2021, de nombreux projets en cours et à venir

Mis à mal par le covid-19, de nombreux projets prévus en 2020 ont dû être reportés. 2021 sonne alors pour les acteurs du territoire ainsi que pour les habitants comme l’année de la nécessaire reprise. Ainsi, dans la Marne, la ville de Reims poursuit sa mue avec des grands projets d’aménagements comme les Promenades ou le parachèvement de la salle évenementielle Arena. Épernay aura son musée du vin de Champagne. Dans les Ardennes, la marque de luxe Hermès devrait enfin implanter son nouveau site de production tandis que dans l’Aube le parc d’attraction Nigloland s’apprête à investir 12 millions d’euros, pour ne citer qu’eux.

MARNE

Arena : l’évenementiel aura sa salle rémoise

« Reims Arena représente une offre globale, plurielle et complémentaire », rappelle Arnaud Robinet, maire de Reims. Globale, en s’inscrivant dans un projet à dix ans, engageant la ville de Reims et son agglomération ; plurielle, en proposant l’accueil de diverses manifestations ; complémentaire, avec ce qui existe déjà comme équipement évènementiel et sportif. « Nous pensons accueillir 40% d’évènements locaux en plus, sans cannibaliser les autres structures du territoires », précise Arnaud Robinet. Des concerts (jusqu’à 9 000 places) mais aussi des rencontres sportives (compétitions, spectacles sur glace, combats de boxe), à l’instar des matchs rémois du CCRB, avec une capacité augmentée à 5 500 sièges. Dans les rouages du projet, Eiffage (constructeur) et GL Events (exploitant), jumellent leurs exigences et leurs investissements pour une complémentarité, à la fois dans la rénovation mais aussi dans la future exploitation du parc évènementiel rémois. Si l’ouverture de la salle était initialement prévue en octobre 2021, la crise sanitaire a obligé un report pour l’accueil des premiers évenements début 2022. L’Arena est aussi retenue comme centre de préparation pour les JO 2024 pour le basketball et le basketball fauteuil.

Hautes et basses Promenades, pour un “Central park” à la rémoise

Le chantier des Promenades ne se sera pas fait sans polémiques. La principale étant celle de l’abbatage de centaine d’arbres sur un des poumons verts de la ville de Reims. La métamorphose des basses Promenades en espace vert et naturel en centre-ville, entamée en septembre 2020 va se dérouler jusqu’en 2021. Il s’agit de la deuxième étape pour transformer totalement l’ensemble des Promenades, un site de 8 hectares jusqu’ici principalement dédié au stationnement de voitures et aux cheminements de piétons. En 2022, lorsque le réaménagement du jardin de la Patte d’Oie sera terminé, Reims sera doté d’un nouveau poumon vert qualitatif et attractif. Le but est de redonner toute sa cohérence aux Promenades, depuis la place de la République jusqu’au canal, en passant par la porte Mars et la porte de Paris, et de recréer des liens entre la ville-centre et le quartier de la gare. Le projet Reims Grand Centre prévoit ainsi de remettre en scène la porte de Paris, par un aménagement sécurisé pour les piétons qui permettra de relier à nouveau aisément les basses Promenades au jardin de la Patte d’Oie, de restreindre l’espace dédié à la voirie dans le secteur. Le projet global d’un coût de 22,5 millions d’euros, dont 12,3 pour les basses Promenades, redonne sa vocation d’origine au site, un espace de détente harmonieux.

Musée des Beaux-Arts : travaux top départ

La restauration et la valorisation du patrimoine représentent un des axes de la politique culturelle conduite par Arnaud Robinet, Maire de Reims depuis 2014. C’est pourquoi, en décembre de la même année, a été lancée une étude sur la faisabilité d’une réhabilitation et d’une extension de l’actuel musée des Beaux-Arts. Ce choix permettait de répondre à plusieurs ambitions : proposer un musée des Beaux-Arts adapté au XXIe siècle, le placer dans un secteur touristique majeur de la ville, gage d’un rayonnement démultiplié, et ce faisant, renforcer la vitalité de l’hyper-centre historique de Reims. « Le Projet s’enracine dans cette ambition : il propose de rénover un lieu à partir d’un bâtiment existant, de revendiquer l’urbanité perdue de ses cloîtres et, dans ce mouvement, créer une identité urbaine renouvelée, une ville redessinée. C’est dans le renforcement de la matrice originelle du lieu que le nouveau projet s’enracine. Le projet propose de redessiner les anciens cloîtres de l’abbaye dans un geste unique et clairement contemporain dans son dessin », indique, Francisco Aires Mateus, architecte sélectionné pour réaliser cette réhabilitation. La construction en périphérie de Reims de réserves externalisées pour les 5 musées gérés par la Ville et d’autres structures culturelles municipales permet de libérer l’espace indispen sable au projet conduit sur le site de l’abbaye Saint-Denis, tout en offrant des conditions optimales pour la conservation et la restauration des oeuvres. Ainsi, la mise en service de ces réserves de 5 500 m2, incluant des espaces de recherche et de restauration, pour un budget de 9,6 M€ va permettre d’engager le projet sur le site actuel du musée des Beaux-Arts estimé à 45,3 M€.

