Créé par le Conseil départemental de la Marne, un site met en relation les bénéficiaires du RSA et des employeurs.
Le coût du Revenu de Solidarité Active dans la Marne en 2018 ? 80 M€ pour aider 13 500 foyers. « Nous assumons la responsabilité de cette charge, comme d’autres allocations, même quand l’État ne nous rembourse pas. Le différentiel était par exemple de 52 M€ en 2017, c’est autant d’argent que nous ne pouvons pas investir dans les routes, les collèges, le soutien aux collectivités », rappelle Christian Bruyen pour mesurer l’engagement du Département et rappeler que l’État n’a pas de leçon à donner aux territoires.
Pour faciliter le retour à l’emploi des bénéficiaires du RSA, le Conseil départemental a donc décidé d’aller plus loin que son accompagnement social pour mettre de l’huile dans les rouages en rapprochant l’offre (entreprises, collectivités, associations) et la demande des chômeurs. D’où la création d’Actif 51, un portail qui a déjà fait ses preuves dans le Loir-et-Cher. Son principe : les bénéficiaires peuvent renseigner leur CV et bien plus encore en indiquant leurs qualités principales, leur mobilité… Les employeurs peuvent consulter ces différents profils et voir s’ils matchent avec leurs offres et sur quels critères les candidats correspondent à l’offre. Complété par une géolocalisation, ce site invite les recruteurs à examiner le savoir-être des candidats et ceux-ci à consulter les offres à proximité de leur domicile. « En tant que chef de file des politiques d’insertion, nous voulons être un fédérateur des énergies en travaillant avec nos partenaires comme Pôle Emploi, les organismes consulaires, les fédérations professionnelles, les associations, les entreprises… », précise Christian Bruyen.
DIMINUER LE NOMBRE DE BÉNÉFICIAIRES DU RSA
Concrètement, après trois mois d’expérimentation, 65 partenaires recruteurs ont déposé 616 offres, recrutant ainsi 21 des 937 allocataires déjà inscrits (aucun en CDI pour l’instant). Le premier objectif d’Actif 51 est de remettre en selle des profils qui sont en capacité de revenir rapidement vers le marché du travail. « La moitié des bénéficiaires est proche de l’emploi, ne faisant pas l’objet de freins sociaux. 23 % des allocataires exercent une activité partielle », précise Mario Rossi, vice-président en charge de l’insertion, qui a œuvré à la création du portail marnais avec la start-up Neolink. L’élu rappelle que cette démarche s’inscrit dans une politique globale d’accompagnement avec Pôle Emploi, de chantiers d’insertion, de parcours langues, de coaching de diplômés… « Nous adaptons aussi les actions en fonction du territoires, avec des besoins différents à Vitry-le-François et à Epernay, par exemple ».
En terme de ressources humaines, deux collaboratrices du Département répondent aux appels de la hot-line dédiée au site Actif51.fr, tant pour renseigner les employeurs que les allocataires. Sans entrer dans une logique purement comptable de ce dispositif à vocation sociale, Christian Bruyen précise qu’avec un coût de création du portail inférieur à 200 000 €, il suffit de 42 créations d’emplois pour équilibrer cet investissement. À terme, Actif 51 doit contribuer à diminuer de quelques centaines le nombre de bénéficiaires du RSA dans la Marne.