160 candidats pour 46 sièges, les élections départementales des 20 et 27 juin ne devraient pas bousculer la majorité sortante forte de 34 élus. Les nouveaux prétendants sont 120 face aux 40 sortants qui tentent une réélection. Après René-Paul Savary, en octobre dernier, on notera, entre autres, les départs de Françoise Férat, première femme élue au Conseil général d’alors, et Dominique Lévêque, toujours maire d’Aÿ-Champagne depuis 32 ans.
Les 20 et 27 juin, concomitamment aux élections régionales, les électeurs sont appelés à voter pour le renouvellement des élus départementaux. Dans la Marne, ce scrutin concerne 46 sièges, soit deux conseillers par cantons. Il est régi par la réforme de 2013, appliquée dès mars 2015, est fixe les nouvelles modalités : un scrutin binominal (une femme et un homme) à deux tours. Même s’il est peu fréquenté (51% d’abstention en 2015) cet exercice paraît prisé du côté des prétendants et c’est le cas dans la Marne (40 candidats sur 46 sortants). L’actuelle majorité (élus de droite et du centre) compte 34 sièges et l’opposition (PS, DVG et RN) 12 sièges.
La clôture des listes en témoigne : on compte 80 binômes et donc 160 candidats dans la Marne, soit une moyenne de 3,5 par siège, avec des contrastes que seuls les initiés de terrain doivent comprendre. On passe ainsi dans le département de 2 à 5 binômes candidats. Ils sont deux dans le 1er canton Argonne Suippes et Vesle et deux dans le 10e canton Mourmelon Vesle et Monts de Champagne. Dans les deux cas, des candidats DVD sortants sont opposés à des candidats RN. Autant dire qu’un tour de scrutin suffira.
DE DEUX À CINQ BINÔMES PAR CANTON
La pléthore à cinq candidats vient de trois cantons : le 13e Reims 3, le 15e Reims 5 et le 23e Vitry-le-François Champagne et Der. Dans le 13e canton, le PS est sortant et les deux conseillers forment désormais deux binômes différents, l’un d’entre eux changeant même de canton. Dans le 15e canton, tenu par deux élus Union de la Droite, là aussi le duo sortant se retrouve sur deux binômes différents, l’un DVD et l’autre LR.
Enfin, dans le 23e canton Vitry-le-François Champagne et Der, c’est le FN qui est sortant et remplacé par un autre duo, RN cette fois-ci.
Certains électeurs pourraient bien se poser des questions : pourquoi certains binômes persistent, pourquoi d’autres divorcent, pourquoi certains candidats changent de canton ? Et pourquoi, tout simplement, certains quittent le Conseil départemental. S’il ne nous appartient pas de répondre aux premières interrogations, sauf à citer les binômes élus en 2015 et candidats à nouveau en 2021, nous pouvons cependant évoquer les sorties définitives les plus remarquables, dans la majorité comme dans l’opposition.
UN BINÔME PÉRENNE SUR DEUX
Pour les binômes pérennes, ils sont 12 sur 23 : Valéry Morand et Thierry Bussy (1er canton), Monique Dorgueille et Éric Kariger (2e canton), Sabine Galicher et Jean-Louis Devaux (4e canton), Frédérique Schulthess et Julien Valentin (5e canton), Cécile Conreau et Philippe Salmon (9e canton), Sylvie Gérard-Mézières et Alphonse Schwein (10e canton), Marie Depaquy et Mario Rossi ( 16e canton), Laure Miller et Vincent Verstraete (17e canton), Marie-Noëlle Gabet et Jean Marx (18e canton), Marie-Thérèse Picot et Jean-Marc Roze (19e canton), Charles De Courson et Florence Loiselet (20e canton) ainsi que Annie Coulon et Pascal Desautels (22e canton).
Du côté de ceux qui ne se représentent pas : René-Paul Savary, parti en octobre dernier, Françoise Ferat et Signolle, pour la majorité, Dominique Lévêque (PS), Dominique Determ (DVG), ou encore Edith Erre et son binôme Michel Bénéton (RN) pour l’opposition. René-Paul Savary, avant sa démission en octobre 2020, a été un élu départemental durant 36 ans, dont 14 ans à la Présidence de la Marne. Il siège au Sénat depuis 2011. Françoise Férat, Sénatrice depuis 2001, siégeait au Conseil départemental depuis 29 ans. Elle fut en son temps (1992) la première femme élue au Conseil général, devenu départemental. Dominique Lévêque, Maire d’Ay depuis 32 ans a siégé à l’exécutif départemental durant 27 ans.
« Un peu de nostalgie en quittant une assemblée qui a toujours su éviter la politique politicienne »
Maire d’Aÿ-Champagne depuis 32 ans, Dominique Lévêque quitte le Conseil départemental de la Marne, après 27 ans de mandat, un peu nostalgique, mais sans regret. « J’ai longuement hésité et à 69 ans cette année j’ai décidé de passer la main. Il s’agit d’une décision personnelle et peut-être de prendre du temps pour moi et ma famille ».
27 ans au service de la Marne, avec des bons et des mauvais souvenirs ? « Je garde plus de bons que de mauvais souvenirs. J’ai eu des relations de respect et même d’amitié avec Albert Vecten. Cela a été un peu plus difficile avec René-Paul Savary, surtout au début de sa présidence. Un peu trop RPR à mon goût. C’est une véritable amitié qui me lie à Christian Bruyen, au-delà de nos divergences d’opinion ». Le patron de l’opposition laisserait-il sans regret un siège vide ? « On pourrait le dire ainsi, mais les sièges vides sont faits pour être occupés par d’autres. D’autres affirmeront à ma place leur intelligence et leurs compétences ». Comment Dominique Lévêque voit-il l’assemblé qu’il quitte ? « En dépit des divisions entre majorité et opposition, le Conseil départemental est un lieu dans lequel et on échange, on s’oppose, mais au final on construit. Cela tient beaucoup à la personnalité du Président et dans la Marne, la politique politicienne n’est pas de mise ».
Dernière séance plénière pour Dominique Lévêque, le vendredi 21 mai, à quatre semaines de l’élection départementale.
