Adova investit 20 M€ dans une usine « digitale » de literie

Jacques Schaffnit, pdg d’Adova Group confirme la construction d’une nouvelle usine à Bar-sur-Aube. (Photo : Laurent Locurcio)

Le fabricant de matelas et literies annonce aussi la création d’une « cité du sommeil » accueillant des start-up.

La « cité du sommeil » qui va prochainement voir le jour à Bar-sur-Aube sonne le réveil d’une industrie emblématique, celle de la fabrication de matelas. Après être passée au bord du gouffre, en 2016, avec la mise en redressement judiciaire de Cauval, l’usine auboise ainsi que les autres entités du groupe de fabrication de matelas, literies et canapés avaient été reprises par le fonds Perceva. Regroupées au sein d’Adova Group, les usines et les marques du groupe, dont les plus connues sont notamment Dunlopillo, ou encore les matelas Simmons (fabriqués à Bar-sur-Aube), repartent de l’avant. « Nous allons investir à terme 20 millions d’euros dans une nouvelle usine ultra-moderne et digitale à Bar-sur-Aube », annonce Jacques Schaffnit. À la tête d’un groupe qui pèse 250 millions d’euros de chiffres d’affaires, cet industriel chevronné a pour mission de donner du ressort aux marques d’Adova, avec un objectif de croissance de 50 % d’ici cinq ans. « C’est bien parti pour le moment, nous avons une hausse d’activité à Bar-sur-Aube de plus de 15 % depuis le début de l’année, et nous aurions même pu produire davantage. C’est la raison pour laquelle nous construisons d’ailleurs une nouvelle usine sur le même site », précise- t-il.

DES PARTENARIATS LOCAUX

Cette nouvelle usine de 23 000 m2 confirmant l’ancrage des repreneurs est une très bonne nouvelle pour les 320 salariés du site Aube Bedding. « Je crois à l’industrie des territoires, au savoir-faire des équipes, à la qualité de la fabrication française », fait remarquer Jacques Schaffnit. Un engagement fort, soutenu par la ville de Bar-sur-Aube et les banques qui accompagnent l’effort de l’entreprise, qui entend bien se positionner comme le leader de la literie. « Nous allons utiliser les anciens locaux pour y installer « une cité du sommeil » ou sleep tech qui va accueillir des projets et des start-up autour de la thématique du bien dormir et du bien-être. D’ailleurs, nous avons déjà deux dossiers en cours sur ces sujets », poursuit le pdg d’Adova Group qui compte beaucoup sur l’innovation pour relancer ses marques. Jacques Schaffnit compte aussi sur les partenariats locaux et régionaux.

Ainsi, cette construction s’inscrit d’ores et déjà dans le programme du Grand Est « Usine du futur 4.0 ». Dans le même esprit, une convention a été signée avec l’Université de Technologie et Yschools qui va intervenir dans divers domaines pour étudier les conditions d’une parfaite efficience, mais aussi évaluer les besoins de formations pour les salariés actuels. L’UTT, l’Institut des Services et Industries du Futur de Troyes (ISIFT) et le groupe Adova, en partenariat avec l’Institut InnovENT-E, ont aussi organisé à Bar-sur-Aube une étape du 1er tour de France de l’innovation dans les territoires d’industrie, avec le soutien du Conseil départemental et la mairie de Bar-sur-Aube, pour sceller ce partenariat. Jacques Schaffnit promet que la future usine d’Aube Bedding « sera la plus moderne d’Europe dans la fabrication de literies ».

ADOVA SOUHAITE ATTIRER D’AUTRES START-UP

Les premiers travaux viennent tout juste d’être lancés, pour une mise en service programmée pour début 2021. D’ici là, Adova entend bien attirer d’autres start-up du sommeil dans cette pépinière très originale, mais qui concerne tout le monde. « Nous passons un tiers de notre vie dans notre lit, c’est dire son importance », insiste Jacques Schaffnit qui espère bien faire de Bar-sur-Aube la capitale du sommeil.