355 000 euros d’aides de l’État pour Bourguignon-Barré

Les aides du plan France Relance permettront d’investir dans trois nouvelles machines.

Spécialisée dans la forge et l’usinage, l’entreprise Bourguignon Barré fondée en 1930 passe, malgré son extrême discrétion, pour une des plus solides unités du tissu industriel ardennais. Elle a récemment reçu la visite du Préfet des Ardennes pour avoir été la première entreprise locale retenue dans le cadre du plan « France Relance ». 

Détenue depuis mars 2018 par le groupe lyonnais Forlam, expert dans la transformation de l’acier au service de nombreux secteurs tels que le bâtiment, le ferroviaire, l’aéronautique ou l’automobile, la société Bourguignon Barré, implantée aux Hautes-Rivières, dans la Vallée de la Semoy, a été l’une des premières entreprises à bénéficier du dispositif France Relance. Ce plan mis en place par le Gouvernement le 3 septembre dernier prévoit l’injection de 100 milliards d’euros pour relancer l’industrie autour de trois volets : l’écologie, la compétitivité et la cohésion.

L’entreprise Bourguignon-Barré (95 salariés) qui s’était rapidement positionnée, figure dans les 37 premiers projets retenus sur l’ensemble du territoire. Cette réactivité lui a permis d’obtenir un soutien financier de près de 355 000 € lui permettant de concrétiser un investisse- ment de 450 000 € dans trois machines.

« On va robotiser un pôle de forge pour être plus productif, acheter une presse à calibrer pour éviter de l’usinage sur certaines pièces et acquérir, pour le secteur triage et magasin, une sorte de basculeur afin d’éviter aux salariés au fil de la journée de manipuler et convoyer les pièces. Ce qui réduira les troubles musculo-squelettiques », résume le directeur du site, Tristan Taillandier. L’État a donc pris en charge 80 % du coût global de l’investissement.

« On a, sur certaines opérations, de vrais problèmes de compétitivité. Et avec cet investissement qui serait inamortissable sur le papier sans cette aide, on va pouvoir améliorer les choses en disposant d’un matériel neuf qui rentrera dans l’enceinte de l’usine en 2021 », se réjouit le directeur.

Cet engagement va lui permettre d’augmenter sa production, d’améliorer la productivité, de toucher de nouveaux marchés, de réintégrer des opérations jusqu’alors sous-traitées et de réduire son impact environnemental. 

LE POINT D’ÉTAPE DU PRÉFET

Profitant de sa venue dans l’entreprise, Jean-Sébastien Lamontagne, a établi un point d’étape, au 25 novembre, des retombées du plan de Relance gouvernemental sur le territoire ardennais . « À ce stade, 26 entreprises ont déjà présenté une demande d’aide à un projet d’investissement et 34 projets de collectivités locales sont d’ores et déjà programmés pour un soutien de l’État à hauteur de 2,5 M»,a annoncé le Préfet des Ardennes en détaillant les différentes aides.

Au titre du fonds de soutien à la modernisation des filières automobile et aéronautique, deux dossiers ont été déposés concernant la filière aéronautique et dix pour la filière automobile. Bourguignon-Barré et Arden Plast font partie des premiers lauréats. De même pour la start-up toulousaine Agronutris, retenue dans la catégorie « soutien à la résilience de l’industrie » pour son projet d’implantation de ferme à insectes à Rethel (voir PAMB 7892). Enfin, le dossier ficelé par l’entreprise Automatisme Tolerie Mécanique à Carignan, a été retenu suite à l’appel à projets « territoire d’industrie ».

Sept autres PME locales sont dans l’attente d’une réponse dans ce domaine. Deux autres ont aussi postulé dans le registre « industrie du futur ». Au-delà des mesures destinées aux entreprises, le plan de Relance comporte aussi une partie soutenant les projets d’investissement des collectivités locales, notamment à travers un abondement exceptionnel pour 2020 et 2021 de la dotation de soutien à l’investissement local. Le montant supplémentaire de la DSIL au titre du plan de relance s’élève à 6 224 172 € pour les Ardennes. 

À ce jour, parmi les 57 projets reçus, ce fonds a permis d’en retenir 34, liés à la transition écologique, la résilience sanitaire et la préservation du patrimoine. Ce qui permettra aux collectivités concernées d’engager, dès la fin de l’année 2020, les chantiers permettant de relancer l’activité des artisans et des entreprises du BTP. Les dossiers encore non retenus seront revus lors de la programmation 2021.