2020, une année décidément pas comme les autres

La rédaction des Petites affiches Matot Braine vous propose de revenir sur les événements et les acteurs qui ont fait l’actualité cette année dans la Marne, l’Aube et les Ardennes.

Marne

Champagne, la drôle d’année

L’année 2020 restera longtemps gravée dans les mémoires des Champenois. Tout d’abord en raison de la crise sanitaire qui s’est abattue sur le monde, avec des répercussions immédiates sur la filière : fermeture des cafés, hôtels, restaurants et discothèques, expéditions à l’arrêt, fermeture du marché aérien… Sur les cinq premiers mois de l’année 2020, les ventes sont passées de 90 millions de bouteilles en 2019 à 61 millions en 2020 (-32%). Un recul de 36% en France, de 34% dans l’Union européenne et de 25% dans les pays tiers. De quoi avoir des conséquences suffisamment graves pour provoquer une crise sans précédent. Résultat : pour la première fois de son histoire, fin juillet, le Comité Champagne, qui réunit en son sein Négoce et Vignoble, n’avait pas trouvé d’accord sur les rendements. Une tension inédite dans une interprofession habituée au compromis. Un accord sera finalement trouvé in extremis, à 8 000kg/ha, l’échéance d’un paiement de 1 000 kg restera quant à elle suspendue aux résultats des expéditions 2020.

Si le déconfinement a permis au champagne de rebondir de manière exceptionnelle au cours de l’été, le reconfinement de l’automne a porté un nouveau coup d’arrêt à la filière. La Champagne s’attend donc à boucler l’année 2020 avecun bilan en baisse d’environ 25% et des expéditions estimées entre 225 et 235 millions de bouteilles, ce qui représenterait un manque à gagner global avoisinant 1,25 milliard d’euros. Pour rappel, l’année 2019 s’était déjà conclue sur des volumes historiquement bas à 297,6 millions de bouteilles.

Foire de Châlons annulée, le choc

Une annulation qui a résonné comme un coup de tonnerre pour la 2e foire agricole la plus importante de France après le Salon de l’Agriculture. Evénement de la rentrée du Grand Est, la Foire de Châlons-en-Champagne, accueille en effet chaque année 750 exposants et 250 000 visiteurs en dix jours Malgré un report de l’inauguration d’une semaine, après le 1er septembre pour coller aux exigences gouvernementales et deux scénarios successifs liant sécurité et mesures sanitaires, la Foire n’aura pas résisté à l’annonce de Jean Castex, le 11 août, prolongeant l’interdiction des rassemblements de plus de 5000 personnes. Ironie du sort, le destin de la Foire a été scellé par celui qui devait l’inaugurer le 4 septembre. Une situation critique pour les 750 exposants, pour les initiatives économiques et sociétales prévues au programme, pour les emplois générés pendant la dizaine châlonnaise (entre 2 000 et 3 000 personnes travaillent au quotidien sur la Foire) et pour l’avenir de l’UCIA, sa structure organisatrice. Cette dernière qui réalise habituellement un chiffre d’affaires annuel de 4,5 millions d’euros grâce à l’organisation de salons et événements, enregistre un déficit de 1,5 M€, principalement causé par cette annulation.

UN VITEFF EN 2021

Associée à la CCI de la Marne en Champagne, au Crédit Agricole du Nord-Est et au Groupe France Agricole au sein de la SAS EFFEVENT, UCIA Expos va désormais organiser le VITeff. Agence conseil au service du développement de la filière des effervescents, EFFEVENT, a pour ambition de faire « la promotion des savoir-faire des technologies des vins effervescents et le développement d’évènements au service de la filière des vins effervescents de qualité », soulignent Dominique Pierre, son Président, et Bruno Forget, administrateur. Le VITeff devrait à l’avenir confirmer la Champagne dans son rôle de fer de lance d’une effervescence de qualité et installer le territoire d’Epernay au cœur de cette démarche. La 16e édition de la biennale internationale des Technologies des Vins Effervescents sera organisée à Épernay, du 12 au 15 octobre 2021.

