« 2020, une année stupéfiante ! »

Géraud Spire, Bernard Detrez et Benoît Dave ont dû innover pour présenter leurs vœux aux plus de 14 000 ressortissants consulaires.

Depuis 2014, la Chambre économique des Ardennes, qui regroupe la Chambre d’agriculture, la Chambre de métiers et de l’artisanat et la Chambre de commerce et d’industrie, organise une cérémonie de vœux consulaires, le premier lundi du mois de janvier.

Cette année, malgré la crise sanitaire, ils n’ont pas dérogé à l’usage. Mais faute de maintenir cet évènement dans sa forme habituelle, les trois présidents de chambres consulaires ont maintenu ce rituel de façon dématérialisée. Dans une vidéo, Géraud Spire (CCI), Benoît Dave (Agriculture) et Bernard Detrez (Métiers et artisans) ont dressé, dans un contexte très incertain, le bilan 2020 et les perspectives pour 2021.

UN SCÉNARIO SANS PRÉCÉDENT

Premier à entrer en scène, Bernard Detrez. En tant que président de la chambre économique, il a rappelé que 2020 avait été marqué par un scénario sans précédent avec un arrêt total de l’activité durant quelques semaines. « Jamais, nous n’aurions pu imaginer vivre une telle période. Heureusement, la Préfecture et les collectivités nous on apporté un soutien indéfectible ».

Il a remercié les entreprises ayant contribué à la confection des moyens de protection (masques, blouses, visières et gants) durant la crise sanitaire et déploré les problématiques durables connus par l’hôtellerie, les cafetiers, la restauration et les équipements culturels. Avant de se féliciter de la réactivité des trois chambres via la pla teforme d’entraide aux ressortissants. Géraud Spire a enchaîné en qualifiant l’année passée de « stupéfiante ». « Elle avait pourtant bien commencé en laissant augurer une reprise de la croissance. Puis, la pandémie a tout chamboulé en amenant, à notre grande stupeur, la fermeture des entreprises, et le coup de tonnerre de la mi-octobre avec un second confinement ». Durant les deux vagues, le réseau consulaire a joué un rôle important en s’attachant à accompagner les entreprises afin qu’elles s’approprient les différents mesures prises par l’Etat (chômage partiel, PGE…) pour mieux passer ce cataclysme. Des dispositifs complétés par les fonds de résistance abondés par les différentes collectivités.

« L’Etat a d’ailleurs su reconnaître le travail des CCI puisque notre dotation budgétaire, en constante diminution ces dernières années, a cette fois été maintenue. Il faut maintenant souhaiter que la vaccination débouchera sur une reprise normale. Il faudra alors se préparer aux transformations révélées par cette crise. Comme la nécessité de numériser et digitaliser ». Mais il ne faut pas désespérer a dit Géraud Spire en s’appuyant sur la progression du nombre de créations d’entreprises constatée en 2020 : 304 contre 283 en 2019.

« STOPPER LA COURSE AUX PRIX BAS »

Enfin, Benoît Dave a fait le point sur la situation agricole dans le département. « Nous avons débuté l’année dans la difficulté avec les problèmes connus dans l’élevage, la présence à nos frontières de la peste porcine et les à-coups météorologiques. Cette conjonction d’aléas a été suivie d’un changement des habitudes alimentaires, de la mise en place de nouvelles réglementations, d’un renouvellement de générations ». Malgré les changements climatiques ayant touché toutes les filières, il a donc fallu que les agriculteurs locaux s’adaptent. Ils ont été au rendez-vous en remettant en cause beaucoup de certitudes et d’habitudes. « Il faut savoir qu’une prairie qui grille en plein été, c’est comme une usine qui s’arrête », a souligné Benoît Dave qui a estimé « irresponsable de vouloir continuer la course au prix bas en matière alimentaire. Ce n’est pas durable ». Voulant conclure sur un aspect plus positif, les trois représentants consulaires ont ensuite mis l’accent sur des signes d’espoir. Comme les prochaines implantations dans les Ardennes d’Agronutris et Hermès, plusieurs développements endogènes et l’appui de trois dispositifs : le plan France Relance, le Business Act Grand Est et le Pacte Ardennes, pour relancer la machine économique.