Pôle emploi a publié cette semaine les résultats de son enquête annuelle sur les besoins en main-d’œuvre. Ils sont en progression de 13,4 % en Occitanie.
Le nombre des entreprises qui envisagent de recruter ne cesse de croître depuis cinq ans. C’est le constat très positif que vient de dresser la direction régionale de Pôle emploi qui a publié cette semaine les résultats de sa traditionnelle enquête sur les besoins de main-d’œuvre (BMO). En 2019, 29 % des entreprises de la région prévoient en effet de recruter. C’est quatre points de plus qu’en 2018, année que, sur ce plan, Pierre Brossier, responsable études et statistiques à Pôle emploi, qualifiait déjà d’exceptionnelle.
Plus encourageant encore, le nombre des projets de recrutements progresse de 13,4 % sur l’année, soit 30 000 projets supplémentaires en un an, atteignant le chiffre record de 225 900. Des recrutements qui deviennent également plus pérennes puisque la part des emplois saisonniers décroît cette année, passant d’une embauche sur deux à 46 % de projets de recrutement.
L’enquête, menée auprès 166 300 établissements de la région, réserve cependant un point noir : la part des projets de recrutement jugés par les entreprises difficiles à réaliser bondit de huit points d’une année sur l’autre, passant à 45 % en 2019, un taux d’autant plus étonnant qu’avec 580 000 demandeurs d’emploi inscrits dans les fichiers de Pôle emploi (en catégorie A, B et C), l’Occitanie, qui pâtit d’un des taux de chômage les plus élevés de France (10,3 % contre 8,5 % à l’échelle nationale), dispose d’un important réservoir de main-d’œuvre. « Ce qui montre bien l’inadéquation entre les besoins et l’offre », pointe Pierre Brossier, et la nécessité de poursuivre l’effort de formation, lequel, pourtant, est déjà particulièrement soutenu en Occitanie, puisque, précise Serge Lemaitre, directeur régional de Pôle emploi, « 86 000 demandeurs d’emploi ont été formés en 2018 en Occitanie, ce qui place la région au premier rang en volume ».
Autre bémol révélé par l’enquête BMO : en 2019, un projet d’embauche sur deux concerne un contrat durable (dont la durée est supérieure ou égale à six mois), c’est cinq points de moins qu’en 2018. À noter que 55 % de ces projets (soit 142 000) – ce taux étant constant – émanent des TPE (employant moins de 10 salariés), sachant que plus d’une sur quatre (26 %) songe à recruter.
L’enquête BMO est marquée par d’autres constantes. Le secteur des services concentre en effet, comme l’an dernier, 60 % des intentions d’embauche dont une sur cinq dans les services aux entreprises et 15 % dans le secteur de l’hôtellerie- restauration, des taux très proches de ceux de 2018. Parallèlement, comme l’an dernier également, plus de quatre projets sur 10 sont également concentrés sur les départements de la Haute-Garonne et l’Hérault. Les bassins d’emploi de Toulouse et Montpellier se montrent toutefois cette année plus dynamiques avec plus de 49 000 projets de recrutements pour la Ville rose, contre 42 300 l’an dernier, et plus de 26 000 pour Montpellier en 2019 contre 21 280 un an plus tôt. Le nombre d’entreprises qui prévoient de recruter progresse cependant dans tous les départements de la région.
CHERCHE AIDE MÉNAGÈRE DÉSESPÉRÉMENT
Si le nombre de projets de recrutement jugés ardus progresse d’une année sur l’autre, les difficultés rencontrées restent du même ordre, la pénurie de candidats ou l’inadéquation de leur profil (expérience, motivation, diplôme, etc.) demeurant les premiers motifs évoqués par les chefs d’entreprise. Pour pallier ces difficultés, ces derniers continuent de se tourner en priorité vers Pôle emploi avant de songer à former des candidats venant de l’extérieur ou de recourir à d’autres intermédiaires spécialisés.
Le palmarès des métiers non saisonniers les plus recherchés reste quasiment inchangé depuis deux ans, les aides à domicile et aides ménagères étant les plus convoitées par les employeurs, avec près de 6 000 projets de recrutements dont 80 % jugés difficiles. Suivent juste derrière, avec des contingents de près de 4 000 projets de recrutements annoncés les métiers d’agents d’entretien, employés de cuisine, aides-soignants et ingénieurs et cadres informatiques. Ces derniers progressent d’une place dans le classement. Les projets d’embauche les concernant passent de 2736 à 3947 entre 2018 et 2019 tandis que la part des recrutements jugés difficiles progresse en parallèle de 57 % à 70%. Comme l’an dernier, les conducteurs routiers pointent au deuxième des métiers non saisonniers les plus difficiles à recruter.
TRANSDEV RECRUTE 110 POSTES PAR AN
Thierry Brunel connaît bien la problématique des métiers en tension. Le directeur régional de Transdev, un groupe spécialisé dans le transport de personnes, qui emploie 80 000 salariés dont plus de 600 à Toulouse, recrute chaque année plus de 110 postes mais peine à trouver des candidats. Pour l’aider dans sa démarche, il a fait appel à Pôle Emploi, qui met à disposition des entreprises des conseillers dédiés, soit 470 dans l’ensemble de la région. Ateliers de découverte des métiers, méthode de recrutement par simulation, approche par les compétences, sont quelques-uns des dispositifs utilisés pour élargir le spectre des candidats à un emploi. Sur les 118 personnes reçues par le conseiller dédié de l’agence de la Cépière, 48 ont intégré une formation en vue d’occuper à terme un des postes proposés par l’entreprise de transports.