Agrobiothers passe au vert

Matthieu Lambeaux, directeur général d’Agrobiothers, a décidé de reverser 5% des profits de certaines opérations commerciales à l’association dijonnaise Ani’nomade.

Agrobiothers veut devenir un leader européen des produits animaliers en mettant l’accent sur une politique écologique forte. À Cuisery, en Saône-et-Loire, l’entreprise opère un virage à 180 degrés dans ses pratiques.

Il n’y a pas de justification à parler de bien-être animal si nous n’avons pas de connexion directe avec l’environnement et la cause animale », insiste Matthieu Lambeaux, directeur général d’Agrobiothers depuis janvier 2020. L’entreprise familiale vendue en 2018 est désormais la propriété de GIMV, une société d’investissement belge, qui a confié à ce cadre aux positions écologistes la mission de repenser la stratégie globale. Agrobiothers entend distribuer des produits écoconçus d’ici 2024 et multiplier les solutions écologiques comme des bacs à litière en plastique recyclé et une litière à base de carton recyclé ou de sciure de bois produite en Bourgogne. « Les minéraux utilisés viennent normalement de Chine et leur extraction s’avère nocive sans parler de leur empreinte carbone. C’est un sujet scandaleux. » Le directeur général rappelle que les litières pour chat représentent 4 % des déchets en France. Par ailleurs, avant l’été, Agrobiothers prévoit d’intégrer un jouet pour chien écoconçu à base de caoutchouc naturel dans ses gammes mais pour Matthieu Lambeaux, le plus dur consiste à travailler sur les produits existants. L’entreprise compte 7.000 références allant de l’hygiène animale aux graines à oiseaux, en passant par les pierres à aquarium ou la sellerie.

BOUGER LES LIGNES

Matthieu Lambeaux n’entend pas s’arrêter aux produits eux-mêmes. « C’est un tsunami interne qui demande des actions concrètes. » Ainsi, les transports par avion pour les approvisionnements sont désormais interdits tandis que les notions de RSE et de sécurité ont fait leur entrée dans l’entreprise aux 150 salariés. Cette stratégie écologiste semble porter ses fruits. « Nous ne cherchons pas la croissance à court terme car les effets se voient plutôt à moyen et long terme. » Pourtant, Agrobiothers, qui réalise 45 % de son chiffre d’affaires en grande et moyenne surface avec ses marques Aimé et Vetocanis, est en hausse de 25 % tandis qu’Agrobiothers représente 23 % de ce même marché. « Le e-commerce est également en forte croissance et atteint cinq millions d’euros du chiffre d’affaires de 60 millions d’euros. » Malgré les chiffres, Matthieu Lambeaux reste prudent. « Le consommateur dit vouloir un produit non marketé ou écologique mais n’est pas prêt à payer le prix. C’est pour concilier les deux que nous avons ramené nos ateliers chinois en Tunisie, plus proche mais avec une main d’œuvre à coût réduit. »