A Mutigny, La Vigneray entrevoit le bout du tunnel

Le projet a été conçu par le cabinet Jouin Manku qui a notamment travaillé sur le site du restaurant Les Haras (Strasbourg) qui dispose « d’un escalier monumental » qui serait reproduit à Mutigny.

Après n’avoir finalement pas retenu le groupe Marugal pour exploiter son projet d’hôtel (23 M€), Bernard Beaulieu annonce avoir trouvé le bon partenaire avec l’Autrichien Loisium. Le permis de construire a été déposé en janvier 2019.

Avec plus de chambres, une piscine extérieure et un spa agrandi, la nouvelle version du projet de La Vigneray enthousiasme Bernard Beaulieu, porteur du projet depuis dix ans à Mutigny (Marne, près d’Epernay). L’ancien maire et créateur du Sentier du vigneron (quelque 2 500 œnotouristes internationaux accueillis chaque année pour découvrir le vignoble) aurait pourtant de quoi se décourager après le désistement du groupe Maranatha et après avoir finalement jugé la société Marugal pas assez solide pour exploiter les lieux. « J’ai découvert qu’un groupe autrichien portait un projet d’hôtel à dimension œnotouristique en Alsace. J’ai pris contact avec eux en découvrant de véritables professionnels qui ont compris l’importance de cette filière. J’ai visité un de leurs hôtels en Autriche et ils ont été séduit par les possibilités d’activité autour du champagne », explique Bernard Beaulieu.

Ce nouvel exploitant (également investisseur à hauteur de 5 M€) a revu le projet pour le rendre plus rentable : « L’hôtel passe de 80 à 101 chambres, avec la création d’une piscine extérieure et l’agrandissement du spa. Il y a eu un gros travail d’optimisation des surfaces ». L’établissement étant complété par un restaurant de 200 couverts et un bar à champagne valorisant 3 500 bouteilles. Conçu par le cabinet d’architecture Jouin Manku, l’hôtel garde son style, son intégration paysagère et sa surface (près de 5 000 m2) n’augmente que de 53 m2, apprécie Bernard Beaulieu. Il ajoute avoir été rejoint par le bureau d’études troyen SAT Manager « qui porte le nouveau permis de construire déposé le 18 janvier 2019 ». Au-delà des quelque 40 000 clients annuels attendus, le groupe Loisium compte développer les séminaires et la présentation de véhicules de grandes marques pour compléter son activité.

EN RECHERCHE D’UN PARTENAIRE BANCAIRE

Mais pour que les travaux de terrassement débutent au mois de mai (pour une ouverture au printemps 2021) comme l’espère Bernard Beaulieu, il reste à boucler le financement. « Ce projet dédié au champagne représente 76 emplois en équivalent temps plein, il va valoriser le champagne des vignerons mais aussi celui des petits négociants qui sont moins présents que les grandes Maisons à l’international et vont pouvoir être en contact avec cette clientèle étrangère », valorise-t-il. Sur les 23 M€ du projet, la Caisse des Dépôts intervient à 49 % de l’investisse- ment, mais il reste près de 13 M€ d’emprunt bancaire à obtenir. « Nous sommes en négociation avec une banque étrangère », indique Bernard Beaulieu qui ne comprend pas le manque d’intérêt des banques locales et nationales. « Nous avons été prudents dans le business plan et toutes les études témoignent de l’intérêt de la clientèle pour ce type d’hôtel qui ne serait d’ailleurs pas un concurrent du Royal Champagne ».

Hormis le soutien de Dominique Levêque (président de la communauté de communes de la Vallée de la Marne), de Christian Bruyen (président du Département) et de la sénatrice Françoise Férat, il aimerait aussi ressentir un plus fort engouement du monde politique et économique local envers un projet qu’il juge structurant pour le territoire. Et quand il aura trouvé son partenaire bancaire, Bernard Beaulieu compte aller à la rencontre des vignerons pour leur proposer de participer au projet.