Néo-boulangers, Karine et Cyril Baland ont déjà bâti une solide réputation autour de leur entreprise de 60 salariés à Gimont dans le Gers. Leur credo : du bio, des produits locaux. Leur objectif : ouvrir 10 points de vente chaque année et devenir leader en boulangerie et restauration rapide.
Karine et Cyril ont une énergie incroyable, il faut dire que la carrière de ce Gersois et de cette Bordelaise a commencé en restauration il y a plus de 20 ans. Avec un BP pâtissier et un diplôme de service en salle, Karine et Cyril partent faire le tour de belles maisons. Ils s’arrêtent à Bordeaux au restaurant gastronomique le Chapon Fin chez Jean Ramet (NDLR : décédé l’an dernier) et multiplient les expériences à l’international, notamment à Hong Kong. « Nous avons très vite compris que pour faire de la bonne cuisine, il faut d’abord de bons produits », explique Cyril Baland.
En 2001, à Langon, en Gironde, ils se lancent en solo avec un concept novateur pour l’époque de restaurant bio : cuisine du marché, producteurs locaux… En 2003, ils reçoivent la distinction de meilleur repreneur d’entreprise de France.
L’entrepreneur ne tient pas en place : il décide de revoir sa stratégie et de développer des plats vendus dans les magasins biologiques. Il crée deux marques : Cuisiniers bio de France et BPC Traiteurs. Le succès est presque immédiat. « Avec 80 % du marché, je suis devenu leader en France, ajoute Cyril Baland. J’avais atteint mes objectifs, je voulais me diversifier. Soit on continuait à se développer, soit on laissait la place aux plus gros ». Il choisit de vendre ses entreprises au groupe Léa Nature et à Nutrition et Santé.
EN 2018, LA PREMIÈRE BOULANGERIE À GIMONT
Dans son laboratoire de 1 000 m2 à Gimont, la boulangerie Baland prépare son levain bio, conçoit ses recettes de burgers et de pâtisseries. « On se considère davantage comme des créateurs que des développeurs. En ouvrant une boulangerie, je voulais redevenir un artisan », explique le gérant. Suivant le filon du 100 % maison, le couple investit 2 M€ dans une minoterie bio à La Romieu. « J’alimente ainsi mes boulangeries en farine. » Cyril Baland vient de s’associer avec Gers Bœuf créé par le boucher Nicolas Sottom. Il veut produire sa propre charcuterie. Son objectif est de proposer aux clients le traditionnel sandwich jambon beurre, 100 % Baland.
« Nous ne travaillons qu’en circuits courts, c’est cohérent, ajoute Cyril Baland. L’huile de tournesol par exemple provient des Presses de Gascogne. » Il encourage les producteurs à passer en bio, créant aussi une nouvelle dynamique dans le Gers.
« Les gens veulent manger mieux, au même prix, on ne peut le faire qu’en mutualisant », ajoute le chef d’entreprise.
UN APPÉTIT ÉNORME
Avec quatre boulangeries : une à Gimont, deux à Tarbes, une à Lannemezan, bientôt deux à Auch et un restaurant dans la capitale gasconne (le Bistrot Baland), l’équipe continue sur sa lancée avec une entrée sur le marché toulousain à Ramonville (2021). D’ici à trois ans, Karine et Cyril tablent sur 25 points de vente et comptent avoisiner les 20 M€ de chiffre d’affaires.
Cyril Baland défend un snacking de qualité, même avec 100 burgers par service, expliquant que les boulangeries ont pris les parts de marché des restaurateurs depuis le passage aux 35 heures. « 60 % des Français mangent à l’extérieur (hors période Covid) en 20 minutes, le potentiel de développement est énorme pour la vente à emporter. »
Ce qui fait courir Karine et Cyril Baland, parents de six enfants : devenir le leader de la boulangerie et du snacking bio. Ouvrir des adresses dans toute la France ? Cyril est prêt mais pas en franchise, il souhaite garder la maîtrise des produits. Un de ses secrets : n’avoir peur de rien, être à l’écoute des tendances et garder une longueur d’avance.