Le campus des Arts et Métiers de Châlons-en-Champagne s’agrandit

Avec plus de 210 ans d’histoire, le campus Arts et Métiers de Châlons-en-Champagne est le plus ancien des huit campus qui maillent le territoire national. Implanté en 1806 dans des bâtiments nationaux du XVIIIe siècle situés au cœur de la ville, le campus est fortement ancré dans le tissu socio-économique de la région. Afin de se projeter encore un peu plus dans le XXIe siècle, le campus va se doter de deux nouveaux espaces, initialement prévus pour 2020 : un espace de travail collaboratif et une plate-forme de fonderie sous pression. L’espace de travail collaboratif sera doté d’ordinateurs équipés de logiciels spécifiques, d’im- primantes 3D ou encore d’un centre de documentation. Ce lieu sera non seulement accessible aux étudiants du campus des Arts et Métiers mais aussi à ceux étudiants en BTS ou à l’IUT de Châlons. La plate-forme de fonderie nécesite pour sa part la construction d’un bâtiment entier, chantier retardé lors de la crise sanitaire. Les travaux débuteront en 2021 pour une livraison finale en 2022.

ICP : nouveau campus rémois

2021 verra l’installation d’un second campus, celui de l’ICP, Institut Catholique de Paris devant dispenser des enseignements pour trois licences différentes : sciences sociales, sciences de l’éducation et sciences de l’information et de la communication. « C’est à la suite de discussions avec les collectivités et avec la volonté exprimée d’accueillir de nouvelles écoles dans le Département, que nous avons pris la décision d’implanter notre premier site déconcentré de l’ICP à Reims. Pour dynamiser un territoire, voir l’implantation d’entreprises, il faut des diplomés », souligne Paul Lignières, vice-recteur de l’ICP. « L’académie de Reims exporte nombre de ses néo-bacheliers, ce qui est étonnant au vu de l’attractivité de la ville et du cadre de vie. Il faut donc renforcer l’offre d’enseignement supérieur, nous sommes un complément à ce qui existe déjà et non pas un concurrent », indique Paul Lignières, insistant sur « la professionnalisation des formations et le partenariat avec les entreprises locales ». En septembre 2021, la Maison Saint-Sixte sera en capacité d’accueillir une centaine d’étudiants, pour des promotions d’environ trente élèves.

Papernest va créer 130 emplois à Bezannes

La start-up Papernest, spécialisée dans la simplification des démarches administratives liées au déménagement, a choisi Bezannes pour implanter son troisième établissement. Avec, à la clé, la création de 130 emplois. En 2015, Philippe de la Chevasnerie et Benoît Fabre ont fondé Papernest, start-up spécialisée dans la simplification des démarches administratives liées au déménagement : elle s’occupe de la résiliation ou de la souscription ou du transfert des contrats d’énergie, d’internet, de téléphonie, d’assurance, de surveillance, d’assistance à domicile, de prêt immobilier, de courrier (avec, en prime, la possibilité de réaliser des économies substantielle – jusqu’à 500 € – sur les nouveaux contrats). Papernet prévoit de débuter son activité le 25 janvier prochain, avec une montée en puissance régulière au cours du premier semestre 2021.

Le musée du vin de Champagne et d’archéologie régionale d’Épernay, inauguré très prochainement

Le musée du vin de Champagne et d’Archéologie régionale est situé en coeur de ville, sur l’avenue de Champagne, l’artère la plus prestigieuse de la Ville d’Epernay, au sein même du Château Perrier, édifice classé au titre des Monuments historiques depuis 2013. Le musée se définit comme un équipement à la fois culturel et pédagogique, pour un public local notamment, mais aussi un espace oenotouristique incontournable de la région.

