Attractivité : quels leviers pour rebondir ?

Jean-Claude Dardelet, président de l’agence d’attractivité.

L’agence métropolitaine dresse un premier bilan de la période sous Covid-19.

Le président de la métropole retenu chez le préfet, c’est Jean-Claude Dardelet, président de l’agence d’attractivité de Toulouse Métropole qui a présenté le 5 octobre le bilan d’activité annuel de la structure. En charge de la promotion et du développement du territoire toulousain, elle regroupe les activités de l’office de tourisme, du Bureau Convention d’affaires, d’Invest In, qui vise à attirer sur son territoire de nouvelles entreprises, et le Bureau des tournages.

TOURISME : UN BILAN CATASTROPHIQUE

Le bilan des neuf premiers mois de l’année 2020, marquée par la pandémie de Covid-19 est moins mauvais qu’attendu. La fréquentation touristique a baissé de 30 % « seulement » quand les professionnels redoutaient une chute de moitié de l’afflux de touristes dans la Ville rose. « Ça n’en reste pas moins catastrophique », note Jean-Claude Dardelet. De fait, les établissements hôteliers ont enregistré en juillet des taux d’occupation de l’ordre de 37 %, en recul de 34 points par rapport à l’année précédente et de 42 % en août, en retrait de 19 points, sachant que traditionnellement fléchée comme une ville de tourisme d’affaires Toulouse a vu la fréquentation de la clientèle de loisir progresser de façon importante depuis trois ans, le taux d’occupation de ce type de clientèle passant de 45 % à 56 %. Une progression « énorme, assure Jean-Claude Dardelet. Nous étions proches des 60 % qui constituent le Graal pour toutes les grandes villes touristiques et nous l’aurions certainement atteint s’il n’y avait pas eu le covid ».

L’office du tourisme qui a bénéficié d’importants travaux de rénovation pour un montant de 980 K€, a enregistré une baisse de moitié de la fréquentation physique soit 47 000 visiteurs contre 93 000 l’an dernier, compensée par une hausse de 68 % du nombre de visiteurs sur son site internet (574 000).

Pour le président de l’agence d’attractivité, ces résultats sont dus aux dispositifs mis en place avant l’été : une campagne de promotion, #AvéPlaisir, visant la clientèle de proximité et plus largement les touristes français, la création d’animations inédites tel le festival Instantanés, des offres promotionnelles ou encore le renforcement des moyens numériques. Si ces mesures ont permis de « sauver les meubles » cet été, l’objectif pour l’agence d’attractivité est de stimuler la fréquentation pour les vacances de la Toussaint et celles de fin d’année. Le deuxième volet de l’opération de communication #AvéPlaisir a ainsi démarré dans les médias depuis le 20 septembre, appuyée par des actions de promotion relayées sur les sites de la SNCF et du groupe Accor. Une campagne destinée à soutenir l’hébergement marchand, mettant en avant une offre tarifaire très avantageuse, doit en outre débuter le 15 octobre et durer jusqu’à la mi-janvier. « La situation nous invite à plus de créativité et plus d’initiatives qui vont sans doute durer, dans le bon sens du terme. Elle nous a permis de repousser certains murs des possibles », note Jean-Claude Dardelet.

L’ACTIVITÉ DE CONGRÈS À LA PEINE

« C’est le domaine d’activité qui a le plus souffert à Toulouse : on est passé du jour au lendemain d’une activité en surchauffe à zéro. Les acteurs de l’événementiel sont clairement en souffrance », pointe le président de l’agence. Lesquels, confrontés aux nouvelles contraintes, aux surcoûts et aux annulations « ont assez rapidement demandé l’élaboration d’une charte de solidarité, ajoute-t-il. Parce que personne ne s’en sortira seul et que c’est en se serrant les coudes qu’on y parviendra. » Pour répondre à leurs attentes, une charte « Toulouse Safe » vient d’être adoptée sous la forme d’un protocole de continuité qui s’attache à rétablir la confiance entre les pouvoirs publics, les organisateurs d’événements et leurs clients.

En juin dernier, pour favoriser l’accueil de grands congrès nationaux et internationaux, la Métropole a voté dans le cadre de son plan de relance la création d’un fonds dédié doté d’1 M€. « Nous faisons aujourd’hui des démarches auprès d’autres collectivités pour qu’elles abondent ce fonds, précise Jean-Claude Dardelet, puisqu’il est de l’intérêt de tous d’accueillir ce type d’événements sur notre territoire. » Selon le président de l’agence, grâce au Meett, Toulouse « est désormais clairement dans le collimateur de tous les grands opérateurs d’événements et nous avons déjà des bonnes nouvelles » pour 2021-2022, précise-t-il.

Malgré la situation sanitaire, le pôle Invest In Toulouse n’a pas démérité. Après une année 2019 florissante, marquée par l’implantation d’une trentaine d’entreprises, soit près de 530 emplois, depuis janvier, la structure a facilité l’arrivée d’une dizaine d’entreprises sur le territoire métropolitain dont cinq étrangères, représentant la création de 250 emplois sur trois ans. Parmi elles, figurent Imacs, TP group, Ascendance Flight Technologies, Beon, Cilicon, Mach7 ou encore Pal Robotics. Invest In Toulouse prévoit de lancer de nouvelles études ciblées qui permettront d’améliorer les dossiers d’offres en vue d’attirer de nouvelles entreprises dans des secteurs en croissance tels que les biomédicaments, le climat, les green-tech et les agri-agro-tech.

Si le confinement a globalement suspendu l’activité de tournage, dans la Métropole, les indicateurs sont de nouveau au vert : plusieurs sont prévus d’ici la fin de l’année. Signe que l’activité est en croissance, un poste de chargé de promotion vient d’être créé.

LE TOURISME À TOULOUSE

• 23 000 emplois sur 100 000 en région

• 2 500 entreprises

• 4 300 000 nuitées/an

• Taux d’occupation moyen de l’ordre de 65 à 67 %