Paris-Vatry, une mobilisation sans faille pendant la crise

D’un côté un arrêt total de certaines activités, comme les vols commerciaux passagers, de l’autre une mobilisation accrue sur l’activité cargo. C’est donc une année 2020 toute en paradoxes qu’aura vécu l’aéroport marnais. D’avril à juin, Vatry a traité 90 vols directement liés à la crise sanitaire, des importations de matériel médical (plus de 600 millions de masques et plusieurs centaines de tonnes de matériels de protection) opérées en gros porteurs et issues de commandes passées pour l’Etat Français, des collectivités territoriales ou des entreprises privées. Sur le premier semestre, les équipes de l’aéroport ont ainsi traité plus de 8300 tonnes de fret, soit une hausse de 537% de l’activité par rapport à 2019. Le total de 2869 tonnes de fret de 2019 a été atteint dès avril 2020 et la piste marnaise devrait terminer l’année à près de 12 000 tonnes. En 2020, deux opérateurs majeurs ont aussi atterri à Vatry malgré la crise sanitaire. Le groupe chinois FTL, spécialiste des vols liés aux produits d’e-commerce, et l’entreprise Tarmac Aerosave, qui souhaite créer dans la Marne un nouveau site dédié à ses activités de stockage, maintenance, recyclage vert et maintenance moteur.

Acheter local avec les chambres consulaires

Afin de venir en aide aux commerçants et artisans locaux et pour répondre à l’appétence croissante des consommateurs pour les circuits courts, la Chambre de Commerce et d’Industrie, la Chambre des Métiers et de l’Artisanat et la Chambre d’agriculture de la Marne se sont ainsi regroupées pour lancer « J’achète en local.fr » : un nouveau service accessible au travers d’un site internet et d’une application intuitive, rapide et sécurisée. Une véritable place de marché destinée à permettre aux consommateurs de (re)découvrir l’offre locale de produits ou services locaux. En effet, avec la crise sanitaire, les consommateurs ont renoué avec l’essentiel et privilégient de plus en plus le commerce de proximité qui a considérablement gagné des parts de marché. De leur côté, les usages digitaux se multiplient également avec l’accroissement significatif des drive et des systèmes de « Click & collect ».

Mise en ligne à la mi-juin, elle permet aux commerçants, artisans et producteurs marnais de vendre de la manière la plus simple possible leurs produits directement en ligne via leur propre e-boutique. Ils gagnent ainsi en visibilité et diversifient les sources de leur chiffre d’affaires. À la mi-septembre, « J’achète en local.fr », développé par la start-up rémoise Bazam, comptait déjà 70 e-boutiques actives pour 1010 produits proposés aux clients.

Reims attire, malgré la crise

Malgré la crise sanitaire et les deux confinements, Reims continue de faire parler son attractivité. À l’image de l’agence de développement Invest in Reims, qui annonce avoir réalisé, en 2020 sa meilleure année, avec 34 implantations et 1 200 emplois accompagnés. Co-financée par le Grand Reims et la Chambre de Commerce de la Marne, l’agence a d’ailleurs reçu le Trophée d’Or 2020 de la stratégie d’attractivité du territoire le plus innovant, remis par le SIATI (Sommet Immobilier, Aménagement des territoires et Innovation). Plusieurs entreprises ont ainsi fait leur apparition à Reims en 2020, comme le groupe rouennais Attineos, spécialisé dans les services du numérique. Après avoir installé son premier salarié dans ses locaux rémois en juin 2020, l’entreprise compte se développer rapidement pour atteindre une équipe de 40 personnes en trois ans. Le groupe bancaire BPCE a quant à lui installé son service de mise en conformité des opérations de paiement à Reims pendant le premier confinement. Le groupe, qui prévoit à terme la création d’une quarantaine d’emplois a procédé dans la foulée à une dizaine de recrutements, accompagné par les services de l’URCA.

Axon’Cable, opération relocalisation

L’entreprise marnaise basée à Montmirail, Axon’Cable, spécialisée dans le câblage de haute-précision pour l’industrie aéronautique notamment, a inauguré en octobre 2020 une toute nouvelle usine de 4 000 m2 ainsi qu’une ligne de production inédite.

Baptisée AXOPLUS, elle illustre la volonté du groupe d’accélérer ses efforts en terme d’innovation. AXOPLUS aura pour finalité d’héberger la ligne de production « Salomon » dont la particularité sera d’extruder des rubans PTFE (PolyTetraFluorEthylène), « les plus longs, les plus fins et les plus précis au monde », selon Joseph Puzo, PDG d’Axon’Cable, qui anticipe toujours le contexte économique, à la lumière des cycles passés.

