À vous les studios !

Stéphane Gambier, président d’Abaques. (Droits réservés)

L’entreprise installée à Saint-Jean se développe en facilitant la création de contenus vidéo pour les entreprises.

Quinze ans après sa création, Abaques Audiovisuel se porte plutôt bien : 45 collaborateurs, deux bureaux à Bordeaux et à Paris en plus de celui de Saint-Jean-de-l’Union, et un chiffre d’affaires qui devrait atteindre 12 M€ cette année, et peut-être 13,5 M€ en 2020. Et ce, souligne Stéphane Gambier, le président d’Abaques, « même si notre métier, comme le secteur d’activité, ont beaucoup changé depuis 2004 ». Aujourd’hui, par exemple, « il n’y a plus beaucoup d’entreprises indépendantes capitalistiquement, car il y a eu beaucoup de regroupements ».

Lesquels promettent de continuer puisque, comme le reconnaît le dirigeant, celui-ci a en tête « quelques dossiers de croissance externe » – comprendre : le rachat éventuel de concurrents, « pour compléter la carte géographique par une agence à Lyon. D’autant qu’on accompagne pas mal de clients dans cette région, comme la Fédération internationale de l’automobile (FIA) », grande instance organisatrice des courses de sport auto « dont nous équipons les sièges internationaux de Paris et de Genève. Nous avons fait tous les déploiements là-bas, mais nous avons besoin d’une équipe pour l’assistance technique, par exemple lorsqu’il y a un conseil d’administration ».

Car à l’origine, la fourniture d’équipements audiovisuels et leur intégration dans les entreprises sont le cœur de métier d’Abaques : « 65 % de notre activité est réalisée grâce à cela, c’est notre locomotive », explique Stéphane Gambier. Une activité baptisée « Abaques Indoor », aux côtés d’Abaques Live (pour l’événementiel) et Abaques Prod, dédié à la production audiovisuelle et à la création multimédia. Néanmoins, Abaques Indoor est « totalement complémentaire avec notre activité d’événementiel, puisque cela nous permet de proposer toute une palette de services audiovisuels au sein d’une même entreprise ».

UN MÉTIER DE PLUS EN PLUS TECHNIQUE

Ainsi, Stéphane Gambier estime que « le service est la véritable valeur ajoutée d’Abaques » ; aussi compte-t-il bien, avec son directeur général Frédéric André, développer « le service dans l’événementiel ». Par exemple avec le lancement en mai dernier d’un studio de télévision mobile et de diffusion en streaming, le Bus. TV, « qui se déplace chez nos clients et peut faire plusieurs sites par jour ». Idéal, par exemple, pour un candidat en campagne pour les prochaines élections municipales – Abaques Audio- visuel étant d’ailleurs en négociation avec l’un d’eux… De manière plus générale, « nous travaillons beaucoup sur un concept de service où, quand on parle d’intégration audio- visuelle, nous mettons en place des solutions globales comme la visioconférence, de la sonorisation, des écrans led qu’on va packager avec des contrats d’assistance, de maintenance, de conciergerie ou même d’outplacement, c’est-à-dire des régisseurs salariés d’Abaques qui se trou- vent chez le client pour faire fonctionner ses installations ».

Même si, reconnaît Stéphane Gambier, entre la nécessité d’avoir un personnel de plus en plus formé, donc plus cher, et la tendance des clients au moins-disant, « c’est effectivement une équation difficile à résoudre. On a besoin en effet de collaborateurs qui ont des profils de chef de projet, de responsable technique, d’ingénieur informatique… », Abaques ayant encore prévu de recruter cette année de nombreuses compétences pour compléter ses équipes techniques et commerciales. En effet, avec son concept d’offre intégrée, l’entreprise de Saint-Jean propose « une architecture plus globale pour les entreprises, qui intègre donc différents flux et réseaux vidéo et numériques. Donc, il y a une intégration de métiers qui explique que les clients recherchent un interlocuteur unique, mais cela demande plus de technicité. C’est pour- quoi nous avons renforcé nos équipes au mois de mai avec un bureau d’études de deux personnes, et les équipes tech- niques passent beaucoup de temps en formation ». Sans oublier l’investissement : chaque année, l’entreprise de Saint-Jean « investit entre 150 et 350 K€ dans le matériel neuf pour l’événementiel » !

Quant à l’avenir, si Abaques est présent en Suisse, en Belgique et au Luxembourg, la société « ne vise pas pour autant d’autres marchés à l’étranger, car même si on ne s’interdit rien, nous préférons nous enraciner en France ». Et le président du groupe d’espérer que la récente certification RSE de son entreprise par l’Afnor au titre de l’Iso 20121 lui ouvre « l’accès à certains marchés de collectivités ou de grands groupes » pour répondre à leur demande.