Par Philippe Robardey, président de la Chambre de commerce et d’industrie Toulouse Haute-Garonne, Carole Delga, présidente de la Région Occitanie / Pyrénées-Méditerranée, Georges Méric, président du conseil départemental de la Haute-Garonne, Jean-Luc Moudenc, président de Toulouse Métropole
Mercredi 9 octobre, le Conseil d’État a cassé l’arrêt rendu par la cour administrative d’appel le 16 avril 2019, qui avait annulé la procédure administrative de vente des 49,9 % des parts de l’État dans l’aéroport de Toulouse-Blagnac en 2015 au profit du consortium chinois Casil Europe. « Nous prenons acte de cette décision qui ouvre la possibilité à Casil Europe de conclure ses négociations exclusives visant à la cession de sa participation de 49,9 % de l’aéroport de Toulouse Blagnac », ont réagi les quatre actionnaires locaux de la Société Aéroport Toulouse Blagnac (SATB). Notre inquiétude se porte désormais sur la tenue prochaine d’une assemblée générale concernant l’approbation des comptes de l’exercice 2018 de l’aéroport Toulouse-Blagnac et la distribution des dividendes. Celle-ci, qui devait avoir lieu le 5 juin 2019, a été ajournée à notre demande par le tribunal de commerce de Toulouse, au motif de l’incertitude juridique qui pesait sur la cession des parts à Casil Europe par l’État.
Depuis son entrée dans le capital, Casil Europe a fait preuve d’une volonté systématique de ponctionner les réserves de l’aéroport de Toulouse-Blagnac, dans une logique de rendement immédiat, déconnectée du développement à long terme de la société et de l’intérêt général du territoire. La décision de Casil Europe de céder ses parts à un nouvel actionnaire ne fait que renforcer notre vigilance.
Cette cession, si elle a lieu, devra permettre de définir la mise en place d’une nouvelle politique en matière de gouvernance, de distribution de dividendes et d’investissements dans des perspectives de long terme pour cette infrastructure indispensable au développement économique. « Lors de la prochaine assemblée générale, nous resterons mobilisés pour préserver les dividendes et les réserves financières de cet équipement stratégique pour l’industrie aéronautique en France et en Europe ainsi que pour le développement du territoire et demanderons à l’État, qui détient 10,01 % des parts, de prendre position à nos côtés. Nous réaffirmons la nécessité d’une gestion majoritaire concertée avec les actionnaires publics de l’aéroport, qui seule permet de garantir la stabilité et l’avenir de cet équipement majeur pour notre territoire », ont-ils conclu.