Ateca, pionnier de la sphère creuse

Philippe Vie, Patron d’Ateca (Photo : droits réservés)

Spécialisée dans la fabrication de sphères creuses et la transformation de matériaux métalliques, la PME montalbanaise est l’un de ces petits maillons innovants qui font la richesse du secteur aéronautique.

Lancée en 1981, par un ancien ingénieur de Matra, la société Ateca va rapidement développer des travaux de recherche avec l’université Paul Sabatier de Toulouse, afin de mettre au point un nouveau type de matériaux : les sphères creuses métalliques. Le premier brevet est déposé en 1984, beaucoup d’autres suivront. L’entreprise élargit ensuite son activité au laser avec l’installation d’un centre d’usinage cinq axes pour la découpe, le perçage et le soudage.
L’actuel patron, Philippe Vie, reprend la société en 1995, et s’appuie sur les compétences de cette dynamique PME pour développer la R & D et booster l’innovation, notamment avec des matériaux composites. « Les sphères creuses forment des systèmes absorbeurs d’énergie multifonctions légers et faciles à mettre en œuvre, pour des applications concernant l’acoustique, les chocs ou les vibrations, explique le dirigeant. Nos procédés trouvent de nombreuses applications dans l’aéronautique. Ils s’intègrent par exemple, dans les panneaux des trains d’atterrissage pour absorber le bruit ou dans des ensembles de moteurs d’avions ».

Ateca, qui emploie 21 salariés et réalise un CA de 2 M€, travaille essentiellement pour le secteur aéronautique, principalement avec les sous-traitants d’Airbus et de Snecma. L’entreprise participe à de nombreux projets collaboratifs, notamment dans le cadre du pôle de compétitivité Aerospace Valley.

SAVOIR-FAIRE, SOUPLESSE ET RÉACTIVITÉ

Ateca s’est aussi spécialisée dans la transformation de matériaux métalliques par traitement thermique (montée en température et refroidissement). Elle dispose pour cela d’équipements de pointe, un gros four qui chauffe jusqu’à 1 100 degrés, pour lequel la société a investi 1,7 M€, et trois lasers pour la découpe. « Cette partie mécanique s’est développée, elle représente aujourd’hui la part la plus importante de notre activité, environ 85 % », précise Philippe Vie.

Comme de nombreuses PME de ce type et de cette taille, Ateca vit aujourd’hui plutôt bien. « Nous pouvons nous appuyer sur nos innovations et notre savoir-faire mais aussi sur la souplesse et la réactivité d’une entreprise à taille humaine, assure le patron. Et nous bénéficions de la confiance d’importants donneurs d’ordre. Le niveau d’activité dans l’aéronautique pourrait nous inciter à nous développer et à grandir mais nous préférons conserver notre vitesse actuelle de croisière et conforter au maximum l’existant ».

À 65 ans, Philippe Vie se pose bien sûr la question de la transmission. Pour lui, c’est logique, une entreprise de cette taille sera un jour rachetée, absorbée ou intégrée dans un nouveau modèle industriel, la tendance est au regroupement des petits acteurs de la supply chain. « En attendant, nous avançons à notre rythme en misant sur l’excellence et l’esprit d’équipe, c’est le meilleur moyen de préparer l’avenir ».