Aider les services à la personne

Il a créé une plateforme dédiée au secteur des services à la personne pour mieux gérer les recrutements et le suivi des candidats.

Tandis que l’Hexagone compte 47 000 structures de services à la personne, le recrutement des profils adaptés reste endémique alors que la demande ne cesse d’augmenter. Lionel Lalaurette, qui connaît bien ce secteur après avoir cofondé en 2008 Galaxis, une entreprise d’aide à domicile, s’est penché sur la question de la gestion du recrutement. « Lorsque j’ai vendu mes parts à mon associé en 2016, j’ai pris conscience que le recrutement était la plus grande difficulté à laquelle nous étions confrontés. En effet, nous avions entre 25 et 30 salariés par mois, dont 10 emplois à temps plein. Pour pallier le phénomène d’absentéisme et de turnover récurrent, nous devions réaliser une trentaine de recrutements par an, simplement pour maintenir l’activité. De plus, aucun outil n’existait pour stocker le flux continu des candidatures et retrouver des candidats potentiels », explique le quadragénaire. Fort de ce constat, il lance Wings emploi en 2019, une plateforme qui permet de mettre en relation des candidats et des employeurs. « En général, 15 jours après la diffusion d’une annonce, l’offre n’a que 10 % de chance d’être pourvue alors que les besoins sont urgents, souligne-t-il. Notre objectif est d’optimiser les recrutements sur un marché en difficulté. Nous sommes d’ailleurs le seul service qui requalifie les candidats par un entretien téléphonique avant de les recommander aux entreprises. Aussi, nous leur apportons des informations sur un secteur qui reste méconnu. »

À ce jour, la plateforme qui réunit 800 inscrits et une trentaine d’entreprises partenaires, a déjà favorisé des recrutements à Toulouse et Bordeaux. « Il y a une demande forte qui émane aussi des candidats. D’ailleurs, nous avons une communauté qui compte plus de 11 000 membres sur les réseaux sociaux, ce qui prouve un regain d’intérêt pour ce secteur », précise-t-il.

Avant de migrer chez l’incubateur Nubbo pendant le confinement, l’entreprise qui a obtenu un financement de 30 K€, a mûri son projet au sein du pré-incubateur de la Mêlée, Le starter. « Après avoir développé une première version de la plateforme, nous avons décidé de nous rapprocher d’un incubateur spécialisé dans le B to B. En effet, de nombreuses structures ont l’habitude de s’orienter vers le particulier employeur. Ce n’est pas mon créneau. Les personnes dépendantes n’ont pas les moyens de gérer les démarches administratives liées à leur accompagnement. Le B to B est l’avenir du secteur », pointe l’entrepreneur qui envisage de déployer son offre dans les grandes métropoles d’ici la fin de l’année et de tripler son équipe qui compte actuellement trois collaborateurs. « On canalise le besoin pour être qualitatif avant de nous étendre sur le territoire national. » En attendant la jeune pousse peaufine son offre et l’interface employeur pour un service optimisé d’ici septembre.