Quatre robots Bakus de Vitibot ont été commercialisés et livrés aux premiers clients, dont Paul-Vincent Ariston, du champagne Aspasie.
Depuis son emménagement à Reims, en février 2018, la start-up Vitibot ne cache pas ses ambitions. Fidèle à son ancrage territorial, l’entreprise tient à élaborer ses robots en local, depuis les premiers travaux algorithmiques des ingénieurs informaticiens, jusqu’à l’assemblage des pièces en atelier, en passant par les recherches en électronique et mécanique réalisées dans ses locaux. Au total, ce sont 40 ingénieurs qui travaillent en continu à l’élaboration de Bakus et à l’optimisation de ses performances et de son intelligence artificielle.
Aujourd’hui, six robots enjambeurs ont été assemblés dans leur atelier dont quatre ont été officiellement commercialisés. « Même si nous espérons un développement commercial aux niveaux national, européen voire inter- national, nous tenons à ce que nos premiers Bakus soient acquis en Champagne. Cela nous permet un “maternage”, un accompagnement du client jusqu’à une autonomie de travail et de sécurité », précise Bernard Boxho, directeur général de Vitibot.
Parmi ces premiers acquéreurs, il en est un qui a fait confiance à la start-up dès ses premiers projets : Paul-Vincent Ariston, vigneron à Brouillet, pour le champagne Aspasie, ne peut contenir son enthousiasme : « Bakus est arrivé hier chez moi. Cela fait un an que je l’attendais : cette innovation, j’en ai rêvé pendant longtemps », avoue le vigneron. Pour lui, l’autonomie du robot enjambeur, avec ses huit caméras et son observation à 360°, solutionne bien des problématiques actuelles du métier, notamment pour pallier au manque de main d’œuvre qualifiée « qui se fait de plus en plus rare ». Pour lui, Bakus engage une toute autre organisation du travail viticole : « Je vais devoir raisonner différemment. Ne plus penser “machine + chauffeur” mais penser “flotte de Bakus”. J’imagine que d’ici 5 à 7 ans, mes robots enjambeurs s’occuperont exclusivement de mes vignes », projette Paul-Vincent Ariston. Selon lui, cet investissement (150 000 €) sur le long terme, est d’ores-et-déjà rentabilisé. « Le 100% électrique est une véritable plus-value. Recharger Bakus me coûtera une dizaine d’euros, pour dix heures d’autonomie. Autant dire, rien, en comparaison du gazoil nécessaire pour une journée classique de travail de mon enjambeur…», admet-il, soucieux d’optimiser son travail sur ses 12 hectares de vignes.
Ergonomie, sécurité, autonomie, écoresponsabilité, palette d’outillage, pour Paul- Vincent Ariston, Bakus coche toutes les cases d’un entretien vertueux des vignes, « Il a été conçu par un vigneron concerné et pour nos vignes de Champagne, qui sont des terres de contraintes. J’ai conscience qu’il est encore en affinage et que je dois l’apprivoiser, mais il est mon pari sur l’avenir ».