À la recherche de l’élément rare

(Photos : droits réservés)

Marie Vosghien a lancé Alchimine, un cabinet RH qui vise à améliorer le recrutement et la formation des aides à domicile.

Déjà connue pour avoir créé en 2014 Evol formation, un cabinet dédié à la formation continue des aides professionnels à domicile pour les personnes âgées ou handicapées, Marie Vosghien a récidivé en février dernier, en créant un « produit » au sein de son entreprise : L’Alchimine, un cabinet de recrutement
« qui va de la recherche de candidat, jusqu’à leur complète intégration, un an après leur embauche » dans un Ehpad, explique-t-elle.

Une manière de répondre « au déficit d’emplois de ces métiers, qui souffrent d’une mauvaise image, à cause de la rémunération et surtout des conditions de travail qui sont compliquées, car l’aide à domicile travaille sept heures par jour, mais avec une amplitude horaire très importante », souvent très tôt le matin et tard le soir, puisqu’il faut aider les personnes vulnérables à se lever ou à dîner. Aussi, pour convaincre quand même les candidats éventuels de venir à ces métiers, « nous les sensibilisons lors d’ateliers ludiques, en prenant le contre-pied de ce qu’on peut entendre dans les médias, comme l’Ehpad-bashing. On joue sur le fait que les métiers d’aide sont extrêmement riches, car ils favorisent le lien intergénérationnel et permettent d’apprendre beaucoup », souligne Marie Vosghien, qui regrette qu’on « ne parle pas assez de ces aspects positifs ».

De plus, le cabinet propose aux salariés « une formation avant et après l’embauche, afin d’attirer des gens qui n’auraient pas eu l’idée de se tourner vers ces métiers-là. L’idée étant de dire à ces personnes que, même si elles n’ont pas de formation ou d’expérience dans ce domaine, elles peuvent quand même y travailler, pour peu qu’elles disposent d’un bon savoir-être ». Ainsi, L’Alchimine offre à ces derniers trois fois trois heures de « sensibilisation aux techniques ménagères, à l’ergonomie et aux postures, et au secourisme ». Une formation qui se poursuivra après l’embauche par trois fois quatre heures de cours à la carte « en fonction de leur expertise, de leurs souhaits comme de ceux de leurs employeurs ».

D’un autre côté, L’Alchimine travaille « avec les employeurs pour l’amélioration des conditions de travail, en augmentant les possibilités de formation » ; ce que, à en croire la dirigeante de l’entreprise, ceux-ci « ont bien compris, de même qu’ils travaillent sur le fait de proposer des temps plein plutôt que du temps partiel imposé. Donc on y arrive, petit à petit ! »

Installée à Castelnau- d’Estrefonds depuis février, L’Alchimine compte s’adresser aux établissements de la région toulousaine et montalbanaise dans un premier temps, avant d’essaimer dans le reste des grandes métropoles régionales sous la forme de franchises. La petite entreprise vise 55 K€ de chiffre d’affaires fin 2020, grâce à une trentaine de recrutements.