La ligne de production Salomon devrait être effective au mois de mars 2021 pour un produit qui devrait rapporter, d’ici 2023, environ 6 millions d’euros. La construction de l’usine AXOPLUS aura au total nécessité 4 millions d’euros d’investissement, d’ici 2023, 50 salariés devraient opérer sur ses lignes.

La joaillerie fait briller la région

La Haute école de joaillerie, créée en 1867 et située à Paris dans le très prisé quartier du Louvre, a ouvert en octobre 2019 une antenne à Reims, sur le site de l’UIMM. L’école qui forme 650 élèves par an, a choisi Reims, afin de s’implanter dans le Grand Est, à proximité de sites de création et de production de grandes maisons, comme Cartier à Bezannes ou Orest Group à Erstein.

À la sortie de l’école, celle-ci revendique une employabilité de 95% en CDI dans les trois mois et de 100% dans les six mois pour les jeunes. Très actif, le secteur de la joaillerie fait vivre les grandes marques mais également toute la multitude d’entreprises qui sous-traitent. La Haute école de joaillerie travaille ainsi en étroite collaboration avec les poids lourds du secteur : LVMH à qui appartient Chaumet, Dior, Bulgari et Tiffany&co, le groupe Richmont, propriétaire de marque telles que Cartier, Van Cleef, ou encore Piaget, mais aussi des “indépendants” comme Hermès ou Chanel.

Un Livre Blanc pour les futurs maires

Environnement socio-économique, accessibilité, offre foncière et immobilière à caractère économique et qualité de vie. Quatre critères retenus par la CCI Marne en Champagne pour réaliser son Livre Blanc des territoires de la Marne. Un document édité fin février, juste avant les élections municipales de mars, à partir d’une étude réalisée auprès de 515 chefs d’entreprise marnais (établissements de la sphère productive hors champagne) avec le concours du cabinet Prestance. Mis à la disposition du grand public, le document révèle les attentes mais aussi les perceptions des entrepreneurs sur leur territoire. Un document riche en enseignements tant au niveau départemental que sur chaque territoire pris individuellement. Ainsi, à titre d’exemple, à la question « Pour votre attractivité, quelles sont les principales qualités socio-économiques d’un territoire attractif ? », 48% des sondés ont répondu que la facilité de recrutement des collaborateurs est primordiale. Parmi les autres critères primordiaux viennent ensuite le climat social (31%), la facilité de réseautage (24%), la dynamique entrepreneuriale (24%), la fiscalité locale (21%) et l’implication des partenaires locaux (21%).

Monstock lève 1,6 M€

Créatrice d’une solution révolutionnaire en matière de gestion des stocks et des flux dans la supply chain Management et Logistique, la start-up rémoise Monstock a réalisé un grand bond en avant dans son développement en annonçant avoir bouclé un tour de table de 1,6 million d’euros courant 2020. Une levée de fonds qui va permettre à la start-up de renforcer de manière conséquente son équipe d’une vingtaine de collaborateurs installée au Village by CA de Bezannes.

Les innovations développées par l’entreprise rémoise permettent aux entreprises de gagner du temps et de la maîtrise en prenant le contrôle de leurs stocks et de leurs flux « à n’importe quel moment et n’importe où en mobilité ». Disponible en 9 langues, elle ont déjà séduit des centaines de clients dans 93 pays, notamment au Brésil ou au Japon. Parmi les références de la start-up rémoise, des groupes internationaux tels que H&M, SNCF, FM Logistic, Feed ou La Gentle Factory. Hébergée par Innovact à ses débuts, la start-up est aujourd’hui accompagnée par Scal’E-nov, l’accélérateur de start-up de la Région Grand Est.

Municipales : la prime aux sortants

Dans un contexte particulier marqué par le début du confinement lié au Covid-19, le premier acte des élections municipales a livré de nombreux enseignements dans la Marne, l’Aube et les Ardennes : un très faible taux de participation, la réélection au premier tour de nombreux sortants, le fiasco annoncé du parti présidentiel, l’effondrement du Rassemblement National… Pour les sortants qui n’ont pas été élus au premier tour, le verdict du second tour a été repoussé au 28 juin, crise sanitaire oblige.

