Alinéa : Troyes et Reims ne sauvent pas les meubles

Dans le centre Be Green de Saint-Parres-aux-Tertres, les salariés d’Alinéa ont affiché leur colère devant l’entrée du magasin.

Les deux grands magasins, exclus de la liste des sites repris dans la seule offre retenue, vont être fermés.

C’est le 14 septembre que le tribunal de commerce de Marseille doit valider définitivement la seule et unique offre de reprise partielle de la chaîne de magasins d’ameublement Alinéa. L’enseigne est en redressement judiciaire depuis le 18 mai, en avançant une accumulation de coups durs ayant fait chuter les ventes depuis plusieurs mois.

C’est ainsi qu’au mouvement des gilets jaunes et le blocage de ronds-points d’accès aux zones commerciales se sont ajoutées les grèves contre la réforme des retraites, et bien entendu, la crise sanitaire liée à la Covid-19. Accusant un résultat net négatif de 62 millions d’euros pour un chiffre d’affaires de 257 millions d’euros, Alinéa, propriété de la famille Mulliez, était au pied du mur. L’unique offre prévoit le sauvetage de 9 magasins, principalement situés dans le sud de la France, sur les 26 que compte actuellement l’enseigne. En matière d’effectifs, le plan présenté prévoit le maintien de 865 emplois parmi les 1 861 salariés actuels.

Dans la Marne comme dans l’Aube, l’annonce de la fermeture prochaine des magasins de Cormontreuil (43 salariés) et de Saint-Parres-aux-Tertres (41 ) a fait l’effet d’une douche froide et provoque la colère. Tout en continuant d’accueillir les clients, les salariés ont manifesté leur mécontentement par des affiches devant l’entrée des magasins et en portant des badges explicites.

ESPOIR DÉÇU AVEC LEROY-MERLIN DANS L’AUBE

La période de redressement judiciaire n’a pas permis de retrouver des repreneurs intéressés par les magasins de 6 000 m2 de Reims et de Troyes. Seul celui de Saint-Parres-aux-Tertres a fait l’objet d’une lettre d’intention de reprise par Leroy-Merlin. Mais l’enseigne de bricolage du groupe Auchan qui tente sans succès de s’implanter dans l’Aube, et qui a encore essuyé récemment un revers pour un projet à La Chapelle-Saint-Luc a finalement abandonné son projet.

La fin d’une aventure pour ces magasins ouverts il y a onze ans pour Reims et six ans pour Troyes, qui était précisément le 26e et dernier ouvert par Alinéa. Une reprise qui a suscité la polémique puisque les repreneurs ne sont autres que la famille Mulliez via sa filiale Néo-marché. Une ordonnance du 20 mai, motivée par la crise sanitaire et pour faciliter la préservation des emplois, permet aux dirigeants d’une entreprise qui dépose le bilan d’être candidats à sa reprise si leur offre maintient l’emploi. Pour sa défense, le groupe Mulliez nie vouloir soustraire Alinéa à ses créanciers et proposera des reclassements aux personnels licenciés.