Il est installé dans deux pôles distincts mais complémentaires : d’une part le Château Perrier pour la présentation des collections et l’accueil des visiteurs, et, d’autre part, un centre de conservation pour la gestion et l’étude des collections. Le projet muséographique s’articule quant à lui autour d’une mise en valeur des collections au sein d’un parcours muséal du rez-de-chaussée aux combles qui se décline en quatre sections distinctes, avec pour fil conducteur la craie en Champagne. Le rôle de substrat géologique est expliqué au sein du premier espace du parcours, consacré à l’étude géologique de la région. La visite se poursuit par la découverte de la section archéologique enrichie grâce à des fouilles archéologiques majeures depuis plus de dix ans en Champagne. Une section est ensuite entièrement consacrée à l’histoire du vin de Champagne, à ses techniques d’élaboration et ses savoir-faire, entre tradition et modernité. Enfin, le parcours se termine par une séquence consacrée aux collectionneurs de la fin du XIXe siècle et de la Belle Epoque. Le musée sera inauguré en janvier.

Nastasia Desanti


ARDENNES

Charleville-Mézières sur les rangs pour l’accueil de la BnF

La ville de Charleville-Mézières saura courant janvier si son dossier a retenu l’attention du ministère de la Culture et si elle figure parmi les lauréats pour l’accueil sur son sol du Conservatoire national de la presse, que la Bibliothèque nationale de France souhaite délocaliser en raison d’un manque de place dans ses locaux parisiens. Dans son acte de candidature, la cité ardennaise qui avait postulé à l’appel à manifestation d’intérêt lancé le 25 juin 2020 a orienté son choix d’implantation sur le quartier des Forges Saint-Charles, derrière la gare SNCF, donc proche de la desserte ferroviaire, et à proximité du centre-ville. Elle dispose là d’une parcelle de près de 20 000 m2 qui semble appropriée pour abriter un pole regroupant le conservatoire national de la presse (247 000 titres) et un centre de conservation pour les collections de la BnF auxquels s’ajouteront deux structures : un espace d’action éducative et de valorisation culturelle. Le coût total de cet immense centre d’archivage d’une superficie de 15000m2 est estimé entre 70 et 90 millions d’euros.

La CAJ investit 5 millions d’euros dans les “black pellet”

La coopérative agricole de Juniville (88 salariés, 1 126 adhérents, près de 70 millions d’euros de chiffre d’affaires) a annoncé qu’elle allait investir 5 millions d’euros en créant un site de stockage et de logistique. Elle va édifier à côté de son silo principal de Châtelet-sur-Retourne, un bâtiment au bénéfice de l’usine marnaise de Pomacle, Fica-HPCI (Filière industrielle Champagne Ardenne-Haut Pouvoir Calorifique Industriel), distante de douze kilomètres. La CAJ optimisera ainsi son embranchement fer en expédiant deux trains de 1 300 tonnes de “black pellet” par semaine à destination de la Compagnie Parisienne de Chauffage Urbain de Saint-Ouen. Soit un volume de 110 000 tonnes en année pleine. Le futur site de stockage sera constitué de trois cellules correspondant chacune au fret d’un train complet.

Agronutris arrive à Rethel

Fort de 8 millions d’euros d’aides de l’Etat dans le cadre de son projet « Frenchfeed », la start-up toulousaine Agronutris a confirmé qu’elle entamera, à la fin du premier trimestre 2021, la construction d‘un élevage industriel de mouches « soldat noir » à Rethel. Cette implantation débouchera en 2022 sur la création de 60 emplois à Rethel. L’entreprise occitane envisage, par ailleurs, de créer une autre unité industrielle sur la plateforme Pomacle-Bazancourt trois fois plus grande que celle de Rethel, avec un effectif final de120 personnes.

Un mega projet de méthanisation dans le Vouzinois

L’Etat va injecter 3,2 millions d’euros dans le sud des Ardennes pour doter, d’une station de rebours, huit méthaniseurs du Vouzinois et 40 autres exploitants amenant la matière première (lisier, fumier et pulpes de betterave). Cet équipement plus l’édification de 45 kilomètres de canalisation par GRDF et GRT Gaz au prix d’une enveloppe financière supplémentaire de deux millions d’euros permettra la production et l’exportation de gaz naturel. En dehors du projet éolien du Mont des Quatre-Faux, toujours en stand-by, jamais ce secteur du territoire ardennais n’avait bénéficié d’un projet économique de cette importance. Début de ce chantier en 2021.

