2020 année de soutien, 2021 année de projets

Bpifrance Grand Est a dévoilé son bilan d’activité 2020. Une année marquée par une forte mobilisation de la banque en soutien aux entreprises touchées par la crise, avec 4 844 entreprises soutenues à hauteur de 2,2 milliards d’euros.

Bernard Nicaise, directeur Bpifrance Grand Est, rappelle la nature de l’ADN de l’organisme, celui de la proximité. « Bpifrance est une banque publique qui intervient pour le financement des entreprises, qu’elles soient en phase d’ambition, avec l’envie d’investir ou en phase sensible, avec un besoin de trésorerie. » La banque agit principalement en menant des entretiens en « one2one » avec des dirigeants d’entreprises afin de faire éclore des projets et ainsi, évaluer les meilleures solutions de financement. Mais la particularité de Bpifrance c’est aussi de garantir les banques elles-mêmes, pour couvrir une partie du risque.

4 844 ENTREPRISES SOUTENUES EN 2020

En 2020, Bpifrance Grand Est a soutenu 4 844 entreprises à hauteur de 2,2 Md€, permettant de mobiliser 4,8 Md€ de financements publics et privés. Son activité en Financement a été très intense avec 1 milliard d’euros injectés dans les entreprises (+58% par rapport à 2019). Dès le 16 mars, Bpifrance Grand Est a apporté une aide d’urgence en adaptant sa gamme de crédits à moyen et long terme. 404 M€ de prêts de soutien à la trésorerie « spécial crise » ont été octroyés dès le mois de mars à 1 082 entreprises.

« Il a fallu injecter très rapidement de la trésorerie, rappelle Bernard Nicaise, et accompagner, avec les prêts Rebonds, jusqu’à 150 000 euros, pour les situations les plus urgentes. En l’espace de six semaines, nous avons rappelé 3 800 entreprises. » La mobilisation de tous les acteurs a donc été indispensable. « On s’est vite rendu compte qu’on n’y arriverait pas tout seuls. » En Grand Est, 8 milliards de crédits ont été accordés à 45 000 entreprises dans le cadre du PGE par l’ensemble des banques en 2020. « On a dépassé les 100 millions d’euros pour 1 000 entreprises, de risques pris par la Région Grand Est, sous l’ingénierie de Bpifrance », précise le directeur Grand Est.

FINANCER LE DÉVELOPPEMENT DE LA FORMATION

Et si les mesures de soutien ont permis de consolider les finances des entreprises, elles ont aussi servi à financer le développement et l’innovation, « avec des projets en hausse depuis un an ».

« Avec 123 M€, octroyés à 353 entreprises, le financement de l’innovation en Grand Est affiche une forte croissance de + 55%, qui s’explique par la mise en place de mesures spécifiques de soutien pour la French Tech, auquel s’ajoute le soutien aux filières industrielles du Plan France Relance dont Bpifrance est opérateur pour l’État », précise Bernard Nicaise.

Dans le cadre de France Relance et de l’initiative France Num, Alain Griset, ministre délégué chargé des Petites et Moyennes Entreprises, a confié à Bpifrance la mise en œuvre d’appels à projets destinés à sélectionner des groupements d’opérateurs capables d’organiser et de déployer des formations au numérique pour des TPE et des PME. Grâce à ce premier appel à projets, ce sont près de 18 000 entreprises qui pourront suivre des formations adaptées à leurs besoins, financés par France Relance. Par exemple, elles pourront bénéficier de formations leur permettant d’améliorer leur référencement en ligne, de créer un site vitrine, de mieux communiquer avec leurs clients, de numériser la gestion de leur facturation ou encore de sécuriser les données de leur entreprise.

Par ailleurs, dans le contexte de crise, la Région Grand Est et Bpifrance se sont massivement mobilisées au service des entreprises, notamment via le soutien de la commande publique, un des vecteurs de la Relance. « Nous sommes des spécialistes historiques de la commande publique, en Grand Est, ce sont 800 millions d’euros de crédits et 1,2 milliard de créances publiques ».

2021 est donc placé sous le signe de la Relance, notamment grâce Plan Climat. Dans le cadre de ce Plan, annoncé en septembre dans la lignée du Plan de Relance, Bpifrance entend proposer à l’ensemble de ses clients les moyens d’amorcer et d’accélérer leur transition, en amplifiant le déploiement de produits dédiés autour de trois thématiques majeures : le financement de la mise en transition des entreprises, le soutien à l’émergence et à la croissance des Greentech et l’amplification des financements et investissements à destination de la filière ENR. En Grand Est, quatre entreprises ont intégré la Communauté des Eclaireurs du Coq Vert. L’organisme compte ainsi mobiliser 40 milliards d’euros sur la période 2020-2024.

UNE REPRISE DE L’ÉCONOMIE RÉGIONALE

Concernant l’avenir, Bernard Nicaise est plutôt optimiste. « 70% de l’économie va bien », n’hésite-il pas à proclamer. « On a injecté dans l’innovation, on a de nouveau des projets à l’export, et localement, mon coiffeur a même refait son salon », glisse-t-il avec une pointe d’humour, afin de bien insister sur la reprise de l’économie. Car force est de constater que les projets sont là. Localement, en Champagne Ardenne, les projets d’installation de Sanou Koura ou des cycles Mercier dans les Ardennes en sont un bel exemple tout comme ceux d’agrandissement de Lebronze Alloys ou Legras industries dans la Marne. « 45% des crédits vont dans l’industrie pure », souligne pour sa part Grégory Givron, directeur Champagne Ardenne. « L’industrie déborde de projets. Il y a de la part des entreprises, cette sorte d’adrénaline du convalescent, c’est très bon signe », file la métaphore Bernard Nicaise en guise de conclusion.