Allier disciplines et compétences pour la santé publique

Marier recherche et politique de santé publiques : c'est l'ambition de ce pôle de santé. (Photo : Journal du Palais)

Le pôle de santé publique a été présenté au siège de l’Agence régionale de santé (ARS) à Dijon. Un mariage entre chercheurs et politiques de la santé publique pour permettre à chaque citoyen de bénéficier des avancées scientifiques.

Universitaires, décideurs, professionnels et acteurs de terrain se sont joints pour la création du pôle fédératif de recherche et de formation en santé publique de Bourgogne Franche-Comté. Ce pôle, qui est une première en France, regroupe sept partenaires : l’Agence régionale de santé, la Région Bourgogne Franche-Comté, l’université de Bourgogne Franche-Comté, les universités de Bourgogne et de Franche-Comté et les CHU de Dijon et Besançon. Il vise à encourager le rapprochement de différentes équipes, acteurs et disciplines, pour répondre aux besoins et problématiques liées à la santé publique. L’idée est de fédérer les forces de la région et d’illustrer la faisabilité d’un travail commun entre le monde de la recherche et les acteurs et décideurs des politiques de santé.

OFFRIR UN ÉGAL ACCÈS À LA SANTÉ

Une des problématiques fortement pointées lors de la présentation de ce pôle de santé fut l’accès à la santé pour tous les citoyens. « Notre objet porte sur l’accès aux soins et plus particulièrement sur l’égal accès aux soins. La Bourgogne Franche-Comté est un territoire vaste, certaines populations sont éloignées d’un certain nombre d’offres », explique Olivier Obrecht, directeur général adjoint de l’ARS de Bourgogne Franche-Comté. La distance par rapport aux soins et plus globalement au système de santé, n’est pas que géographique, elle est aussi culturelle et sociale. « Tous les citoyens ne sont pas informés de tout ce dont ils peuvent bénéficier en matière de santé, au-delà des soins », précise Françoise Tenenbaum, conseillère déléguée à la santé. « Il y a 20 ans une étude de l’OMS disait que toute politique de santé qui ne vise pas à réduire les inégalités les renforce », rappelle Olivier Obrecht.

Des questions qui ont amené une réflexion adoptant une nouvelle approche plus inclusive. Toutes les ressources existantes sur le territoire seront prises en compte dans le travail du pôle. Les professionnels et chercheurs de la santé ne seront pas les seuls concernés, les recherches engloberont tous les domaines touchant de loin ou de près la santé. Les sciences humaines, sociales ou économiques pourront donc elles aussi intégrer le pôle. « Il y a une accumulation de déterminants négatifs de santé sur certaines populations. Cela mérite qu’on y travaille et pour cela il faut intégrer les sciences humaine », confirme Françoise Tenenbaum. L’environnement fait également partie des réflexions du pôle, notamment la question du réchauffement climatique qui pourra faire l’objet de projets de recherches.

La création de ce pôle fédératif de recherche et de formation en santé publique marque l’aboutissement d’un long travail, un premier appel à projets a été lancé pour répondre à toutes les ambitions du pôle. Cet appel à projets représente un investissement de 80 000 euros pour l’année 2019. Les dossiers devront être envoyés avant le 1er juillet.