L’agriculteur de Lachy (Marne) compte déjà une vingtaine d’années de syndicalisme agricole au compteur, dont des mandats de président des Jeunes Agriculteurs et de président de la Chambre d’agriculture de la Marne.
Une page s’est tournée dans la vie de Maximin Charpentier le 21 février 2019. Après six années de présidence de la Chambre d’agriculture de la Marne, cet ardent défenseur de la cause agricole a volontairement choisi de ne pas se présenter à sa propre succession. Une décision essentiellement motivée par ses envies de se consacrer désormais à l’échelon régional du Grand Est. Une évolution assez logique dans le parcours de Maximin Charpentier qui possède déjà une longue expérience du syndicalisme agricole.
« J’ai toujours baigné dans l’agriculture, une passion depuis que je suis tout petit », se souvient-il. De son premier tracteur en plastique à l’âge de quatre ans à ses premières soudures quelques années plus tard pour y attacher quelques outils, la question de la reprise de l’exploitation familiale à Lachy n’a jamais fait débat.
C’est dans cette optique que Maximin Charpentier est parti faire ses études à l’école supérieure d’agriculture d’Angers au cœur des années 90. Sorti de son cursus et après son service militaire dans les Chasseurs alpins, le jeune homme passe sa première année de vie active dans une coopérative de pommes de terre avant de rentrer chez lui pour s’installer dans la ferme familiale. « Fort de cette première expérience, je me suis lancé dans la production de pommes de terre et j’ai arrêté l’élevage de vaches allaitantes », précise-t-il.
Surtout, mais il ne le sait pas encore à cette époque, ce retour sur les terres marnaises s’accompagnera de ses premiers pas dans l’engagement pour la défense de la profession. Tout se joue alors que l’événement Terre Attitude – prévu à Pomacle en septembre 1999 – s’organise. Au programme de cette manifestation pilotée par les jeunes Agriculteurs : le Mondial de Labour en présence du président de la République Jacques Chirac. Tous les JA du secteur se mobilisent pour ce grand rendez-vous international et Maximin Charpentier est rapidement sollicité pour rejoindre l’équipe d’organisation. « Dès 1998, alors que je ne suis pas encore installé, le responsable communication du projet a demandé à être remplacé et on m’a proposé le poste », se rappelle-t-il. « C’est ce qui m’a rapidement mis le pied à l’étrier. J’ai vécu une formation accélérée en préparant cet énorme projet ! ».
Des débuts prometteurs qui le conduiront à être élu, quelques années plus tard, président des Jeunes Agriculteurs. Deux mandats de deux ans au cours desquels le jeune homme devra notamment faire face à la crise de la vache folle. « Nous avions alors négocié avec la préfecture des budgets pour réaliser une campagne de communication télévisée de mise en avant des métiers de l’agriculture », se souvient-il. Au cours de sa présidence, il relancera aussi le service de remplacement. Un dispositif qui avait disparu du paysage départemental que les JA vont remettre au goût du jour et permettre ainsi aux agriculteurs (essentiellement les éleveurs et les responsables agricoles) de trouver des remplaçants lors de leurs congés, de leur arrêts maladie ou au cours de leurs engagements syndicaux. « Preuve de son utilité, ce service est toujours en activité aujourd’hui », note-t-il.
AU CŒUR DE TERRASOLIS
Il intègre ensuite le Bureau exécutif de la FDSEA 51 où il prend en charge la partie développement des services de la Fédération. Avec son président Hervé Lapie, il lance l’idée de « Dynamique projets », une initiative syndicale destiné à accompagner les agriculteurs dans la mise en œuvre de leurs projets par le biais de clubs axés sur des thèmes tels que la méthanisation ou le photo-voltaïque, par exemple.
Élu à la tête de la Chambre d’agriculture de la Marne en 2013, Maximin Charpentier se donne une priorité : remettre en avant la production agricole. « Au cours des années précédentes nous avions un peu délaissé cette partie amont au profit de la partie aval. Avec la nouvelle équipe et la centaine de salariés de la Chambre, nous avons fait en sorte que la structure puisse apporter tout un panel de conseils aux agriculteurs sur tous les aspects de leur métier : développer les circuits courts, production énergétique, sensibilité environnementale en général… Nous avons également travaillé à la réorganisation des services afin que ceux-ci soient davantage adaptés aux besoins des agriculteurs ».
Sans oublier une réflexion de plus en plus accentuée sur la partie entrepreneuriale du métier qui est un des enjeux majeurs de l’agriculture de demain : « Le slogan de la Chambre d’agriculture c’est « avoir raison avec 5 ans d’avance ». Notre métier c’est de délivrer les bons conseils pour donner une longueur d’avance aux exploitants en terme de technique et de stratégie », explique le désormais ancien président de la Chambre marnaise dont le mandat de six ans a été particulièrement marqué par la promotion de la bioéconomie et par le développement de Terrasolis, la structure porteuse du projet Terralab. Maximin Charpentier en a été l’un des principaux instigateurs et acteurs au cours de ces dernières années. Après avoir accompagné le rachat des emprises de l’ancienne Base 112 au profit de Terrasolis, il a contribué à mettre en place un projet complet de développement du site. « Terrasolis possède 60% des parts de la SCEA de la Ferme 112 qui exploite 240 hectares selon un protocole d’exploitation », souligne-t-il. Quant à la structure Terralab solutions, elle a été créée en partenariat avec la CCI de la Marne pour porter les projets de développement de près de 150 hectares à urbaniser. « Le site est à la fois un démonstrateur et un outil au service de tous les acteurs. Terrasolis est destinée à monter des projets transversaux pour nourrir, produire des biomatériaux et du carbone renouvelable. La question majeure est : comment avec peu d’énergie je peux produire beaucoup de biomasse ».
Libéré de son mandat de président marnais, Maximin Charpentier ne quitte pas pour autant les instances agricoles pour se consacrer à son centre équestre, ouvert il y a quelques années. Désormais premier vice-président de la Chambre de la Marne il reste fortement impliqué dans la structure départementale, même s’il déclare se mettre à la disposition du projet régional et de ses quelque 50 000 exploitations. Une nouvelle page qui s’ouvre.