre organisation interne, raconte Philippe Maire. Pour cela, des ateliers collaboratifs et créatifs ont été organisés en amont afin d’associer les salariés dans la co-construction de nouveaux modes de travail, mais aussi dans l’agencement et la décoration de leurs futurs lieux de travail. À travers cette réorganisation, le Crédit Agricole a pour ambition de devenir la référence numéro 1 des établissements bancaires à l’horizon 2030 en matière de satisfaction des collaborateurs ». Cette démarche prend plusieurs formes qui s’appuient à la fois sur des choix architecturaux audacieux et sur l’usage des nouvelles technologies. « Ainsi, la présence d’une entrée commune pour les clients de l’agence et les collaborateurs du siège constitue une grande première en France. Elle répond à la volonté du Crédit Agricole Franche-Comté de créer un lien social entre les clients et ses collaborateurs », développe Philippe Maire. Toujours côté architecture : un atrium central se veut facilitateur de rencontre et d’échanges. Par un jeu de matières, il apporte de la lumière au cœur de l’îlot et la distribue subtilement aux six étages du bâtiment. Au centre, un escalier de plus de 20 mètres de haut, à l’habillage en bois régional, coexiste avec un mur végétal, réalisé par une entreprise dijonnaise. À chaque étage, les coursives permettent de faciliter les flux entre les services. Les espaces de travail ont été décloisonnés. Vitrés, modulable, ils cohabitent avec un grand nombre de lieux de rencontres et de salles de réunions mutualisées. Enfin, des bulles insonorisées pour s’isoler ont été créées pour mieux se concentrer ou laisser libre cours à sa créativité. Côté technologie : chaque collaborateur est désormais équipé d’un ordinateur portable avec téléphonie intégrée lui permettant de se déplacer dans les différentes zones. Autre changement notable : le courrier entrant de plus de 130 agences est dématérialisé et distribué numériquement afin de tendre vers le zéro papier. « Ce changement de paradigme, assez unique à cette dimension-là a été appliqué même au niveau des bureaux des cadres supérieur », ajoute Philippe Maire.