Aura Aero franchit une étape majeure avec le premier vol d’Integral R

L’Integral R devrait obtenir sa certification à l’été 2021.

La start-up va installer à Francazal son site de production et d’assemblage.

Après un premier vol technique réalisé le 22 juin, sur la piste de l’aéroport de Toulouse Francazal, les décollages s’enchaînent pour l’Integral R, le premier des deux modèles d’avions légers conçu par Aura Aero. Pour le constructeur aéronautique toulousain, cette campagne d’essais intensive qui débute constitue « un jalon important dans l’avancement du programme », dans la perspective de l’obtention de la certification EASA* CS23, comme le souligne Jérémy Caussade, qui avec Wilfried Dufaud et Fabien Raison, a fondé Aura Aero. Un premier vol public a également été réalisé le 1er juillet. Ces premiers vols « ont permis de tester le comportement général de l’avion, confirme Éric Delesalle, pilote d’essai, qui se dit « agréablement surpris par la facilité, la précision et l’homogénéité de ses commandes ». Cette phase de développement et de certification devrait durer une année.

Aura Aero planche depuis deux ans sur la conception de deux types de biplaces de nouvelle génération, l’Integral R, doté d’un train classique, et l’Integral S, équipé, lui, d’un train tricycle (lire La Gazette du Midi du 3 février dernier, n° 8715). Des avions destinés à répondre à différents besoins, ajoute Jérémy Caussade : « La famille Intégral est basée sur le concept d’avion de formation à capacité voltige. Qu’il s’agisse d’Integral R, qui vient de faire ses premiers vols, ou l’Integral S, qui volera entre la fin de l’année et le début de l’année suivante, le but est de répondre sur le marché mondial aux besoins de formation de pilotes qu’ils soient civils ou militaires, ceux de l’école de voltige, qui reste une niche, mais avec de très bons prescripteurs, et aux besoins des pilotes propriétaires ».

MADE IN FRANCAZAL

La jeune pousse, qui met en avant une fabrication 100 % française et écoresponsable, amorce l’industrialisation de son produit. « En parallèle de la certification de l’avion, nous avons d’autres sujets à aborder, notamment les agréments de production pour pouvoir produire un avion certifié, l’organisation du bureau d’étude avec l’obtention d’un agrément DOA**. Cet ensemble d’éléments nous permettra d’être un constructeur aéronautique complet, et ainsi de pouvoir vendre nos avions et de supporter nos clients dans les années à venir. Pour ce faire, il nous faut un site de production avec les bonnes personnes au bon endroit et cela se fera sur Francazal. Dans les mois à venir, nous allons monter un site de production dans un hangar que nous venons de récupérer et y installer les unités de production, l’assemblage et la cellule d’essai en vol. C’est ce chemin qui reste à faire. » À noter qu’une partie de l’appareil construit en bois-carbone, un matériau composite, sera fabriquée près de Bernay, en Normandie, chez Air Menuiserie.

Aura Aero, qui emploie une vingtaine de personnes, table sur la production d’une trentaine d’appareils par an, puis d’une cinquantaine à terme, « une production corrélée avec les besoins du marché », assure le dirigeant.

L’Integral R, commercialisé, pour la version de base, au prix 300 K€ HT, a reçu plusieurs commandes dont deux au moins fermes, l’une émanant de Midi-Pyrénées Voltige et l’autre de Dijon Voltige. Les premières livraisons sont attendues pour l’automne 2021, juste après l’obtention de la certification CS23 espérée, elle, à l’été pour l’Integral R. L’autre version, l’Integral S pourrait effectuer son premier vol au premier trimestre de l’année prochaine, un avion « très attendu », affirme le président d’Aura Aero, « pour lequel nous avons reçu beaucoup de sollicitations ».

*Agence européenne de la sécurité aérienne
**Design organization approval