Bourgogne Franche-Comté Tourisme, par le biais de ses sites Unesco, a décidé de mettre en place un plan d’actions pro actif sur le marché japonais, particulièrement réceptif au tourisme culturel et à cette offre à la valeur universelle exceptionnelle.
La Bourgogne Franche-Comté a vu le nombre de ses nuitées hôtelières d’origine japonaise augmenter de 11,6 % en 2018. Une croissance significative pour cette clientèle étrangère, qui avait marqué le pas, comme jamais dans son histoire, en 2015 et 2016, suite aux attentats meurtriers qui ont secoué la France. Cette reprise forte a incité Bourgogne Franche-Comté Tourisme à partir à l’assaut de cette destination lointaine riche en promesses. « Les japonais sont très friands de culture et de patrimoine. Deux ingrédients qui ne font pas défaut au sein de notre région, affirme Loïc Niepceron, président du Conseil régional du tourisme (CRT) de Bourgogne Franche-Comté. Notre objectif est de faire de la région une grande destination du patrimoine de l’Unesco notamment auprès du Japon. Nos huit sites classés (*) sont ainsi autant de pépites, de produits d’appel à même d’attirer toujours plus de touristes venus du pays du soleil levant ».
Une démarche jugée « riche de sens », par Frédéric Mazenq, directeur d’Atout France Japon. « Les japonais ont une appétence pour les labellisations fortes comme celle de l’Unesco. De plus, ils aiment la France, pays avec lequel ils partagent des valeurs communes au rang desquels on trouve en premières places : la culture, l’histoire et la gastronomie. Le Japon et la France sont d’ailleurs les deux premiers pays à avoir placé leur gastronomie au patrimoine immatériel de l’Unesco, précise le directeur, avant de caractériser davantage cette clientèle particulière. Il s’agit d’un public, éduqué, raffiné et exigeant, doté d’un budget important, qui demande ce qu’il y a de mieux en matière d’hébergement et de restauration. C’est un marché qui peut envoyer des clients sur toute l’année et non par pics, ce qui est assez rare en matière de tourisme ».
Tous les feux sont ainsi au vert pour frapper fort en direction de ce pays d’Asie qui a connu, cette année, un changement d’empereur et un nouvel accord favorable de libre-échange entre l’Europe et le Japon, notamment en ce qui concerne les vins et les fromages. Au programme du plan d’action de BFC Tourisme pour renforcer cette destination on trouve d’abord : un voyage, BtoB et presse, la première semaine de décembre, à Tokyo et Osaka, pour une délégation régionale composée de représentants de cinq sites Unesco (la Chapelle le Corbusier à Ronchamp, la Citadelle de Besançon, la Saline Royale d’Arc et Senans, les Climats du vignoble de Bourgogne et l’Abbaye de Fontenay), ainsi que de prestataires hébergeurs (l’Hostellerie le Cèdre à Beaune, l’Hôtel et spa le Richebourg à Vosne-Romanée, le Château de Saint-Germain-du-Plain). « Le marché japonais possède un taux d’intermédiation très élevé, plus de la moitié des clients ont ainsi recours au service d’une agence de voyage », explique Frédéric Mazenq. « C’est pourquoi le CRT a choisi de cibler les opérateurs touristiques locaux qui programment notre région pour leur proposer un itinéraire passant par les huit biens Unesco et les trois hébergements partenaires de l’opération, développe Loïc Niepceron. Ce parcours mettra également en lumière des prestataires très investis sur le marché japonais tels que la société Cristel à Fesches-le-chatel, dans le Doubs, dont l’export au Japon représente 7 à 8 % de sa production d’ustensiles de cuisine haut de gamme ; les restaurants gastronomiques de la région qui ont à leur tête un chef japonais ; le domaine viticole du Château de Passe Temps à Santenay… Côté presse, la délégation ira à la rencontre des médias : télé, papier et digital… en recherche de concept touristique novateur ».
Pour compléter cette action, une page internet en japonais a été créée sur les sites Unesco, sur le site du CRT. De plus, une formation de cinq agences japonaises basées à Paris a eu lieu le 18 octobre directement dans leur bureau en présence des représentants des sites Unesco et des trois hébergeurs qui participent à l’opération. Toujours sur le volet formation les prestataires régionaux ont été initiés au marché japonais et à sa clientèle le 7 novembre à l’hôtel Océania le Jura à Dijon. Cette vaste démarche de séduction en direction du pays du soleil levant représente un budget total de 35 000 euros.
(*) Abbaye cistercienne de Fontenay, Église de la Charité-sur-Loire et Églises Saint-Jacques-le-Majeur à Asquins (Chemin Saint Jacques de Compostelle), Basilique et colline de Vezelay, Chapelle Notre-Dame du Haut à Ronchamp (Le Corbusier), Citadelle et enceinte urbain de Besançon, Lacs de Chalain et Clairvaux (sites palafittiques préhistoriques autour des Alpes), Grande Saline de Salins-les-Bains et Saline Royale d’Arc-et-Senans, les Climats du vignoble de Bourgogne.