L’abstention a atteint des niveaux records dès le premier tour avec une baisse d’une quinzaine de points en moyenne par rapport aux municipales de 2014 qui avaient déjà enregistré une faible participation.

À Vitry-le-François, où plusieurs listes disputaient la ville au sortant Jean-Pierre Bouquet, la participation atteint 40,94%. Jean-Pierre Bouquet est arrivé en tête (42,47%) devant les listes de Linda Munster (23,83%), de Cyril Triolet (19,55%) et la liste Rassemblement National de Pascal Erre (12,05%). Le maire sortant sortira vainqueur de cette quadrangulaire au second tour avec 52,2% des voix, seul candidat de la gauche marnaise à tirer son épingle du jeu dans ces municipales, signe d’un département ancré à droite, dans toutes ses composantes.

Pas de suspense à Epernay, le maire sortant divers droite et centre, Franck Leroy, s’est imposé dès le premier tour avec 61,03% des voix. La liste de la gauche menée par Jean-Paul Angers arrive en deuxième position avec 21,71%, devant la liste RN de Cindy Demange (14,50%) et la liste Lutte Ouvrière de Laurence d’Albaret (2,76%).

À Reims non plus. Alors que les électeurs rémois avaient le choix entre dix listes , ils ont largement plébiscité le maire sortant Arnaud Robinet pour un second mandat. Il a été crédité de 66,32%, devançant le chef de file de l’opposition Eric Quénard (12,32%), l’écologiste Léo Tyburce (5,65%) et la liste RN de Jean-Claude Philipot (5,50%). Outre le score spectaculaire d’Arnaud Robinet, l’autre surprise est venu du résultat enregistré par le candidat de la République En Marche Gérard Chemla, qui n’a enregistré que 3,29% des voix.

À Châlons-en-Champagne, arrivé largement en tête avec 46,04%, le maire sortant Benoist Apparu n’est pas parvenu à décrocher une élection dès le premier tour. Les trois autres listes menées par Rudy Namur (25,56%), Alan Pierrejean (15,43%) et Dominique Vatel (12,97%) ayant décroché leur sésame pour un second tour. Châlons-en-Champagne, seule grande ville marnaise où le Rassemblement National n’a pas présenté de liste, a réélu Benoist Apparu au second tour de cette quadrangulaire le 28 juin, avec 53,17% des voix et une abstention de 73,93%.

À Charleville-Mézières, le maire sortant Boris Ravignon (photo) n’a fait qu’une bouchée de ses opposants où ne figurait aucune liste RN. Alors que la participation était de 31,74%, il s’est imposé dès le premier tour avec 77,62% des voix, loin devant la liste d’union de la gauche de Sylvain Dalla Rosa (12,24%), la liste écologiste de Christophe Dumont (7,67%) et celle de Lutte Ouvrière conduite par Mink Takawe (2,46%).

À Troyes, la prime au sortant aura aussi bénéficié à François Baroin, habitué du genre et confortablement réélu pour un cinquième mandat avec un score sans appel de 66,78 %. Comme ailleurs, la liste LREM n’est pas parvenue à s’enraciner à Troyes avec un faible score de 5,47 % et une seule conseillère élue, alors que la liste Lutte Ouvrière ferme la marche avec 2,42 %.

Dans le reste de l’agglomération, le maire sortant de La Chapelle-Saint-Luc, Olivier Girardin repart lui aussi pour un nouveau mandat avec un score très large de 68,79 %, mais face à une seule liste d’opposition. Autres réélections dès le premier tour, celle de Jean-Michel Viart, à Saint-Julien-les Villas, avec 58,09 % des voix, Eric Vuillemin, à Romilly-sur-Seine avec 57,42 %, et Philippe Borde, à Bar-sur-Aube avec 59,62 % des voix.

Benjamin Busson


ARDENNES

DGF implante un entrepôt à Rethel

Après Enercon et avant Agronutris à la mi-février et Demoizet en 2022, DGF a pris ses quartiers à Rethel le 19 octobre. Acteur majeur des métiers de bouche (boulangerie, pâtisserie, restauration), cette PME a regroupé sur la zone de l’Etoile l’intégralité des services de ses ex-antennes de Revin, Bétheny et Soissons dans un bâtiment de 3000 m2 comprenant une plateforme logistique tri-température. Le résultat d’un investissement de sept millions d’euros mûri durant trois ans. Le nouveau site rethélois, dirigé par Christophe Fandre qui encadre une équipe de 35 salariés dont 75% travaillaient déjà dans les trois anciennes agences, entend couvrir les besoins de ses clients dans l’Aisne, les Ardennes, la Marne, la Meuse et en Belgique.

