Aude Facchin œuvre pour la santé des enfants

Aude Facchin concentre ses recherches sur la posologie des anti-infectieux. (Photo : Fondation L'Oréal. Jean-Charles Caslot)

Une jeune chercheuse ardennaise récompensée aux Jeunes talents l’Oréal Unesco pour les femmes et la science.

À tout juste 30 ans, Aude Facchin, jeune chercheuse en pharmacologie hospitalière, vient d’être primée par la Fondation l’Oréal qui met en lumière de jeunes femmes scientifiques pour sa thèse « Adapter les posologies des anti-infectieux aux enfants ». 20 doctorantes et 15 post-doctorantes ont été sélectionnées cette année parmi plus de 800 candidatures.

À la clé, une reconnaissance des travaux effectués et une bourse de 15 000 euros permettant de mener à bien les recherches.

SCIENTIFIQUE DANS L’ÂME

En France, les femmes ne représentent que 28% des effectifs universitaires en sciences, et si Aude Facchin admet « ne jamais avoir souffert de discrimination », elle relève cependant que « les filières scientifiques ne sont sans doute pas assez proposées aux jeunes filles au lycée ». « J’ai toujours été une scientifique dans l’âme », livre-t-elle. « La physique, la chimie m’ont toujours très intéressée et c’est tout naturellement que je me suis dirigée vers des études en pharmacologie. Là, je me suis spécialisée en pharmacologie hospitalière. »

Après un stage en pédiatrie à l’hôpital Robert Debré à Paris, elle travaille sur tout ce qui est anti-infectieux chez l’enfant. Ce qui la frappe, c’est le peu d’études existant sur les doses à administrer aux plus jeunes. « Le développement physiologique de l’enfant fait qu’il faut adapter régulièrement les doses. Ce n’est pas pareil chez l’adulte dont la physiologie est stable », explique la jeune femme originaire de Rethel. « Face aux bactéries multirésistantes, chez l’enfant, il faut faire avec les médicaments que l’on trouve sur le marché, parfois, sans que ceux-ci n’aient été spécifiquement développés pour telle ou telle infection. » C’est avec passion qu’Aude Facchin parle de son métier et de ses implications concrètes dans le futur.

Actuellement en poste au centre hospitalier Robert Ballanger en région parisienne, la jeune femme va poursuivre ses recherches grâce à sa bourse, même si d’ici deux ans, elle devra trouver un autre poste dans un nouvel hôpital.

Pour elle, « cette reconnaissance des femmes scientifiques aide à faire avancer les mentalités », pour qu’émergent demain une nouvelle génération de chercheuses.