Un véritable campus des métiers

Avec 800 apprenants, le centre de formation des apprentis de l’industrie (CFAI) géré par l’UIMM et mis en service à Charleville-Mézières est appelé à connaître une profonde métamorphose en devenant un véritable campus des métiers. La région ayant décidé de faire don pour l’euro symbolique de l’ensemble du patrimoine immobilier qu’elle possédait sur place, l’ensemble des locaux devenus trop exigus va, grâce à une enveloppe financière de près de 8 millions d’euros, être modernisé, rénové, remis aux normes et adapté aux évolutions technologiques notamment sur le plan énergétique. Enfin les apprentis majeurs pourront être hébergés dans 37 logements meublés établis sur deux lieux. Une bonne manière de préparer l’avenir des jeunes générations. La plateforme Platinium 3 D, dédiée à la fabrication additive et implantée au même endroit depuis 2017 profitera de cette cure de jouvence.

250 emplois à Revin ?

L’année 2021 sera-t-elle synonyme de résurrection pour le bassin d’emploi de Revin ? On murmure qu’un groupe mondialement connu pourrait venir s’installer sur la friche industrielle Porcher à Revin, en créant à terme 250 emplois. Le site qui pourrait être retenu, lequel restait encore en concurrence avec le territoire des Hauts-de-France et le Portugal, a d’ailleurs fait l’objet d’une visite des futurs investisseurs au mois de novembre. La délégation était guidée par le président de la communauté de communes Ardennes Rives de Meuse, Bernard Dekens, et des cadres de Protéame, chargés de l’aménagement et de la réhabilitation de ce site.

Arcavi va créer une chaîne de tri de déchets industriels

La société anonyme d’économie mixte Arcavi qui emploie 64 personnes sur ses structures d’Eteignières et Charleville-Mézières doit réaliser en 2021 sur son site de Chalandry Elaire une chaîne de tri des déchets industriels afin de valoriser les produits encombrants. 10 millions d’euros seront consacrés à ce projet qui s’étendra sur une superficie d’un hectare. À la clé : 10 nouveaux emplois.

Hermès démarrera son chantier à la fin du printemps 2021

Le géant du luxe créera en 2021 son deuxième atelier de fabrication de sacs à main à Tournes-Cliron. En 2022, avec ce second site, les Ardennes deviendront le sixième pôle maroquinier d’Hermès en France. Poursuivant depuis le 2 mars 2019 à Charleville-Mézières sur la zone Activence le plan de formation des futurs salariés de sa deuxième maroquinerie ardennaise, le groupe Hermès dans la discrétion qui le caractérise reste ainsi en parfaite harmonie avec le calendrier qu’il s’était fixé en vue de son implantation, en 2022, sur la zone industrielle « Ardennes Emeraude » de Tournes Cliron. Dans un bâtiment provisoire de 2 400 m2 spécialement aménagé pour ce processus par Proteame, ce sont déjà plus de 120 personnes qui, au rythme de contingent de 40 stagiaires par session, se sont initiées à la fabrication de A à Z des sacs à main griffés Hermès. Pour cela, le groupe s’appuie sur l’expertise de ses propres salariés. En l’occurrence, les maroquiniers exerçant depuis 2004 à Bogny-sur-Meuse ce métier manuel exigeant. Les avancées sont les suivantes : choix de l’agence d’architecture lilloise Coldefy & Associés Architectes Urbanistes et du cabinet suisse Vogt Landscape Architects pour l’aménagement paysager, dépôt du permis de construire et lancement de la démarche menant à l’autorisation des installations classées pour la protection de l’environnement ainsi que l’achat auprès de la CCI des huit hectares de terrains pour un montant 1,3 millions d’euros.

La réalisation de la maroquinerie « bis » est programmée pour la fin du printemps 2021. Elle doit être opérationnelle en 2022 en accueillant sur place la première promotion d’artisans. Réaffirmant son ancrage local, Hermès satisfait de la manière dont son usine de Bogny-sur-Meuse, dirigée par Pierre Pezerat, a grandi entend renforcer par la suite son pôle artisanal ardennais avec une troisième implantation potentielle qui devrait aussi employer 250 personnes.