Un service des finances publiques à Charleville-Mézières

Le 29 janvier, Gérard Darmanin, encore ministre de l’Action et des Comptes publics, a annoncé que Charleville-Mézières ferait partie des 50 premières collectivités locales à accueillir un service des Finances Publiques. Cette opération de délocalisation en région qui vise à rapprocher les administrations de leurs concitoyens se concrétisera en 2021. Elle permettra aussi à l’Etat d’occuper des locaux moins chers en province que dans les grandes métropoles.

Un projet éco-responsable inédit a la fonte ardennaise

Entreprise phare de l’industrie locale, La Fonte Ardennaise (650 salariés sur ses sites locaux, 95 millions d’euros de chiffre d’affaires, 45 000 tonnes pièces de fonte par an) va injecter 4 millions d’euros pour créer une unité de régénération de sable de fonderie. Une première en France dans le domaine de la sous-traitance..

Un nouveau gestionnaire pour le Château de Sedan

Propriétaire du plus grand château fort d’Europe depuis 1962, la commune a confié la gestion du « géant de Sedan », le 1er juin, au groupe Alfran. Cet opérateur privé a pour mission de revaloriser un site dont l’affluence (60.000 visiteurs) tardait à décoller. Le nouveau délégataire s’est fixé l’objectif d’atteindre les 100 000 visiteurs d’ici 2024, date des 600 ans du plus grand château d’Europe.

AFS a déjà créé 60 emplois à Sedan

Grâce à l’entrée dans son capital à hauteur de 60% d’un de ses principaux donneurs d’ordre, Arcelor Mittal, AFS à Sedan a pu se lancer dans un plan d’investissement qui doit l’amener à produire 1.300 cylindres et créer 90 emplois à l’horizon 2023. La PME ardennaise a déjà recruté une soixantaine de nouveaux salariés pour atteindre, aujourd’hui, un effectif de 220 personnes.

Des PME s’engagent dans la lutte contre le covid

Pour répondre à la demande croissante de protection des salariés et du personnel soignant, plusieurs entreprises locales se sont engagées dans la lutte contre la Covid_19. A savoir : Dupuy, TSC, Sopaic Repro, Affelm, Arden Plast à Mouzon, Agathe vous gâte, Arthur France Coussins, Coopélis, Ardennes Patrimoine Insertion, Green Line France, Ardenn’Pac, 3 D métal Industrie et Fusion Graphic.

Concept Iton à Les Mazures a pour sa part élargi son domaine d’activité en fabriquant des échangeurs thermiques destinés à l’oxygénothérapie à la demande du groupe industriel Air Liquide. Avelec à Douzy a conçu une barrière sanitaire. Et le laboratoire départemental d’analyses à Hagnicourt a traité les prélèvements nasopharyngés.

Scorpe technologies dans l’ex-sucrerie de Saint-Germainmont

Acteur majeur du marché du secours, Scorpe Technologies implantée à Witry-lès-Reims depuis 20 ans a regroupé ses activités et ses 25 collaborateurs sur une surface de 5000 m2 dans l’ex-sucrerie de Saint-Germainmont, à l’abandon depuis 2000 et aménagée « façon google » selon Sylvain Duménil , le dirigeant. D’abord expert dans la vente de pinces de désincarcération, cette PME a étendu son registre dans des dispositifs électroniques sophistiqués utilisés lors de catastrophes naturels ou effondrements de structures, l’ouverture de portes blindées ou les opérations de sauvetage routier.

Scorpe technologies compte se lancer dans la formation en créant dans les Ardennes un centre d’entraînement unique au monde dédié aux pompiers, membres de forces spéciales ou au Raid.

En plein développement

Avant de fêter ses 100 ans en 2021, l’entreprise douzynoise Constructions Métalliques Cardot qui avec sa filiale Cardot Nature compte 70 personnes et réalise un CA de 17 millions d’euros a intégré un centre d’usinage nouvelle génération afin de maintenir un haut niveau de compétitivité.

