À son compte depuis 2013, ce Libanais d’origine accompagne les PME et TPE du secteur de la santé, à se développer à l’international.
Donner du sens à son travail. Les générations Y n’ont pas le monopole de cette revendication… C’est la motivation principale qui a conduit Marc Barsoum à se lancer en tant que consultant. En aidant les TPE et PME à réaliser leurs objectifs sur plusieurs années, il se sent vraiment utile. « C’est tellement gratifiant de voir une entreprise se développer et réussir à la hauteur des attentes du dirigeant ! », confie-t- il. Non pas que ses postes précédents n’aient eu aucun sens, au contraire, ils lui ont permis d’acquérir son expérience dans le domaine de la santé notamment, mais désormais il est le « bras droit des chefs d’entreprises ». Les avantages sans les inconvénients en quelque sorte. « J’aide les entreprises à se développer sans avoir la responsabilité du patron ! » N’y voyez pas une façon de se dédouaner. Marc Barsoum fait partie de ceux qui intègrent les problématiques de l’entreprise comme si elles étaient les siennes. Le don de soi, se donner pour son entreprise sont de véritables valeurs qui l’animent. « Lorsque j’étais salarié chez Kühne France, je me souviens m’être retrouvé enfermé dans l’entreprise à 22h30 car je n’avais pas vu l’heure passer ! », raconte-t-il amusé. Cette force de caractère, il la doit sûrement à son pays d’origine : le Liban. Un pays en guerre qui a marqué son enfance. « Là-bas, il n’y a pas de filet social. Les gens vont de l’avant et se battent pour leur destin. Je n’ai jamais rien attendu de personne ». À 19 ans, il quitte le Liban « sans regarder en arrière » et s’installe chez une tante à Paris qui l’héberge et l’aide financièrement lors de ses premières années. Tout en poursuivant ses études – un DEUG en biologie à l’université de Paris XI et un DUT Techniques de commercialisation à l’IUT de Cergy Pontoise – il vend des pizzas pour boucler ses fins de mois.
L’EXPORT DANS LA PEAU
Si aujourd’hui Marc Barsoum aide les petites entreprises à se lancer à l’international, ce n’est pas un hasard… puisqu’il s’est lui-même exporté ! « Le Liban est
un petit pays qui compte quatre millions d’habitants pour une diaspora de dix millions de personnes », précise-t-il. Pour lui, l’export est synonyme de voyage, de rencontre avec les autres, de découverte de nouvelles cultures. « Je fais un métier
de rêve ! », ose-t-il. Dans chaque rêve, il y a des challenges. Pour
lui, l’une des difficultés du métier, c’est de savoir à quelle vitesse insuffler les changements dans l’entreprise. « Mon action induit des changements. Si je vais trop vite, il peut y avoir de la résistance en interne. À l’inverse, si je ne vais pas assez vite, sur certaines structures qui sont à cours de cash, il peut y avoir péril en la demeure… », souligne l’expert. Une réalité d’autant plus délicate à gérer qu’en France les petites entreprises se lancent moins facilement à l’étranger que dans d’autres pays. « Il ne faut pas attendre l’opportunité mais que ce soit une décision stratégique. Cela prend du temps de se développer à l’international, en moyenne un à deux ans. Il faut étudier l’offre, être prêt et mettre en place des straté- gies sur les marchés ciblés. Viser seulement quelques pays pour être dans le top 10, plutôt que de s’éparpiller aux quatre coins de la planète », assure Marc Barsoum. Son travail est d’autant plus méritant que l’aspect financier rentre en compte pour les entreprises françaises qui partent souvent déjà avec un handicap par rapport aux sociétés américaines. Fiscalité plus lourde, charges importantes, marché de l’emploi rigide et fonds de capital-risque moins importants qu’aux États-Unis où « la culture du risque est différente de chez nous ». Une fois que les moyens à mettre en œuvre sont définis par l’entreprise, soit elle a les moyens de recruter un commercial à l’export, soit Marc Barsoum prend sa valise et gère le développement à l’international : recherche de partenariats (importateurs/exportateurs), vente de licence… jusqu’à ce que l’entreprise se développe suffisamment et puisse recruter des commerciaux. « Dès lors que l’activité de vente à l’international est bien en place et que l’entreprise est autonome, je passe à autre chose », précise-t-il. Marc Barsoum est une personne humble et intègre. Il ne choisit que les entreprises qui ont un fort potentiel et dès lors qu’il sent qu’il n’est plus utile et que l’entreprise a pris son envol, il sait se retirer. Intégré à tous les niveaux de l’entreprise, il est en quelque sorte « le Monsieur commerce marketing ». Le lien entre les ingénieurs et la direction. Ses com- pétences, Marc Barsoum les a acquises tout au long d’un passé professionnel tourné majoritairement vers l’export dans deux grandes entreprises. À son arrivée en Bourgogne, il travaille chez Kühne France où il est responsable de la zone export, chargé de mettre en place un réseau d’importateurs et de distributeurs en Scandinavie, en Allemagne et au Maghreb. Puis, il intègre Urgo en 2001 où il gravira pas à pas les échelons, de responsable de zone export à manager pour développer une filiale aux Pays-Bas, en passant par le poste de directeur export (UE, Europe de l’Est, Maghreb). Son parcours est résolument implanté dans le secteur de la santé. Une marque de fabrique que l’accompagnateur d’entreprise revendique comme une réelle expertise au service de ses clients. « Quand vous connaissez un secteur, la courbe d’apprentissage est plus rapide. Je mets également mon réseau au service de mes clients ».
SORTIR DE SA ZONE DE CONFORT
Marc Barsoum aurait pu rester dans cette situation confortable de salarié dans un grand groupe car les missions qu’il accomplissait lui plaisaient. Mais, l’idée de toucher du doigt le résultat de son travail, d’avoir une vision plus humaine des problématiques de l’entreprise, lui trottait déjà depuis un moment dans la tête. À la fin de sa carrière chez Urgo, il décide de retourner sur les bancs de l’école et passe un MBA à l’ESC de Dijon. Au gré de ses rencontres, le déclic s’enclenche. Il écoute la petite voix au fond de lui qui lui ordonne de se lancer. En 2013, il crée son entreprise. Trouvant le terme de « consultant » trop pompeux, il se positionne comme « accompagnateur d’entreprise ». Sa cible ? Les PME et TPE du secteur de la santé. La durée de son engagement ? De six mois à quatre ans. « Je choisis des missions longues afin d’être sûr d’avoir un temps raisonnable pour bien mettre les entreprises sur les rails du développement international », précise- t-il. Une durée minimum pour élaborer un business plan, une stratégie et la mettre en œuvre. « Le meilleur plan n’est rien si la mise en œuvre ne suit pas », souligne-t-il. Un positionnement qui a tout de suite rencontré du succès car à peine avait-il créé sa structure, qu’un mois plus tard il décrochait un contrat à Lyon pour quatre ans… Et depuis, Marc Barsoum, passionné par son métier, se demande chaque jour pourquoi il ne s’est pas lancé plus tôt à son compte…