2018, année calme dans l’immobilier toulousain

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La chambre interdépartementale des notaires a présenté le bilan des ventes d’appartements, de maisons et de terrains.

Appartements anciens ou neufs, maisons anciennes et terrains à bâtir : tous biens confondus, les ventes de l’année 2018 n’accusent qu’un léger ralentissement (- 1,4 %), selon la Chambre interdépartementale des notaires. Laquelle, par la voix de son président Me Philippe Pailhès et celle de Me Frédéric Giral, délégué de l’Institut notarial de droit immobilier, a présenté son étude traditionnelle dans les locaux où est installée la Chambre depuis septembre, au Belvédère – un bilan établi, à partir de la base de données Perval qui, pour chaque territoire de province, enregistre les actes enregistrés en étude notariale. « Léger repli » donc des ventes, même « s’il faut tempérer ce chiffre car les chiffres 2017 étaient exceptionnels en termes de volume », rappelle Me Giral. Le « tassement » observé se manifeste tout d’abord pour les appartements anciens, avec une baisse des transactions de 3,8 % ; Me Pailhès tempérant là aussi le constat, puisque « nous restons quand même sur des volumes importants », les ventes au quatrième trimestre 2018 se montant aux alentours de 13 000 appartements. Donc, que les éventuels inquiets se rassurent, « le marché reste actif et soutenu ».

Autre « point positif, le prix médian des appartements anciens connaît une évolution positive » bien que stationnaire (1 %), pour atteindre 2 420 € le m2 en Haute-Garonne. Sachant qu’encore cette année, « le département n’est pas l’un des plus chers de France, et que 80 % des transactions sont centrées sur la ville de Toulouse » : où, là, le mètre carré se monte en moyenne à 2 610 €, soit bien plus qu’Albi (1 790 €), Rodez (1 390 €) Montauban (1 320 €) ou Auch (1 290 €) – le prix le plus bas étant à chercher du côté de Carcassonne (880 €) – mais qui reste sans commune mesure avec des villes comme Bordeaux (4 230 €), Lyon (3 910 €), Nice (3 670 €) ou même Lille (3 100 €).

Me Pailhès observe également que le nombre de ventes à Toulouse sur l’ensemble des transactions en Haute-Garonne « s’érode progressivement, car il y a encore quelques années, nous étions à plus de 85% : il y a désormais un marché de la revente d’appartements en première et deuxième couronne, qui résulte en partie de fins de défiscalisations » prévues par exemple par la loi Pinel.

Quant aux autres départements, une surprise vient de l’Ariège, et plus précisément de la ville de Foix : longtemps l’une des communes au mètre carré le moins cher « de la région, et je dirais presque de France, celle-ci connaît un rattrapage des prix », remarque le président de la Chambre des notaires, tout comme Pamiers, avec une hausse de 11,6 % (la plus forte de tous les départements) pour atteindre 1120 €. Tandis qu’Albi vient en deuxième position avec une hausse de 6,2 %, ce que Me Pailhès explique « par l’installation de l’université, qui a attiré les investisseurs » dans la perspective, peut-être, de louer leur bien aux étudiants…

LES FORTUNES DIVERSES DE L’IMMOBILIER

En ce qui concerne la ville même de Toulouse, « il n’y a guère de surprise » avec des prix toujours élevés « dans le triangle d’or Capitole-Saint Georges-Saint Étienne » – dont les appartements se négocient respectivement au tarif de 4310 €, 4560 € et 4260 € le m2. Mais là aussi, surprise : apparaît désormais, dans les ventes d’appartements anciens, le quartier des Chalets « qui était plutôt connu comme une zone de ventes de maisons individuelles, mais un marché de la revente s’organise depuis que des marchands de bien transforment ces maisons en appartements » dont le prix médian au mètre carré a atteint l’année dernière 4 140 € (+8,5 %), ce qui surprend un peu Me Pailhès du fait du caractère légèrement excentré du quartier par rapport au fameux triangle d’or. À l’inverse, le notaire souligne la « contre-performance du quartier des Carmes » à 3 880 € le m2 (-5,8 %) ; lequel a toujours été le coin le plus cher de Toulouse, « mais il y a dû y avoir beaucoup d’appartements à rénover, ce qui a impacté les prix », hasarde Me Pailhès. Enfin, il est à noter que le prix médian des appartements neufs se monte, lui, à 3890 € le m2 (en hausse de 2,5 %).

Du côté des maisons anciennes, le nombre de ventes est « quasiment stable, autour de 11 000 transactions » pour des habitations qui, en majorité, comportent quatre pièces – même si les maisons d’une à trois pièces progressent, « du fait de contraintes budgétaires », explique Me Giral. Lequel souligne aussi qu’en Haute-Garonne, le prix médian des maisons anciennes a atteint l’année dernière 235 K€ (+ 0,8 %), « un marché très hétérogène dont le prix est dopé par Toulouse » mais là aussi, « sans commune mesure avec la région Paca où l’on atteint 300 K€» ou, à l’inverse, le reste de la région Occitanie où les prix se négocient plutôt vers 170 K€. Voire 135 K€ dans le Tarn, et même 103 K€ en Ariège.

Enfin, il est à noter que les volumes de vente de terrains à bâtir ont, eux, chuté de 18,4 % autour de 2000 transactions, tout comme les ventes enregistrées traduisent une baisse des surfaces : 36,5 % des terrains restent inférieurs à moins de 600 m2. Mais la baisse des volumes et des surfaces n’a pas pour autant engendré une baisse des prix, puisque le résultat médian est resté stable à 80 K€ en Haute-Garonne, après des années de baisse depuis 2007 ; puisque, aujourd’hui, la taille des terrains est arrivée à un palier minimal, « afin de rester sur des offres de maison en lotissement autour de 200 K€ », explique Me Giral.