45 M€ pour réhabiliter le musée des Beaux-arts

L’entrée s’effectuera par une grande porte donnant sur le parvis de la cathédrale de Reims. (Droits réservés)

En agrandissant et en réhabilitant le musée des Beaux-arts, la Ville de Reims souhaite conforter un bâtiment historique du centre-ville et l’ouvrir pour attirer davantage de visiteurs dès 2023.

L’abbaye Saint-Denis, à proximité de la cathédrale de Reims, abrite le musée des Beaux-arts depuis 1913. Pour le maire, Arnaud Robinet, il n’était donc pas question d’abandonner « ce joyau de l’architecture rémoise ». Ce qui explique sa volonté d’annuler le projet de la municipalité précédente prévu au Boulingrin, malgré le coût (3 M€) de cette décision. « Nous investissons 45,3 M€ dans ce projet et nous n’aurions pas pu financer la construction d’un nouveau musée et la réhabilitation de ce lieu », ajoute le maire pour qui ce choix a aussi permis de dessiner le programme Reims Grand Centre.

Après les journées du Patrimoine (21 et 22 septembre 2019), l’actuel musée sera fermé pour procéder au déménagement des 20 000 œuvres vers les réserves, externalisées et mutualisées, des musées rémois dans un site de 5 500 m2. Cet espace commun sera livré fin 2019 après un investissement de 9,6 M€. Les différentes étapes de la réhabilitation (fouilles, restauration des œuvres, déménagement des agents…) auront lieu en 2020 pour permettre un début des travaux en 2021, puis une ré-ouverture du musée des Beaux-arts fin 2023.

Pour en faire « un équipement majeur de la ville », le projet a été confié à l’architecte Francisco Aires Mateus, qui a donc pour mission de tripler l’espace d’exposition permanente tout en redonnant ses lettres de noblesse à l’abbaye. « Nous transformons ce bâtiment du XVIIIe en musée du XXIe siècle. La proposition de l’architecte est celle qui répond le mieux à notre cahier des charges de par sa qualité architecturale et sa fonctionnalité », poursuit l’élu. Sur les 103 architectes candidats, quatre finalistes étaient en course avant l’attribution à l’agence portugaise le 3 juillet. « La richesse des collections ne fait aucun doute mais le bâtiment souffre et manque d’ouverture sur la ville », constate Francisco Aires Mateus.

Son projet de réhabilitation consiste à « conserver la structure existante » tout en créant un mur d’enceinte, « un geste contemporain », et en valorisant les espaces vides (cours et jardins). Donnant sur la cathédrale, « une grande porte invitera à entrer », ce qui devrait contribuer à atteindre un objectif de 100 000 visiteurs contre moins de 40 000 en moyenne ces dernières années (36 000 en 2018). Dans cet esprit, des accès indépendants à la boutique et au café du musée seront créés, et un parcours spécifique sera mis en scène pour les enfants.

Le musée des Beaux-arts de Reims compte 54 000 œuvres, dont 20 000 sont conservées au sein du bâtiment actuel. Il présente l’art de la Renaissance à l’Art Déco et se distingue par ses collections Foujita ou Corot, ses dessins de Cranach, ou encore des sculptures, des arts décoratifs. Le budget annuel de restauration des œuvres est évalué à 350 000 euros. Dans ses nouveaux locaux, le musée totalisera 7059 m2 dont 3466 m2 d’exposition permanente, 675m2 d’exposition temporaire, un auditorium de 250 places et 246 m2 pour l’action culturelle et pédagogique. 660 dessins de Foujita et des céramiques de Jeanne-Alexandrine Pommery profiteront des nouveaux locaux pour être exposés.

Gestion commune des musées
En plus du musée des Beaux arts, la Ville gère quatre autre musées : Saint-Remi, Le Vergeur, le Fort de la Pompelle et celui de la Reddition. 9,6 M€ seront investis pour la construction du site des réserves externalisées et mutualisées de ces différents musées.

« Les différents corps de bâtiments sont conservés dans leur quasi-totalité. L’idée de cloître est réinvestie, cette redécouverte construit une nouvelle urbanité reliant l’extérieur et l’intérieur », explique l’architecte. (Aries Mateus)