Une prison à Donchery qui attend beaucoup de la formation

Choisie le 20 février 2020 comme Arras (Pas-de-Calais) et Toul (Meurthe-et-Moselle) par le ministère de la Justice pour accueillir un centre de détention innovant destiné à favoriser la réinsertion de 180 détenus en fin de peine, la commune de Donchery se prépare déjà à cette expérimentation centrée sur la formation et le travail en lien avec les PME locales. La réalisation de cet établissement à R+2 de 10 000 m2 de surface au plancher sera finalement intégrée dans le parc d’activités Ardennes Azur récemment cédée par la CCI à Ardennes Métropole. Un comité de pilotage stratégique est sur le point d’être créé. Les premiers appels d’offre devraient être lancés en 2022 pour l’ouverture en 2024 d’une prison qui ressemblera plus à un grand centre de formation et de travail puisqu’un espace sera dédié à la vie des entreprises. Objectif avoué : permettre aux détenus en fin de peine de se construire un « fort projet de sortie ».

Pascal Rémy


AUBE

Côté projets, le programme des entreprises et des collectivités auboises semble plutôt bien fourni pour 2021. Toutefois, à la volonté de continuer d’investir même après une année 2020 difficile pour tous, s’oppose une incertitude quant à l’évolution de la crise sanitaire.

Les collectivités en première ligne

Le Conseil départemental de l’Aube, Troyes Champagne Métropole et les communes ont affiché leur volonté de poursuivre leurs investissements en 2021, avec le soutien de l’État et du Grand Est. Le département de l’Aube envisage même un emprunt de 69 millions d’euros pour faire face à ses besoins d’investissements de l’exercice 2021.

Pour l’exercice 2021, un emprunt de 69 M€ pourrait être inscrit pour faire face au besoin de financement de la section d’investissement (83,1 M€).

Avec l’autofinancement, le conseil départemental présidé par Philippe Pichery envisage près de 105 millions d’euros d’investissements en 2021. Dans ce cadre, quelques gros chantiers seront lancés en cette nouvelle année. Ce sera le cas par exemple du futur Complexe international multi-sports escalade (CIME), qui sera implanté entre les terrains synthétiques du complexe Henri-Terré et le nouveau campus de l’École spéciale des travaux publics. Tout a été fait pour que les premiers travaux puissent être lancés au cours de l’été 2021.

Le défi a été relevé par le Conseil départemental de l’Aube, qui investit 15 millions d’euros pour construire un vaste bâtiment de 5 000 m2 abritant un mur d’escalade de 18 mètres de hauteur (le plus grand de France), une salle modulable de sports et une capacité d’accueil de 3 000 spectateurs. « L’objectif sera aussi de proposer notre candidature pour accueillir des délégations dans la perspective des JO 2024 », ajoute Philippe Pichery.

C’est pourquoi le complexe devra être impérativement livré au printemps 2023. Toujours dans le domaine sportif, un important investissement se profile au complexe Henri-Terré, à Troyes. Plus de 10 millions d’euros pour une nouvelle halle de gymnastique, dont le permis de construire sera déposé au plus tard au cours de l’été 2021.

PRISON, COMMERCES ET LOGEMENTS

La ville de Troyes et TCM vont regrouper leurs services de sécurité dans l’ancien hôtel d’entreprises, rue des Bas-Trévois à Troyes. Le lancement des travaux est prévu en octobre 2021 pour une livraison à l’été 2022. Le coût de la réhabilitation atteint près de 2,5 millions d’euros. Bien visible depuis la rocade de l’agglomération, le chantier de la future prison de Lavau va prendre de l’ampleur au cours de l’année 2021. Un investissement de plus de 100 millions d’euros pour construire 18 bâtiments pour accueillir 472 détenus et 280 surveillants pénitentiaires. Les bailleurs sociaux aubois seront également très actifs en 2021 dans le département. Né de la fusion de Troyes Habitat et de Aube Immobilier, la nouvelle entité Troyes Aube Habitat a programmé la construction de 258 nouveaux logements en 2021 ainsi que l’investissement de 70 millions d’euros en construction, de 10 millions d’euros en réhabilitation et de 13,5 millions d’euros pour l’entretien courant. L’autre bailleur social aubois, Mon Logis, ne sera pas en reste avec quelques grosses opérations prévue en 2021, dans l’Aube mais aussi dans les départements limitrophes. Ce sera par exemple le cas avec l’engagement de la requalification urbaine du quartier Debussy, à Pont-Sainte-Marie. À partir de l’été, trois tours de logements vont être démolies ainsi que l’ancien centre commercial pour laisser place à de nouveaux projets. La liste des chantiers à ouvrir en 2021 est encore longue, par exemple avec la rénovation de l’immeuble haussmanien Les Réunis à Troyes par le groupe Galia.

