Noëlie NottetAu bout du monde : l’immatériel

Noëlie Nottet

Noëlie Nottet a ramené de son tour du monde une idée d’entreprise tournée vers le patrimoine culturel immatériel.

Tout lâcher pour découvrir le monde, Noëlie Nottet a osé. En 2013, elle quittait son poste dans la pétrochimie pour sillonner les cinq continents. Dix mois plus tard, elle revenait en France avec en tête un nouveau concept d’entreprise tournée vers le patrimoine culturel immatériel.

Partir au bout du monde, Noëlie Nottet en rêvait, alors elle l’a fait. Pourtant, elle a eu besoin d’un déclic pour passer à l’acte. Née à Villefranche-sur-Saône, elle a passé son enfance à Dijon. Après un BTS en commerce international obtenu en 2000, elle décroche un emploi d’assistante export chez Sundyne, industriel de la pétrochimie fabricant de pompes et de compresseurs pour le secteur. En parallèle de son travail, elle reprend des études et obtient, en 2006, un diplôme d’études supérieures en économie internationale grâce au cours du soir dispensé par le Cnam. Comme si ça ne suffisait pas, la jeune femme se lance dans un mastère en communication. « Après avoir fait une pause dans les études pour souffler et juste me consacrer à mon travail, je les ai finalement repris et je passais mes week-end à Paris pour suivre les cours », confie-t-elle en précisant qu’elle obtient ce diplôme en 2010. Au sein de l’entreprise, elle change de fonction à l’occasion d’un congé maternité et officie comme responsable communication et marketing. Au retour de la titulaire du poste, le responsable de Sundyne lui confie le poste de responsable de gestion de projet à l’international en lien avec une équipe d’ingénieurs. Bien qu’elle soit toujours à l’aise dans son travail après dix ans dans l’entreprise, Noëlie Nottet gardait au fond d’elle un profond désir de voyage et d’aventure au bout du monde. « J’ai eu un vrai déclic le soir du nouvel an 2012 où j’étais clouée au lit, malade. Seule, j’ai fait une introspection et j’en avais marre de me fixer des barrières. Je n’arrêtais pas de dire à mes proches qu’un jour je partirai sans jamais passer à l’acte, il était temps. » De ce jour, tout s’est enchainé pour elle. Elle obtient une rupture conventionnelle et planifie son voyage. En juillet 2013, billets d’avion en poche, elle s’envole pour sa première destination.

L’EUROPE, L’ASIE ET LE RESTE

Noëlie Nottet pause d’abord son sac à dos en Turquie avec l’idée de faire la route de la soie. Elle enchaîne avec l’Ouzbékistan, la Russie pour y découvrir le lac Baïkal en Sibérie, puis la Mongolie avant de rejoindre la Thaïlande. L’Océanie avec la Nouvelle- Zélande, la Nouvelle-Calédonie, les îles Vanuatu, Fidji ou encore Samoa ont suivi. Elle traverse l’océan Pacifique pour poursuivre aux États-Unis, au Canada et au Mexique. Grâce à l’argent qu’elle avait mis de côté, elle a pu pleinement profiter de son voyage et vivre des expériences uniques tout en privilégiant les solutions économiques et les nuitées en dortoir ou chez l’habitant. « J’ai dormi dans une yourte, fait du woofing et je me suis prêtée aux coutumes d’accueil d’une tribu. » Si les paysages ont ravi la jeune femme, son voyage lui a permis de s’interroger sur son avenir professionnel. Au bout de dix mois, elle décide de rentrer en France. « Je commençais à m’habituer au dépaysement, à ne plus voir la beauté du voyage et je m’étais promis de rentrer avant de commencer à me plaindre. » Même si l’introspection lui a permis de mieux cerner ses envies pour l’avenir, elle se retrouve pourtant perdue en revenant, et peine d’abord à élire la ville où elle souhaite s’installer. Après avoir sillonné le territoire des mois durant, de Lille à Bordeaux, c’est finalement à Beaune qu’elle pose ses valises. « Revenir à Dijon me donnait l’impression de retourner au point de départ alors que j’avais changé. » Sur la côte des vins, elle finalise son projet professionnel autour de quelque chose qui lui tient à cœur de longue date et que son voyage a conforté : le patrimoine culturel immatériel.

CHERCHER LA QUINTESSENCE

Alors qu’elle finit par revenir à Dijon en 2017, elle décroche un emploi au Château de Pommard pour qui elle développe notamment un parcours œnotouristique pour les enfants. En 2018, elle change d’emploi et prend la responsabilité de l’espace de co-working Starway en cœur de ville. Prestataire de service pour l’entreprise, elle partage son temps entre la gestion du site et ses propres activités. À travers Culture Quintessence, elle a créé une agence de sauvegarde et de valorisation du patrimoine culturel immatériel. « L’idée consiste à chercher les connaissances, les savoir-faire, les anecdotes, l’imaginaire, les traditions… d’un métier pour produire des archives, audio, vidéo et écrites. » Déjà sollicitée par les professionnels de la tonnellerie, son travail peut servir à des fins de communication ou de marketing pour de nombreux secteurs d’activité. « En plus d’un rôle de mémoire, c’est aussi une façon de valoriser un territoire ainsi que les femmes et les hommes qui l’animent tout en contribuant à son rayonnement. » Soutenue dans sa démarche par le Centre de recherche en gestion des organisations (Crego), de l’université de Bourgogne, elle a pris les conseils d’anthropologues et s’impose des règles pour moderniser ce secteur et faire converger des mondes éloignés à travers une approche entrepreneuriale au patrimoine culturel immatériel. Parallèlement, elle a développé un autre pan d’activité : Made in Quintessence. « J’organise des ateliers et des formations autour du développement personnel mais surtout du rêve. » À travers son expérience personnelle pour passer de l’envie à la réalité, Noëlie Nottet a été sollicité pour accompagner les gens dans une démarche similaire. « J’essaie de lever les freins et trouver les clés pour que chacun trouve sa mission de vie. » Loin de se prétendre coach, la jeune femme veut contribuer à ouvrir le champ des possibles pour ceux qui font appel à elle. « Les gens ont besoin que l’on croie en leur rêve mais aussi de quelqu’un qui a su réaliser les siens et expérimenter. » Eloignées au demeurant, l’entrepreneuse est convaincue que les deux activités ont un point commun : « accompagner les professionnels mais aussi les particuliers pour qu’ils montrent ce qu’ils sont, en toute liberté. » Passionnée par son travail, les voyages, les cultures tout autant que par la rencontre, Noëlie Nottet se lance dans une nouvelle aventure, à la fois humaine qu’entrepreneuriale.

Parcours

1980 Naissance le 30 décembre à Villefranche-sur-Saône.
2002 Elle obtient son BTS commerce international.
2003 Elle débute chez Sundyne comme assistante export.
2006 Elle reçoit son diplôme d’études supérieur en économie international.
2010 Ses efforts sont récompensés d’un Mastère en communication.
Juillet 2013 Elle part pour dix mois de tour du monde.
Janvier 2018 Retour à Dijon pour créer Culture Quintessence et Made in Quintessence.