Basée à Labège, la start-up, spécialiste d’outils de gestion à destination des petites entreprises, a mis en place un « observatoire » axé sur la trésorerie et les impayés des TPE et PME. Elle entend aussi devenir leader sur son marché.
Si pendant le confinement, certaines entreprises ont mis leur activité en sommeil, ce n’est pas le cas de la pépite toulousaine qui a planché sur un baromètre en faveur des petites entreprises. « Ces structures sont souvent sous-représentées en France alors qu’elles sont le poumon économique du pays », commente Quentin Leymarie, responsable marketing d’Axonaut. C’est de ce constat amer qu’est né ce projet permettant de mesurer l’impact du Covid-19 sur les entreprises de moins de 50 salariés et de trouver des solutions adaptées à leurs problématiques quotidiennes. De fait, deux indicateurs sont au cœur du projet : la trésorerie et les impayés afin de suivre les évolutions et les fluctuations économiques des entreprises. « Aujourd’hui, avec la crise, les difficultés de paiement augmentent. D’ailleurs, nous notons une progression de 6 % de la valeur des impayés entre les mois de juillet et août, ce qui est un mauvais indicateur sur la santé financière des structures. À l’inverse, la trésorerie est restée stable sur les deux mois, détaille-il. En général, les impayés sont la première cause de faillite. C’est pour cette raison qu’il est d’autant plus important de suivre cet indicateur en cette période post-Covid.» La première version s’étend de mars à juin, et la deuxième de juillet à août. « Nous avons hâte de récolter les résultats de septembre afin de faire le bilan sur la reprise économique ».
Plus de 2 000 entreprises dispatchées sur l’ensemble de l’Hexagone et dans les DOM- TOM fournissent leurs données anonymement afin d’alimenter les études de l’« observatoire ». L’objectif étant de sensibiliser l’ensemble des entrepreneurs et aussi les politiques et acteurs régionaux sur la situation des TPE. « Nous livrons nos résultats mais pour l’instant nous n’avons pas encore eu de contact avec les instances régionales ou locales », souffle-t-il. En attendant une prise de conscience, l’« observatoire » devrait courir pendant un an.
LOGICIEL À DESTINATION DES PETITES ENTREPRISES
Accompagner les petites structures est le cheval de bataille d’Axonaut. En effet, créée en 2016 par Nicolas Michel et Nicolas Ricard, la start-up développe un outil de gestion et de comptabilité, simple d’utilisation et complet, en vue d’aider les entrepreneurs à se structurer. « Cet outil a été pensé pour les petites entreprises qui souhaitent délaisser le logiciel de traitement de texte Word et le tableur Excel pour gérer l’ensemble des tâches chronophages notamment l’édition des devis, des factures, la gestion de la trésorerie, la gestion des contacts, la prise de rendez-vous, etc. L’objectif, c’est que les entreprises se focalisent sur la valeur ajoutée et gagnent du temps sur la gestion administrative et comptable. », explique Quentin Leymarie. Il y a quatre ans, la start-up alors hébergée dans les locaux de l’IoT Valley a séduit toutes les entreprises de l’écosystème. En 2016, alors que le logiciel devient payant « un prix très abordable », 97 % de sa clientèle reste fidèle et le portefeuille s’intensifie. À tel point que l’entreprise réalise, aujourd’hui, une croissance à deux chiffres, passant de 400 clients en 2017 à 2400 en 2020, à savoir 15000 utilisateurs à travers le globe. Une belle ascension qui n’a pas été freinée par la pandémie. Bien au contraire, la start-up a sorti son épingle du jeu avec son CRM qui a facilité l’activité de nombreuses entreprises, la plupart optant pour le télétravail. « Nous offrons une solution qui a permis aux équipes de travailler à distance via un outil collaboratif tout en main qui regroupe l’ensemble des fonctions de l’entreprise, à savoir RH, administrative et commerciale. Parmi les fonctionnalités, outre l’édition de factures et de devis et la gestion des contacts, le logiciel propose le paiement en ligne avec un rapprochement bancaire. » Autre avantage, l’outil est agrémenté d’un portail comptable qui facilite les échanges. Ainsi, la start-up qui a généré 500 K€ en 2019 table sur 2 M€ en 2020.
INTERNATIONALISATION
Forte d’une vingtaine de salariés, la pépite souhaite poursuivre sa conquête de nouveaux marchés. Déjà présente dans les DOM-TOM, en Suisse et en Belgique, Axonaut vise les États-Unis, avec l’ouverture d’une nouvelle entité en 2021.
L’entreprise entend également asseoir sa notoriété en Angleterre et dans les pays anglophones. « Nous tâtons le terrain en Espagne, en Italie, et au Portugal, avec une version anglaise. Si le succès est au rendez-vous, nous traduirons l’outil dans les différentes langues. » Pour accompagner sa croissance, la startup envisage de doubler une partie de ses effectifs en 2021.