La gare de Troyes entre chaud et froid

Enfin, l’heure du déblocage est venu pour l’ancien complexe hôtelier de Jean-Jacques Lamblin à la gare de Troyes. Après un long bras-de-fer judiciaire entre le propriétaire et le président de TCM, François Baroin, qui a failli aboutir à une procédure d’expropriation, c’est finalement Vinci Immobilier qui s’est porté acquéreur de l’ancien complexe de deux hôtels et cinq restaurants ayant tous fermés leurs portes entre 2009 et 2012. Les travaux de désamiantage et de démolition des immeubles devenus vétustes seront lancés au début de la nouvelle année. Le chantier s’étalera sur au moins deux années, le temps nécessaire pour construire une résidence pour seniors, une autre pour étudiants ainsi qu’un nouvel hôtel d’une centaine de chambres ainsi que des espaces de restauration. Une excellente nouvelle pour le pôle gare qui avait déjà changé de visage avec les investissements portés par TCM depuis 2017 – 22 millions d’euros – pour requalifier les espaces publics et réaménager les stationnements.

RETARD SUR LA LIGNE

Seule ombre au tableau, le nouveau retard accusé par le programme d’électrification de la ligne Paris-Troyes. En principe, c’était en 2021 que la ligne devait être électrifiée jusqu’à la gare de Nogent-sur-Seine. Mais la crise sanitaire est passée par là, retardant sérieusement l’avancée des chantiers de cette première phase. Conséquence, ce n’est qu’en 2022 que le premier train électrique entrera en gare de Nogent-sur-Seine à moins que de nouveaux obstacles ne viennent entraver les travaux.

Concernant l’arrivée jusqu’en gare de Troyes, l’horizon s’est encore éloigné. L’espoir initial d’une arrivée en 2022 s’est éloigné depuis quelque temps, et il est désormais question d’une mise en service comprise entre 2026 et 2028, soit avec au moins quatre années de retard par rapport au calendrier initial.

Ces entreprises qui continuent d’avancer

Les entreprises auboises ont continué de maintenir leurs investissements malgré le contexte particulier de l’année qui se termine. À l’image de la Chanvrière de l’Aube qui a investi dans une nouvelle unité industrielle à Saint-Lyé. « Cette usine sera opérationnelle au printemps 2021 et nous permettra de doubler notre capacité de défibrage pour la porter à 100 000 tonnes par an », précise Benoît Savourat, président de cette coopérative regroupant 400 agriculteurs de l’Aube, mais aussi de la Marne et d’autres départements limitrophes.

Autre gros investissement industriel qui devrait être opérationnel en cette nouvelle année, celui de Garnica. Le fabricant de contreplaqué de peuplier a prévu le lancement de sa première unité de déroulage de peuplier pour la fin de l’année 2021. L’entreprise Larbaletier de Fontaine-les-Grès s’attaquera au marché russe du recyclage de bouteilles en verre et en plastique, ainsi que de canettes aluminium au cours de l’été prochain. La PME auboise va mener un test d’envergure à Moscou avec ses machines Ecobox capables de collecter et préparer le recyclage de bouteilles plastiques, de canettes d’aluminium et de bouteilles en verre.

Autre illustration de cette volonté d’aller de l’avant, Nigloland. Malgré un nombre de visiteurs divisé par deux en 2020 pour cause de Covid-19, le parc à thème de Dolancourt va réaliser en 2021 le plus gros investissement de son histoire. D’un coût de 12 millions d’euros, Krampus Expédition sera une attraction unique en France qui devrait faire revenir en nombre les visiteurs pour la saison 2021. Le chocolatier troyen Pascal Caffet investira son nouveau laboratoire aux Écrevolles, au printemps 2021, après une année de construction. La PME de 75 personnes doublera ainsi ses lieux de fabrication à Troyes.

Laurent Locurcio