Itou pour la SA Colin-Milas à Thilay qui a procédé à une nouvelle extension de ses bâtiments en se dotant d’un nouvel atelier d’usinage de 2 500 mètres carrés afin de pénétrer de nouveaux marchés et de bonifier ses prestations.

D’autres PME sont aussi entrées en phase de développement en 2020 : Hanon Systems, la Semap à Bogny-sur-Meuse, Acciome 08 et Concept Iton aux Mazures, ATM à Carignan et aussi Sopaic Repro à Charleville-Mézières.

Une plateforme téléphonique nationale à l’URSSAF

Retenu pour l’installation d’une plateforme nationale d’entraide téléphonique des Urssaf, le site carolomacérien de l’Urssaf Champagne Ardenne, installé dans le quartier de la Ronde-Couture, a recruté à cet effet quinze conseillers offres de service en plus des 50 agents déjà en poste. En un an, cette cellule a pris en charge 80 335 appels téléphoniques.

Fège repris par Duguit

Placée en redressement judiciaire le 20 avril 2020, l’entreprise vouzinoise Fège a été rachetée le 21 octobre par la société sparnacienne Duguit Technologies, leader mondial du bac de congélation des cols de bouteille. Mais sur les 53 salariés de l’effectif de la PME ardennaise, seulement 27 ont été gardés.

Plan de relance : déjà quatre lauréats

Trois entreprises ardennaises, Bourguignon-Barré à Hautes-Rivières, Arden Plast à Mouzon et Automatisme Tôlerie, Mécanique à Carignan mais aussi la start-up toulousaine Agronutris, appelée à créer 60 emplois à Rethel, ont été retenues dans le cadre du plan France relance et seront soutenus par l’Etat dans le cadre de projets de développement.

Quelques ombres au tabeau…

L’abattoir de Rethel toujours en sursis

Sauvé de la fermeture en février 2017 en ayant été repris par la coopérative d’intérêt collectif par actions simplifiées « Viandes et Territoires », l’abattoir de Rethel traverse à nouveau une période d’incertitudes. Mise en redressement judiciaire le 9 janvier 2000 par le tribunal de commerce de Sedan en raison de récurrents problèmes financiers, la structure chère aux éleveurs, négociants de bestiaux, exploitants et bouchers de la Marne, de l’Aisne et des Ardennes (70 actionnaires au total) devra assurer sa pérennité avant son prochain passage devant l’organisme consulaire prévu en avril 2021. Pour éviter le pire, l’abattoir du sud des Ardennes, devenu entretemps le plus important centre d’abattage ovin du Grand Est grâce à la collaboration des « bergers du Nord-Est » (Aisne), a néanmoins dû se séparer de douze salariés. Elle fonctionne désormais avec 24 employés.

Huit licenciements projetés à Amphénol

Confrontée à une période très délicate comme de nombreuses autres entreprises du département travaillant dans l’aéronautique (Bourguignon-Barré, Whealabrator, et Ardennes CN), Amphenol Air LB spécialisé dans la connectique et qui emploie 274 salariés à Wé près de Carignan envisage de licencier huit de ses employés oeuvrant dans les services commercial, magasin et qualité. Une mesure qui intervient alors que le transport aérien mondial a été mis à terre par l’épidémie.

ArcelorMital : arrêt d’une ligne de fabrication

Deuxième employeur avec 125 salariés de la commune de Mouzon, l’entreprise ArcelorMital qui fait partie de la branche produits plats du groupe a stoppé en juillet 2020 une de ses deux lignes de fabrication dans le cadre d’une réorganisation de la production à l’échelle nationale.

Si la mise en sommeil de cette ligne de revêtement n’a entraîné aucune suppression de postes, les contrats d’une vingtaine d’intérimaires n’ont pas été renouvelés.

Tagar abandonne son site de Margut

La saga ardennaise de Tagar ne repose plus que sur un seul maillon : son usine de Carignan d’ailleurs en plein essor dans le parachèvement d’acier pour les charpentiers et les constructeurs de ponts roulants. Le site de Margut, spécialisé dans le refendage a, lui, définitivement cessé son activité.

