Pour rendre son territoire plus cyclable, la collectivité locale agit sur les infrastructures et propose une aide financière à tout acquéreur d’un vélo.
Née de la volonté d’Ardennes Métropole d’aménager un réseau de pistes cyclables étendu et de qualité, l’opération « Mon agglo à vélo » a démarré en trombe.
Un peloton de vingt communes des plus grandes comme Charleville-Mézières, Sedan, Nouzonville, Vrigne-aux-Bois ou encore Vivier-au-Court aux villages ruraux tels qu’Arreux, Belval, Issancourt-et-Rumel, Haudrecy, Givonne ou Thelonne, ont déjà adhéré à ce plan.
Elles s’engagent à accompagner financièrement la volonté de leurs habitants d’acquérir un vélo par le biais d’un subventionnement plafonné à 200 euros pour l’achat d’un vélo étranger et à 300 euros pour un cycle de marque française tout en réalisant durant le prochain mandat des aménagements cyclables sur leur territoire.
« C’est d’ores et déjà parti sur les chapeaux de roue. On a vite senti cet attrait pour le vélo à la fin du confinement, ce qui a permis à notre projet de passer la surmultipliée. En mobilisant l’argent public (jusqu’à 365 000 euros en 2020) pour mettre le maximum de gens en selle, on a déclenché des achats », se félicite Boris Ravignon, le président de la collectivité territoriale.
Jérémy Dupuis, le vice-président, a justifié cette satisfaction en tirant un premier bilan chiffré du soutien à l’acquisition de vélo de ville, VTC, vélo pliant et leurs versions à assistance électrique. En l’espace d’un mois, ce dispositif a permis l’instruction de 95 demandes dont 66 ont déjà été validées chez les huit revendeurs agréés. Soit un budget écoulé de 100 000 euros.
UN ENGOUEMENT CERTAIN
Les vélocistes partenaires ont tous été assiégés par les consommateurs. Certains se sont trouvés en rupture de stock. En plus du coup de pouce de 50 euros proposé par le Ministère de la Transition écologique pour les réparations, la subvention moyenne de 176 euros accordée par l’agglomération et les communes signataires de la convention a constitué un effet d’aubaine pour les usagers et les professionnels.
« Il y avait avec le déconfinement une bonne fenêtre à ne pas louper pour habituer les gens à utiliser ce moyen de locomotion écologique. Et les retombées économiques profitent entièrement au territoire », note Boris Ravignon.
L’élu et son collègue de Villers-Semeuse rappellent les bonnes raisons les amenant à rouler pour cette solution : la réduction des gaz à effet de serre, un atout pour la santé, les économies de carburant, d’entretien et de stationnement en plus du désencombrement du trafic urbain. Pour eux, « le vélo est une vrai alternative économique ».
Les travaux actuellement réalisés à Charleville-Mézières sur les axes structurants (Cours Briand, Place d’Arches, avenue Leclerc, au pont des Deux-Villes, rue de Flandre, Avenue Charles-Boutet et avenue Jean-Jaurès) conjugués aux efforts qui seront entrepris dans d’autres communes sur des plus petits axes de circulation pour desservir des écoles, des collèges, des chemins secondaires ou des lieux de travail démontrent que ce mouvement n’est nullement un gadget.
D’ailleurs, Boris Ravignon évoque déjà la possibilité de s’appuyer sur des associations comme « Ma ville à vélo 08 » pour assurer une formation à la pratique et à l’entretien du deux-roues.
Reste maintenant à savoir si les vélos vendus vont l’être pour le loisir ou pour se rendre régulièrement sur le lieu de travail…