La jeune entreprise beaunoise R-tech Solutions développe des traitements innovants sans produits chimiques pour l’agroalimentaire, l’agriculture et la viticulture. Avec Bee, sa nouvelle gamme, elle est désormais capable de monitorer les plantes en temps réel.
Un ordinateur miniature embarqué qui surveille minute par minute l’évolution de son sujet, de son environnement, et transmet des informations en temps réel à un poste de contrôle. La scène pourrait assez logiquement faire penser à un service d’hôpital tant les objectifs de R-tech Solutions rejoignent, au moins dans l’esprit, ceux du domaine médical. Pourtant, c’est au milieu des vignes que la jeune entreprise beaunoise créée en 2014 s’apprête à déployer sa toute nouvelle marque. Avec Bee Technologies, la société de six salariés, spécialisée dans le développement de solutions sans traitement au service de l’agroalimentaire et de la viticulture, va mettre à disposition dès la rentrée un ensemble d’outils qui permettent ni plus ni moins de se mettre au chevet de la plante.
PLANTES VIRTUELLES
Station météo poussée, équipements destinés à connaître précisément la pluviométrie dans des zones clairement identifiées, tensiomètre… pour l’instant, neuf produits ont été développés. Bee, c’est aussi la conception de plantes virtuelles : un mini processeur dissimulé entre les feuilles, capable de réagir comme une plante vivante et d’enregistrer « ce qu’elle ressent en quelque sorte », détaille Arnaud Roussac, le gérant, du cerveau duquel tout est parti. Une sorte de mallette de docteur avec à l’intérieur une palette d’outils pour établir un diagnostic et préconiser un traitement. « Bee, illustre le gérant, c’est un peu comme un médecin qui met en place des préconisations, et R-tech Œnologie, la première marque que nous avons développée, s’apparenterait alors à un pharmacien qui va fabriquer le médicament ».
R-tech Œnology développe en effet depuis 2014 une alternative naturelle aux pesticides et aux intrants chimiques tout en améliorant la qualité et en optimisant la production. L’entreprise s’est notamment faite connaître grâce à la conception d’un tonneau en bois hexagonal entièrement démontable, et par un système de stérilisation des contenants du vin par les UV. On lui doit aussi l’arrivée sur le marché de procédés innovants tels que le patch autocollant chauffant positionné sous les cuves pour les réchauffer électriquement, ou la sonde de température permettant de jouer sur les paramètres du vin, comme sa couleur ou sa texture. « Avant de trouver le bon médicament, l’entreprise doit d’abord s’attacher à détecter le bon besoin », atteste Arnaud Roussac.
La gamme Bee doit donc dans un premier temps collecter le maximum de données. Quatre clients – des grosses entreprises de l’industrie agroalimentaire, du vin, de l’industrie des spiritueux et de l’arboriculture – vont tester les appareils dès le mois de septembre, sous forme d’abonnement. Une centaine de stations météo vont également être déployées sur les terres viticoles de Bourgogne. L’entreprise, qui a réalisé l’an dernier un chiffre d’affaires de 400 000 euros, s’attend à une forte croissance avec le déploiement de cette nouvelle marque.
Sept recrutements et de nouveaux locaux
Le 11 juillet, R-tech Solutions a inauguré ses nouveaux locaux dans la ZAC Portes de Beaune. Un espace plus grand que les anciens bâtiments de Levernois, destiné à fabriquer les prototypes des futurs produits de l’entreprise. Le bâtiment, réalisé grâce à un crédit-bail accordé par Batifranc, dispose également d’une chambre thermique pour reproduire différentes conditions météorologiques. Pour accompagner le développement de sa nouvelle marque, R-tech Solutions recrute trois nouveaux développeurs informatiques dès à présent et quatre technico-commerciaux répartis dans toute la France : en Bourgogne Beaujolais Centre, en PACA, dans le Bordelais et le Languedoc-Roussillon.
R-tech Solutions vient d’emménager dans ses nouveaux locaux de la ZAC Porte de Beaune. (Photo : JDP)
L’entreprise a créé une nouvelle marque, Bee Technologies, chargée de monitorer la plante. Ici la station météo permet, grâce à des équipements associés, de connaître la pluviométrie exacte d’une zone. (Photo : JDP)