39 130 salariés au chômage partiel

Selon la Dares, service statistique du ministère du travail, 4 163 demandes de chômage partiel ont été demandés dans les Ardennes entre le 1er mars et le 1er juin 2020. Ces demandes ont concernés 39 130 salariés. 15,7 millions d’heures, au total, ont été chômées durant cette période. Les secteurs ayant eu le plus recours à cette mesure sont la construction et le commerce.

Pascal Rémy


Aube

Les entreprises auboises entrent en guerre contre le Covid-19

Les entreprises textiles auboises auront traversé l’année 2020 comme si elles étaient sur des montagnes russes, alternant périodes d’arrêt et de surchauffe. D’un côté, une activité traditionnelle quasiment à l’arrêt lors des phases de confinement et de fermeture des boutiques de vêtements un peu partout dans le monde. De l’autre, un retour dans les ateliers pour fabriquer des masques en tissu, en particulier au printemps alors que le pays tout entier en manquait cruellement. Toutes les entreprises auboises se sont attelées à la tâche, les plus grandes comme Lacoste, Petit Bateau, Le Coq Sportif, comme les plus petites à l’image de l’Atelier d’Ariane, Emo, Tismail, Chanteclair, Bugis, Compositex ou encore Lafitte par exemple. Pour ces dernières, la fabrication de masques est progressivement devenue une activité très importante qui leur a permis de passer l’année. Et ce, même si, après la reprise des importations de masques chinois, une menace pesait sur l’écoulement des stocks produits par des entreprises auboises. La généralisation du port du masque dans les espaces publics, à partir du mois d’août notamment, aura permis de relancer la machine et d’écouler les stocks aubois. Au passage, au-delà de l’impact économique sur l’activité des entreprises, cette production aura aussi mis la lumière sur la réactivité et la solidarité de la filière textile auboise. Par exemple on aura vu Emmanuel Macron arborer un masque « made in Aube » de Chanteclair ou encore François Baroin porter un masque orné du crocodile Lacoste.

MOBILISATION GÉNÉRALE

Toujours au chapitre de la fabrication de masques, il faudra retenir l’implantation, en quelques semaines seulement, de la nouvelle usine de BioSerenity sur la Technopole de l’Aube. Un investissement de 12 millions d’euros avec 150 emplois à la clé pour fabriquer quotidiennement plus de 500 000 masques chirurgicaux et FFP2. Mais il n’y a pas que la filière textile qui s’est mobilisée dans l’Aube pour aider le pays à affronter la pandémie. C’est aussi le cas de Larbaletier, la PME de Fontaine-les-Grès. Pour répondre aux besoins de ses clients de la distribution, Larbaletier a conçu et vendu plus de 300 portiques « Clean course ». En y faisant passer son chariot avant de faire ses courses, le consommateur s’assure de sa désinfection grâce au brouillard de gel hydro-alcoolique diffusé. Le gel hydro-alcoolique aura aussi été une fabrication auboise, par exemple à la sucrerie-distillerie Cristal Union d’Arcis-sur-Aube.

L’industrie auboise a fait face à l’adversité

L’année n’a pas été simple, mais l’industrie auboise a plutôt mieux tenu le coup que d’autres secteurs. Certains se sont même mis à recruter pour faire face à un accroissement d’activité. C’est par exemple le cas du fabricant de vêtements pour enfants Petit Bateau, dont les ventes sont montées en flèche grâce notamment à l’explosion de la vente en ligne. Pour faire face, l’entreprise auboise a recruté une centaine d’intérimaires sur sa plateforme du parc logistique de l’Aube à Saint-Thibault. Pok, le fabricant nogentais d’équipements de lutte contre les incendies, dont l’activité est tirée par l’international, a réussi à tirer son épingle du jeu, et, à la fin de l’année, la PME a même lancé un plan de recrutement d’une trentaine de collaborateurs supplémentaires ! Le président de la Poste, Philippe Wahl, est venu dans l’Aube, notamment à l’usine Cycleurope de Romilly-sur-Seine qui va fabriquer une bonne partie des 25 000 vélos électriques de la région Île-de-France pour son service Véligo. Le fabricant de tubes plastiques et de systèmes d’eaux pluviales Fränkische France a connu une année intense avec des mois records notamment cet été. La PME de Torcy-le-Grand a même réalisé des embauches pour suivre la cadence. Un bref tour d’horizon qui démontre que l’industrie auboise aura même fait mieux que résister dans un contexte très compliqué. Autre point fort à retenir de l’année 2020 sur le plan industriel dans l’Aube, le lancement des travaux de la future usine Garnica aux portes de Troyes. Pedro Garnica (photo), un industriel espagnol devenu l’un des leaders du contreplaqué de peuplier, est venu en personne au début de l’année pour l’ouverture du chantier. La première unité de déroulage de peuplier devrait être opérationnelle en 2021, et l’usine auboise devrait progressivement monter en puissance pour compter 300 emplois directs. Cet investissement de 80 millions va également générer 500 emplois indirects, notamment dans la sylviculture de peuplier dont la filière dans le Grand Est a déjà été relancée.

