5 listes à Vitry-le-François et un 5ème mandat brigué

En 2014, la liste du PS, nommée Fiers d'être Vitryats emmenée par le maire sortant, Jean-Pierre Bouquet, avait gagné le second tour, avec un score de 47,25 %.

Cinq listes sont engagées pour les élections municipales à Vitry-le-François, dont celle du maire sortant Jean- Pierre Bouquet. Linda Munster, Pascal Erre, Cyril Triolet ainsi que Joëlle Bastien complètent l’offre politique qu’auront les électeurs le 15 mars prochain.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que la nouvelle configuration politique nationale, avec la création du parti présidentiel, La République en Marche, aura eu une implication sur la vie locale vitryate ! Voyons plutôt : face au maire sortant Jean-Pierre Bouquet, socialiste soutenu par LREM et qui brigue un cinquième mandat, s’affrontent Linda Munster ex socialiste, associée aux Républicains et à l’UDI les centristes, sur une liste sans étiquette, et Cyril Triolet, ex-LR. Voilà pour les alliances d’hier et d’aujourd’hui. Quant à Joëlle Bastien, pour Lutte Ouvrière, elle brigue le mandat pour la troisième fois consécutive. Pascal Erre, parti à Châlons-en-Champagne en 2014, revient lui, sur ses terres vitryates défendre le programme soutenu par le Rassemblement national.

L’ÉCONOMIE VERTE, ENJEU POUR CERTAINS, ACCESSOIRE POUR D’AUTRES

Un des thèmes principaux de ces élections en matière de développement économique est celui de l’économie verte. C’est sur elle que souhaite s’appuyer Jean-Pierre Bouquet pour créer des emplois. « Le développement de l’attractivité d’une commune est lié à son environnement économique, c’est pour cela que nous avons choisi la stratégie de nous développer dans l’économie verte », explique le maire sortant qui a déjà, durant son dernier mandat, entrepris des projets dans ce sens, comme la mise en place d’un nouveau réseau de chauffage urbain à base de biomasse. « Cela nous permet de faire de l’écologie industrielle, grâce à la chaleur fatale. Choisir ce mode de chauffage c’est aussi privilégier l’économie circulaire », poursuit-il. L’éolien est aussi cité.

L’écologie comme levier de développement économique, Pascal Erre, lui n’y croit pas vraiment. « Les emplois verts cela représente 0,5% des emplois en France, c’est dérisoire. Moi je pense qu’il faut plutôt axer sur des secteurs comme l’artisanat grâce à des formations comme le compagnonnage. Les jeunes qui sortent des Compagnons ont un emploi. » Et si Jean-Pierre Bouquet insiste sur les 200 emplois créés dans le secteur du développement durable, le candidat du Rassemblement National lui oppose le nombre de Vitryats réellement embauchés.

La liste emmenée par Linda Munster « Ensemble pour Vitry », préfère aussi ne pas tout miser en matière d’attractivité sur l’économie verte, concrètement « très peu créatrice d’emploi concernant les Vitryats. Pour la plupart, ces postes sont sous traités à cause d’un manque de formation au niveau local », insiste la candidate. « Il y a un besoin de s’adapter au tissu du territoire, qui est un ancien tissu industriel. Nous avons des entreprises artisanales auxquelles il faut adapter la formation », relève Thibaut Duchêne, en charge du programme économique de la liste « Ensemble pour Vitry ».

« Redynamiser la ville passe aussi par la déconcentration et le travail avec les communes alentours, comme Châlons-en-Champagne, Saint-Dizier, Bar-le-Duc. » Cyril Triolet souhaite pour sa part « instaurer un fonds d’investissement pour faciliter la création ou la reprise d’entreprises ».

Pour Pascal Erre, la clé ce sont les « TPE », sur lesquelles il souhaite miser, en mettant en place un service unique pour aider les entreprises. Joëlle Bastien, fidèle à ses convictions, insiste sur sa défense du monde du travail et des travailleurs, soulignant la composition de sa liste « constituée de personnes salariées et employées », afin de défendre « les niveaux de salaires et l’emploi sur la commune ». Vitry-le-François compte en effet environ 1300 personnes sans emploi, selon les dernières données de l’INSEE.

Autre point abordé durant la campagne, celui du logement, Vitry-le-François ayant été retenue pour le dispositif Action cœur de ville. « La ville se redynamise, avec la transformation de l’habitat, même si c’est une ville récente puisqu’elle a été détruite à deux reprises », insiste le maire. « Nous avons identifié 14 immeubles avec des problèmes d’accessibilité dont nous allons reprendre les accès. C’est parfaitement gérable. » Concrètement, le programme Action cœur de ville pour Vitry-le-François s’élève à 40 millions d’euros. « Niveau logement, nous allons aussi réhabiliter le site de l’école de la Salle pour y mettre 26 appartements et 3 maisons de ville. » Pascal Erre de son côté ne compte pas entamer de grands travaux, sans les soumettre auparavant à referendum. Pour la liste Ensemble pour Vitry, c’est la création d’une foncière public/privé qui résoudra les problématiques liées au logement et aux cellules vacantes du centre-ville, avec l’exercice d’un droit de préemption ainsi que la création d’un poste dédié aux actions de redynamisation. La liste portée par Lutte Ouvrière défend de son côté « la démocratie locale, à tous les niveaux d’activités ».

LE NUMÉRIQUE : CAMPUS OU APPLICATION ?

Le numérique aussi, apparaît comme un enjeu économique de ces Municipales. Jean-Pierre Bouquet expliquant être pro-actif dans cette démarche avec « le projet avancé de création d’un campus numérique qui réunirait la formation aux métiers de demain ». Et si Linda Munster insiste aussi sur le numérique c’est plutôt sur une stratégie d’appui aux entreprises et de transition économique. En parallèle, la candidate avance l’idée de la création d’un mess des entrepreneurs, comme à Châlons, pour fédérer toutes les énergies du territoire, avec un « guichet unique ». Pour Cyril Triolet, le numérique servirait avant tout aux commerçants avec « la mise en place d’une application numérique à leur destination ainsi qu’aux consommateurs » dans l’optique de favoriser les liens et de redynamiser le centre-ville.