4 millions d’euros dans un projet écoresponsable inédit

En présentant son projet d’investissement au Préfet des Ardennes, Nicolas Grosdidier, président de LFA espère être retenu dans le plan « France Relance » mis en place par l’Etat.

Entreprise phare de l’industrie ardennaise, La Fonte Ardennaise (LFA) va intégrer une unité de régénération de sable de fonderie. Une première en France dans le domaine de la sous-traitance.

En dépit des dommages causés par la propagation du coronavirus sur les chiffres de production des mois de mars (65 % de l’activité normale), avril (50 %) et mai (67 %), La Fonte Ardennaise est parvenue à retrouver un volume de travail quasiment proche de la normale depuis la rentrée.

Entreprise majeure de l’économie ardennaise, elle emploie 650 salariés répartis sur les sites de Vrigne-aux-Bois, Vivier-au-Court et Haybes, pour un chiffre d’affaires de 95 millions d’euros. Chaque année, elle produit 45 000 tonnes de pièces de fonte destinées aux poids lourds, à l’automobile, aux biens d’équipements, aux travaux publics et au chauffage. Mais après avoir été ébranlée par la crise sanitaire, la Fonte ardennaise a progressivement retrouvé du poil de la bête. Au point de se projeter à nouveau dans l’avenir en se préparant à investir quatre millions d’euros dès 2021 dans une unité de régénération mécanique de sable de fonderie.

« Cette unité nous permettrait, à terme, de réutiliser du sable en le mettant à nouveau en circulation à hauteur de 90 % dans le processus de production. Mais aussi d’éviter de mettre en décharge 20 000 tonnes de sable au centre d’enfouissement d’Eteignières, de réduire les flux de transport de camions entre nos usines et le Plateau (1 000 déplacements par an) et d’économiser les ressources naturelles de sable de carrière tout en réduisant les émissions de gaz à effet de serre », explique Nicolas Grosdidier qui s’inscrit ainsi dans une démarche écoresponsable et vertueuse concernant les enjeux environnementaux.

DIX EMPLOIS SERAIENT CRÉÉS

Cet équipement constituerait une première en France dans le domaine de la sous-traitance. Seule, la fonderie de ferreux de PSA Sept-Fons implantée sur le territoire de la commune de Dompierre-sur-Besbre (Allier) est jusqu’alors équipée de la sorte.

C’est ce projet que Nicolas Grosdidier, le président du groupe, a présenté au Préfet des Ardennes, Jean- Sébastien Lamontagne, venu visiter les installations de Vivier-au-Court et Vrigne-aux-Bois. Ce pari sur l’avenir a été présenté dans le cadre du plan gouvernemental « France Relance ».

Les dirigeants de LFA ont répondu à l’appel d’offres dès le mois de juillet en sollicitant le soutien des pouvoirs publics. Ils espèrent, bien sûr, que leur dossier après instruction sera retenu de manière à concrétiser plus vite cet investissement sur le terrain. Le projet semble, en tout cas, répondre parfaitement aux critères du plan de 100 milliards d’euros, déployé par le Gouvernement autour de trois axes : l’écologie, la compétitivité et la cohésion.

Dix emplois seront créés pour assurer le suivi et le pilotage de ce processus inédit. Satisfait d’avoir découvert une entreprise emblématique des Ardennes dont l’activité fonderie correspond à la marque de fabrique du département, le préfet indique « découvrir une entreprise dynamique, présente à l’export dans de nombreux pays à travers le monde, qui a su se diversifier et s’adapter par une recherche constante de valeur ajoutée de ses produits, grâce à l’usinage et l’assemblage. Il s’agissait aussi de s’assurer que l’entreprise était parvenue à traverser la crise du Covid en mobilisant les dispositifs de soutien mis en place par l’Etat, ce qui a bien été le cas grâce à un prêt garanti par l’Etat et via l’activité partielle. Nous allons donc l’accompagner dans sa démarche ».

LFA peut donc compter sur le représentant de l’Etat pour compter figurer dans les lauréats bénéficiaires d’aides à l’investissement de transformation vers l’industrie du futur.