L’Estac dans la cour des grands

C’est aussi l’une des informations à retenir de l’année 2020. Après plusieurs tentatives infructueuses de rachat, le club de football professionnel troyen a enfin trouvé un repreneur, et pas n’importe lequel. En effet, l’Estac a désormais un point commun avec Manchester City, l’un des plus grands clubs européen, puisqu’il appartient au même groupe. Daniel Masoni, qui en était le président depuis 2009, a cédé son club au City Football Group, derrière lequel on trouve des fonds pétroliers Abu Dhabi, un fonds d’investissement américain et un partenaire chinois. L’Estac qui possède la particularité de ne compter que sur des sponsors aubois, et même un équipementier local avec le Coq Sportif, se trouve projeté dans le football mondial, parmi les dix clubs professionnels de City Football Group. De quoi donner des ailes aux joueurs troyens qui caracolent en tête de la Ligue 2 cette saison et ambitionnent une remontée au niveau supérieur.

Le bâtiment a fait face à la crise

Pour le secteur du bâtiment aubois, la situation aura été plutôt complexe à gérer avec l’arrêt de beaucoup de chantiers pendant le premier confinement. Toutefois, dès le moi de mai les travaux ont repris un peu partout, avec des nouveaux protocoles pour les salariés, ce qui a contribué à alourdir les coûts des chantiers. Les gros chantiers de l’année 2020 dans l’Aube ont ainsi tous repris leurs cours, comme ceux du campus de la future maison d’arrêt de Lavau, de l’usine Garnica, du nouveau centre de secours du SDIS à la Chapelle-Saint-Luc, du campus de l’ESTP à Rosières ou encore de la Cité du Vitrail à Troyes. En même temps l’ambitieux projet de requalification du quartier Jules-Guesde à Troyes a été lancé avec le chantier de démolition de deux premiers tours. Alors que certains chantiers comme celui-ci étaient lancés, d’autres se sont achevés, à l’image de celui de la rénovation des rues Turenne et Viardin au centre-ville de Troyes. Bref, beaucoup de pain sur la planche finalement, malgré la crise sanitaire. En matière de logements social, il faudra surtout retenir de l’année 2020 la préparation de la fusion de deux bailleurs sociaux aubois, Troyes Habitat et Aube Immobilier, en une nouvelle entité, Troyes Aube Habitat. Un rapprochement entrant dans le cadre de la loi Elan et qui sera effectif le 1er janvier 2021.

La crise produit déjà ses premiers effets

Malheureusement, malgré le nombre importants de dispositifs déployés par les pouvoirs publics pour permettre aux entreprises de surmonter la crise, les premières victimes sont à déplorer. Dans le secteur du commerce, un certain nombre de magasins ont déjà définitivement tiré leurs rideaux. Dans l’Aube c’est le cas par exemple de l’enseigne d’ameublement Alinéa, une locomotive de la zone commerciale Be Green de Saint-Parres-aux-Tertres dont la fermeture a entraîné la suppression de 41 emplois. Sur le front industriel, la liquidation judiciaire du groupe Kidiliz, propriétaire d’Absorba, a été un choc. Il ne restait déjà plus que 130 emplois à Troyes de ce qui avait-été un fleuron de la bonneterie auboise sous la forme d’Absorba-Poron. Quelques emplois seulement ont pu être sauvés, mais la plupart auront disparu sous l’effet de cette liquidation. Pour faire face à la crise, des entreprises ont aussi adapté leurs effectifs par des plan sociaux, comme par exemple Gravotech dont une usine est basée à La Chapelle-Saint-Luc.

Laurent Locurcio