Maxime Balcon. Au côté de cinq associés, il a développé une application d’évaluation auditive nouvelle génération destinée aux opticiens et aux pharmaciens.
Développer une synergie entre les audioprothésistes, les opticiens et les pharmaciens en vue d’améliorer l’accès au dépistage auditif, est en substance l’ADN de la jeune pousse, créée en 2019 par six montpelliérains, dont Maxime Balcon, audioprothésiste audiologiste, et Antoine Lorenzi, audio-prothésiste et Dr en neurosciences. Cette révolution dans le secteur médical est partie d’un constat : « Historiquement les opticiens pratiquaient des tests auditifs, et c’est une demande qui s’accroît. Lorsque j’ai cofondé en 2014, Alliance Audition, le premier centre français d’audition pluridisciplinaire, je me suis rendu compte que les opticiens cherchaient à salarier des audio-prothésistes alors que, nous-même, nous avions des disponibilités. Lors d’une période charnière de ma vie en 2017, j’ai réfléchi à la meilleure manière de coopérer plutôt que de se concurrencer », explique Maxime Balcon, diplômé d’un master audiologie et troubles du langage à l’université de Montpellier. De fait, cette solution, commercialisée depuis trois mois, prend place au cœur d’un marché florissant, avec un taux de croissance de 100 % depuis 2021 – une progression liée aussi à la réforme 100 % santé. Sonup permet ainsi aux professionnels de santé de détecter, via un casque bluetooth couplé à une tablette, d’éventuels troubles auditifs chez leurs patients en deux minutes. « Nous effectuons au préalable la calibration des casques afin d’obtenir des dépistages fiables. C’est ce qui fait notre valeur ajoutée. Le test auditif consiste en une audiométrie tonale liminaire avec quatre fréquences différentes et trois intensités. » Si un problème d’audition est avéré, Sonup oriente le patient vers un audioprothésiste partenaire, lequel reste le centre névralgique du parcours de soins du client. « L’objectif est d’accompagner les malentendants dans le parcours de soins et de générer du trafic vers les centres d’audioprothèse, souligne le trentenaire. Nous rémunérons les opticiens lorsqu’il y a une activité de dépistage. De notre côté, nous prenons une commission comprise entre 15 et 25 % auprès des audioprothésistes ». Pour l’heure, Sonup, qui réunit une cinquantaine d’audioprothésistes et une cinquantaine de magasins d’optique répartis entre l’Ile-de-France, le Languedoc-Roussillon et le Nord, envisage d’étoffer son réseau sur le territoire national et en Belgique. « Nous visons 300 partenaires opticiens pharmaciens d’ici cet hiver. »
Après 60 K€ d’investissements pour le développement de la première application, la start-up hébergée au sein de l’incubateur BIC de Montpellier, a récemment reçu une enveloppe de Crealia Occitanie, à hauteur de 80 K€, afin de lancer, d’ici deux ans, un système dédié cette fois au diagnostic des troubles auditifs. « Le casque le plus utilisé dans ce domaine date de 1939, ce qui ne favorise pas l’évolution des usages. L’ORL est obligé d’utiliser un casque qui émet des sons dans l’air et un vibrateur osseux. Notre objectif est ainsi de développer une solution tout-en-un, qui permettra au patient de se tester dans la salle d’attente, avant sa consultation ». Forte d’une douzaine de collaborateurs, la pépite occitane, qui s’est rapprochée d’une société française, et qui a notamment séduit des professionnels de santé africains et des spécialistes de matériels de télémédecine lors du dernier salon Vavatech, vise un CA de 1,5M€ en 2022.