47 730 panneaux solaires seront installés à Terralab

Charles Lhermitte, directeur général adjoint France de Quadran explique que son groupe porte de nombreux projets dans la Marne, et plus globalement le Grand Est.

La société Quadran va construire une centrale de 15 MWc sur l’ancienne base 112 au nord de Reims. Un projet d’ampleur trois fois plus important que ceux déjà en service par l’entreprise à Bétheniville et Châlons.

Quadran continue d’étendre ses activités dans la Marne. L’entreprise, qui vient de poser la première pierre d’une centrale photo-voltaïque sur une friche militaire châlonnaise, prépare un projet d’envergure à Bétheny, dans l’agglomération du Grand Reims. À ne pas confondre avec celui de 5,2 MWc (Méga watt-crête, indicateur de puissance maximale) déjà en service depuis 2015 à Bétheniville (21 000 panneaux, Marne, entre Reims et Vouziers).

« Le projet de Bétheny est trois fois plus grand (15 MWc), il a été dimensionné avec l’association Terrasolis sur des morceaux de pistes ou de terrains inutilisables, sans conflit d’usage avec l’agriculture. Cela représente un investissement de 11 M€ et les travaux devraient débuter fin 2019 pour une durée de quatre à six mois », annonce Charles Lhermitte, directeur général adjoint France de Quadran. Cette puissance de 15 MWc correspond à l’activité de 47 730 panneaux qui produiront 15 785 MWh (Megawattheure), soit la consommation électrique de 8 645 personnes et une économie de 5 272 tonnes de CO2 par an.

Présente à Châlons-en-Champagne où elle emploie 25 salariés, la société Quadran y dispose déjà d’un parc photovoltaïque de 5,2 MWc sur les bâtiments du centre Patton. Devenue une filiale de Direct Énergie fin 2017, elle même intégrée au groupe Total, la société souhaite accélérer a croissance. « Nous avons des ambitions importantes car nous sommes devenus la plate-forme énergies renouvelables de Total. Nous employons à présent 280 salariés et nous portons des projets (photovoltaïque et éolien) importants dans l’ex-Champagne-Ardenne », explique Charles Lhermitte.

DES PARCS ÉOLIENS DANS LA MARNE ET LES ARDENNES

En solaire, 50 MWc sont ainsi en développement tandis que 160 MW de puissance éolienne sont prévus dans l’ex-Champagne-Ardenne. « Nous avons plusieurs parcs éoliens dans la Marne et les Ardennes (142 MW en service). Nous avons 126 MW en instruction dans la Marne et 12 MW en financement dans les Ardennes », détaille le dirigeant. « Globalement, le Grand Est représente le territoire avec le plus de Megawatts du groupe », résume Charles Lhermitte. Et en intégrant les Hauts-de-France, qui sont aussi gérés depuis Châlons où l’équipe est montée de 15 à 25 salariés, « la puissance installée par Quadran est passée de 114 MW exploités en 2016 à 255 MW en 2019 ».

LES RECOURS FREINENT LE DÉVELOPPEMENT DE L’ÉOLIEN

Le dirigeant se montre résolument optimiste sur l’avenir des énergies renouvelables en France et sur le territoire, malgré « la baisse constante des tarifs de rachat qui tendent vers 50 € par MWh ». Il estime que ces énergies nouvelles « deviennent très compétitives », y compris par rapport au nucléaire : « L’électricité verte, décarbonée et peu risquée, gagne actuellement la guerre des prix partout dans le monde ».

Finalement, le frein principal provient actuellement des recours de la population qui s’oppose parfois aux projets éoliens (et à la méthanisation), comme cela a été le cas dans un dossier sedanais (6 éoliennes) porté avec le constructeur Nordex. Contesté par une association, il a été refusé par le préfet des Ardennes pour ne pas porter atteinte au paysage. « Le projet du Val de Bar souffre indirectement de la grande concentration de projets sur d’autres parties du territoire ardennais alors que c’est un des seuls endroits sur le territoire de l’agglomération de Charleville où il est possible d’implanter un parc », regrette-t-il en estimant qu’un faible nombre d’opposants peut faire plus de bruit que la majorité silencieuse. Charles Lhermitte assure pourtant que « le projet est à échelle humaine et a particulièrement bien intégré les thématiques environnementales et paysagères ».

13 824 panneaux sur une friche militaire châlonnaise à l’été 2019

Avec les collectivités châlonnaises (Ville et Agglo, à 26 % chacune), la Semcha (Société d’économie mixte, 16 %) la Caisse des Dépôts (16 %), Quadran (16 %) a participé à la création de la Société Champenoise d’Énergie en 2015. Cette SCE vient de poser la première pierre d’une ferme solaire de 13 824 panneaux (4,2 MWc) sur la friche militaire du terrain Hawk. 3,35 M€ sont investis dans ce projet qui produira 4,6 millions de kWh par an, soit la consommation électrique de 1 070 foyers et 1 600 tonnes de CO2 évitées. Livraison prévue à l’été 2019. « En raison de la présence de cavités et des difficultés d’accès, il était difficile de créer une autre activité sur cet ancien terrain militaire. Ce site est protégé, il dispose d’un poste de distribution électrique et se trouve à proximité du raccordement de Recy », explique Jérôme Mat, président de la Semcha et de la SCE. Au-delà de la dimension environnementale, l’élu voit un intérêt économique majeur dans cette économie circulaire : « Cinq entreprises locales participent aux travaux et le parc va générer des dividendes pour la SCE, avec une fiscalité locale estimée à 1,2 M€ sur vingt ans ».
Avec ce projet qui fait suite à celui de la toiture du centre Patton, Jérôme Mat annonce regarder pour équiper d’autres bâtiments dotés de toitures de grande surface. « La filière des énergies renouvelables emploie 250 salariés sur notre territoire », estime le vice-président de l’agglomération. Un chiffre qui comprend notamment le centre de conduite du groupe Engie qui gère 100 parcs éoliens (825 machines) et 17 centrales solaires (105 000 panneaux) en France et en Europe. « Nous avons l’objectif de produire 73 MW d’énergie verte dans dix à quinze ans pour atteindre l’autonomie par rapport à notre consommation ».

Sur le site de Terralab (ex-base aérienne 112 au nord de Reims), les panneaux solaires seront installés sur des surfaces non utilisées par l’agriculture.