À Noé, Irrijardin mène (très bien) sa barque

Irrijardin

Irrijardin réalise désormais 65 % de son chiffre d’affaires dans le secteur de la piscine.

Le spécialiste de la piscine, du spa et de l’arrosage investit 11 M€ au sud de Muret.

Leader dans le secteur des équipements de la piscine, le haut-garonnais Irrijardin a franchi l’an dernier la barre des 100 M€ de chiffre d’affaires, en croissance de 13 % par rapport à l’année précédente. En 2020, l’enseigne, qui prévoit une centaine de recrutements (responsables de magasin, agents logistiques, techniciens SAV, etc.), poursuit plusieurs grands projets.

UN NOUVEL ENTREPÔT LOGISTIQUE

Irrijardin programme en effet 11 M€ d’investissements cette année, dont les trois quarts (8 M€) en vue de la construction d’une nouvelle plateforme logistique de 9 000 m2 à Noé, au sud de Toulouse. « Aujourd’hui nous louons des mètres carrés auprès des établissements Denjean, le long de la rocade mais à partir de décembre 2020, nous rapatrions notre base logistique à côté de notre siège social, explique Sophie Gucciardi, DRH en charge du développement de la franchise d’Irrijardin. Nous en profitons donc pour y regrouper nos services. Cela permettra une meilleure communication entre nos différents sites ».

À Noé, sera ainsi réunie à terme plus d’une centaine de personnes. Le groupe Irrijardin compte de fait, entre le siège social et les magasins intégrés (soit 15 au total), de l’ordre de 175 collaborateurs en saison haute. « Si on y ajoute les franchisés, soit plus de 90 magasins, on peut considérer que l’enseigne fait travailler plus de 450 personnes », précise la DRH.

BIEN-ÊTRE DU COLLABORATEUR

Outre la construction de sa nouvelle base logistique, l’enseigne a entrepris de rénover les locaux de son siège social. « On casse tout pour créer des espaces de coworking avec des bureaux beaucoup plus ouverts, détaille Sophie Guc- ciardi. Notre académie de formation, qui regroupe les formations RH et commerce, y disposera également d’une grande salle de réunion. On y trouvera aussi une salle de sport, une salle de repos, etc. Bref, tous les collaborateurs auront accès sur le même site à tout ce qui fait l’ADN d’Irrijardin. Nous mettons en avant le bien-être du collaborateur parce que nous sommes persuadés qu’en donnant le meilleur à nos collaborateurs, on a le droit en retour d’en exiger le meilleur. » En 2019, 244 collaborateurs sont passés par l’académie de formation, qu’il s’agisse de collaborateurs internes ou de collaborateurs de franchisés.

SIX NOUVEAUX MAGASINS

L’enseigne, qui table sur un chiffre d’affaires de 114 M€ en 2020, poursuit son maillage territorial. Six nouveaux magasins franchisés devraient ouvrir à Brest, Granville, à la Seyne-sur-Mer, Compiègne, à Reims et Ambarès-et-Lagrave en Gironde, entre mars et fin avril.

Des magasins dédiés au spa et à la piscine en Bretagne, en Normandie ou en Champagne ? Rien d’étonnant pour la DRH : « dans ces régions, il y a des opportunités phénoménales parce que le marché est jeune. Il y a beaucoup de chose à faire et peu de concurrence. Qui plus est, les projets y sont souvent beaucoup plus qualifiés. Toulouse est pour nous une région très compliquée : il y a de la concurrence et les projets sont petits. Alors que, lorsque vous faites une piscine en Bretagne, en général, vous voulez la couvrir et la chauffer tout de suite. Or il y a peu d’enseignes qui font le même métier que nous. Lorsqu’ils s’adressent à nous, les clients sont contents de trouver des professionnels. Les projets sont du coup plus faciles à signer. Pour tout dire, en termes d’ouverture de magasin, notre plus belle réussite, c’est Mulhouse… et nous rêvons de trouver un franchisé à Lille ! » L’enseigne réalise aujourd’hui plus de 65 % de son chiffre d’affaires dans le secteur de la piscine, projets et entretien.

LE FUTUR DE LA PISCINE

Irrijardin mène en parallèle des projets de recherche et innovation autour du concept de « piscine autonome », afin qu’elle soit par exemple « capable de commander du chlore toute seule lorsqu’elle constate qu’il en manque. Ça simplifie la gestion de la piscine pour le client et cela nous permet de recueillir de la donnée en lien avec notre programme de fidélité ». Pour le développement de ces nouveaux produits, Irrijardin travaille avec des industriels et des start-up. Pour assurer la gestion de ces projets innovants, l’enseigne a recruté en interne un marketing business analyst.

UN PIED EN ESPAGNE ?

Positionné sur un marché hexagonal très dynamique (le chiffre d’affaires global de la piscine privée a connu une hausse de 15,5 % l’an dernier dont +10,5 % pour le nombre de piscines vendues), Irrijardin n’en cherche pas moins à se développer à l’étranger. L’enseigne a fait ses premiers pas sur le marché espagnol via un site internet dédié. « Nous pratiquons ce qu’on appelle la cross canalité inversée. Avant d’envisager d’ouvrir un magasin sur place, il nous fallait en effet connaître le marché et où il se situe, sachant que l’Espagne est le deuxième marché européen après la France. Le site nous permet d’identifier les bassins de consommation et les types de produits qui marchent bien. Nous avons également besoin d’un vrai partenaire. Nous n’envisageons pas en effet d’ouvrir en Espagne avec un particulier mais, comme nous l’avons déjà fait à La Réunion, avec quelqu’un qui a des attaches dans le pays, qui possède déjà une entreprise et qui souhaite diversifier ses activités, sachant que les investissements sont beaucoup plus importants quand on ouvre à l’étranger. À La Réunion, nous avons monté un partenariat avec le groupe De Courcy qui souhaitait y développer du commerce. En Espagne, nous sommes au tout début des discussions avec un partenaire qui a déjà des activités sur place. L’ouverture d’un magasin Irrijardin pourrait constituer une activité complémentaire pour lui. Nous espérons ouvrir en 2021. »

Pour autant, l’enseigne ne veut pas aller trop vite ni trop loin. « Nous allons continuer notre développement sur l’Île de La Réunion avec notre partenaire (NDLR deux autres ouvertures de magasins y sont projetées), et restons concentrés sur l’Espagne sachant qu’en Italie, par exemple, nous manquons de visibilité, le pays s’étant doté d’une politique fiscale en matière de signes extérieurs de richesse un peu contraignante. Cela dit, c’est l’opportunité du partenaire qui fait la différence. C’est une histoire d’hommes avec un grand H », assure Sophie Gucciardi.