Au cœur des moissons dans les plaines de Champagne

Valentin Tanet, 22 ans, travaille avec son père dans l’exploitation familiale de 80 hectares de cultures et 50 ha de prairie. Il fait partie des Jeunes Agricuteurs de la Marne.

Dès les premières chaleurs, un balai continu de tracteurs et moissonneuses vient danser sur les champs des plaines de Champagne. Très organisés, ces derniers effectuent des rotations milimétrées jours et nuits. Car le grain ne se récolte qu’à moins de 15% d’humidité. D’ailleurs entre notre premier rendez-vous et le reportage en lui-même, il se sera écoulé dix jours. Dix jours d’aléas météorologiques rendant la récolte incertaine et nécessitant une surveillance accrue des blés et des orges. Valentin Tanet, 22 ans, travaille dans l’exploitation familiale avec son père. Au départ, il ne se destinait pas forcément au labeur des champs, même s’il a toujours voulu être au contact de la nature et du vivant. Sa partie à lui, c’est plutôt l’élevage des 45 vaches charolaises à Époye, dont il s’occupe à mi-temps. Le reste, il le consacre aux cultures. La famille en possède 80 hectares, répartis autour de Reims.

Mais l’agriculture c’est aussi une histoire de solidarité, alors lorsque le voisin doit moissonner, on file lui donner un coup de main. “On” c’est toute la famille, puisque outre le père et Valentin, la fille, en vacances, participe aussi à l’effort. Et pas n’importe lequel, puisque c’est elle qui est aux manettes du tracteur. Après les orges, ce sera au tour des pois et des colzas d’être récoltés. Puis la terre entrera en sommeil pour quelques semaines, jusqu’à ce que de nouveaux assolements soient effectués. Peut-être que l’année suivante, ce seront des betteraves à la place des céréales. En attendant, tous les grains partent au silo à proximité. Ils seront ensuite expédiés dans un autre endroit pour être nettoyés puis livrés chez les clients. Pour les orges, les malteries, le Grand Est étant une terre de brasseurs et brasseries ! Le colza servira quant à lui pour fabriquer les huiles dans l’agro-alimentaire mais aussi des biocarburants. Les betteraves seront elles transformées en sucre.

Au milieu des cultures, les pancartes “Votre alimentation commence ici” n’auront jamais été autant d’actualité.

Le site de Ceresia, à Auberive dans la Marne, comporte 6 cellules de 500 et 600 tonnes servant à stocker le grain.

Une fois les champs moissonnés, les foins sont compactés en ballots.

Lorsque le grain est prêt à être récolté, les agriculteurs ne perdent pas de temps et peuvent moissonner jusque tard dans la nuit.

Dans la famille Tanet, le père est à la moissonneuse, la fille au tracteur.

Les grains d’orge tels qu’ils arrivent aux silos.

Le champ d’orge de printemps, dont les grains sont destinés aux malteries de la région et de Belgique.

L’épi ne peut être moissonné que si le grain a une humidité en dessous de 15%.

La moissonneuse “recrache” les tiges des épis d’orge de printemps qui serviront ensuite à faire le foin.

Une moissonneuse telle que celle-ci coûte à l’achat pas moins de 150 000 euros.

Le tracteur décharge des bennes de 12 à 28 tonnes selon les modèles de grains.