Armées et entreprises, même combat

D. Wein - Ch. Bailly

Dominique Wein et le général Christian Bailly présidaient la 4e édition des rencontres Armées & Entreprises, à Reims.

Les rencontres Armées & Entreprises sont l’occasion de croiser les réflexions de deux mondes qui ont bien des choses à apprendre l’un de l’autre. À l’image de la 4e du genre, qui s’est tenue fin novembre à Reims, sur le thème « Face à l’incertain, l’exigence de la résilience ».

Au cœur de cette 4e rencontre Armées & Entreprises qu’ils présidaient, le général Christian Bailly* et Dominique Wein* partageaient pleinement l’idée de « convergence d’intérêt » au sujet de cette manifestation. Outre la sémantique militaire qui se transpose de plus en plus dans le milieu des entreprises (on parle de « stratégie », de « conquête », etc.), ces deux environnements sont confrontés à des changement rapides – que ce soit sur le terrain du conflit militaire ou sur celui, plus pacifique sans doute mais également mouvant, du domaine économique – auxquels il faut s’adapter. « Les entreprises font face à des transformations extrêmes de leur environnement – et c’est notamment le cas des banques – sur le plan technologique avec la robotique, le digital, etc., qu’elles n’ont jamais connues.

Cela amène de l’incertitude, et il faut s’adapter en permanence, explique Dominique Wein. Ces rencontres permettent de voir et de comprendre comment réagit, de son côté, le monde militaire, face à l’incertain. »

LE FACTEUR HUMAIN

Pour le général Bailly, « la réflexion militaire est également tournée en permanence vers l’avenir. Toute occasion de croiser cette réflexion avec celle d’autres acteurs est enrichissante : il y a toujours quelque chose à en retirer. Aujourd’hui, il faut saisir les enjeux des innovations technologiques qui équiperont demain les armées. »

Le général comme le directeur général se rejoignaient également sur la même préoccupation quant à l’adaptation de leurs « troupes » respectives. Et l’on rappellera que, dans son acception psychologique, la résilience est bien – en résumé – la capacité à se développer en surmontant l’adversité. D’où l’importance, dans les armées comme dans les entreprises, de la prise en compte du facteur humain.

2 MILLIARDS D’EUROS PAR AN

Et pour aller un peu plus loin quant aux liens entre armée et entreprise, on peut rappeler combien le monde militaire irrigue le milieu économique, dans le cadre de ses implantations, comme c’est le cas en Champagne et dans le Grand Est. Dans la zone placée sous l’autorité du général Bailly (Bourgogne Franche Comté, Grand Est, une partie des Hauts de France) 31 régiments représentent chacun quelque 30 à 35 millions d’euros annuels de retombées économiques locales, tandis que les 50 000 personnels (dont 42 000 militaires) ont un impact global de 2 milliards d’euros par an.

Ce n’est donc pas par hasard si le BPALC dispose d’une structure spécialisée destinée aux militaires et à leurs besoins spécifiques, tandis que l’armée a noué un partenariat avec le Medef pour déléguer auprès de la structure patronale des officiers chargés d’articuler les besoins des entreprises et les compétences des militaires qui sortent des rangs…

*Le général de corps d’armée Christian Bailly est gouverneur militaire de Metz, officier général de zone de défense et de sécurité Est, commandant de zone Terre Nord-Est et commandant des forces françaises et de l’élément civil stationnés en Allemagne. Dominique Wein est le directeur général de la Banque Populaire Alsace Lorraine Champagne.